En tant qu’enfant des années ’80, j’ai toujours eu une fascination pour les films d’action, de science-fiction et les dessins animés du samedi matin. Je carburais à toute cette panoplie qui impliquait, bien souvent, le combat entre le bien et le mal. J’adorais l’univers de Star Wars, G.I Joe, les Maitres de l’Univers et les films comme Rambo, Prédateur et Terminator. Un environnement qui nous permettait de nous évader et qui influençait directement les jeux que nous pratiquions, dehors, avec les copains. Oui, l’hiver nous pouvions jouer à l’Empire Contre-Attaque et durant l’été, dans le boisé, c’était soit Rambo mélangé avec Prédateur ou le Retour du Jedi, quand ils sont sur Endor.
L’affrontement entre le bien et le mal, c’était ce qui menait le bal et nous faisions la même chose lors de nos jeux. Par contre, même si j’estime être une bonne personne, j’ai toujours été attiré par les méchants dans tout cet univers. Il faut dire qu’à la base, leurs costumes étaient beaucoup plus fantastiques, sombres et dégageaient une surpuissance. Personne ne peut nier l’impact de Darth Vader, du Commandant Cobra et de Skeletor. Ils étaient grandioses, machiavéliques et imposaient un régime de peur.
C’est à se demander si certains patrons ou politiciens se sont inspirés d’eux pour leur ascension. En tout cas, il y aune formation belge qui s’est inspirée des méchants (et des gentils aussi) des années ’80 pour créer un album de deathcore plutôt intéressant du nom de Big Trouble et ce groupe se nomme Coffin Feeder.
Comme disait mon fils, le nom du groupe n’a pas rapport avec la thématique de ce premier album et je dois lui donner en mille. À la base, ce supergroupe parlait de tueurs en série mais pour ce premier album, ils ont décidé d’y aller avec un truc plus ludique, c’est-à-dire les personnages « bad ass » des années ’80 et ’90. En regardant la couverture de l’album, tu en retires un vilain plaisir!
Effectivement, on voit le Commandant Cobra, Skeletor, Marion Cobretti, Dutch de Predator en plus de Dillon, joué par Carl Weathers. On voit même Gizmo, le petit être velu dans Gremlins et toute cette bande de malotrus a fichu un foutu bordel dans le bureau du président américain. Comme de raison, d’avoir la version vinyle se voudra un plus pour pouvoir chercher tous les personnages de la couverture, si vous décidez d’accorder un achat face à cette sortie de ce projet parallèle de Sven, chanteur d’Aborted.
Dans la lignée deathcore, ce premier album de Coffin Feeder réunit aussi le bassiste de Leng Tch’e qu’est Jan Hallaert, les guitaristes Jeroen Camerlynck et Bart Govers de Fleddy Melculy en plus du batteur Siebe Hermans, de When Plagues Collide. Je sais, vous allez me dire qu’à part Sven d’Aborted, les autres demeurent des inconnus… et c’est pas mal ça! À moins que vos connaissances face à la scène belge soient d’une précision ultime.
Si un groupe comme Despised Icon vous plaît amplement, vous devriez jeter une oreille sur Coffin Feeder. Ça baigne dans les mêmes sauces, c’est pimpant et participatif. Tu as le goût d’embarquer dans le buzz et de sauter sur place. Comme de raison, le nom d’Aborted te vient en tête mais au lieu d’être toujours dans le piton, c’est plus en subtilité.
Big Trouble débute avec There Will Be…Trouble, le genre d’introduction fataliste que nous retrouvons généralement en ouverture d’un album de Fear Factory. Ensuite, c’est la pétarade avec Porkchop Express, un hommage évident au camion dans le film Big Trouble in Little China. Sur ce morceau, on retrouve Julien Truchan de Benighted comme invité à la voix. C’est explosif, le mélange des deux voix propose un bourdonnement sonore intense et c’est criard et couineur à souhait. Comme de raison, un changement de structure sonore survient, question de bien assimiler le coup. Coffin Feeder poursuit avec des alternances entre l’accélération et le contrôle du breakdown, et ce tout au long de l’album.
Le morceau If it Bleeds est plus cadencé que le précédent, ce qui nous donne cette sensation de vouloir allez pratiquer du crossfit, lever des pneus de tracteur et faire gigoter des câbles pour amarrer des navires de croisière. Les transitions sont une fois de plus du domaine deathcore et on se dirige vers The Destroyer avec le répit offert par son introduction. Ensuite, c’est un feulement suivi par un barrage de grosses cordes de guitare et les impulsions carabinées des instruments te soufflent les sourcils… jusqu’au breakdown.
Le manège se répète encore et encore sur Love at First Death, Plain Zero avec Mark Hunter de Chimaira comme invité et OBEY. Si tu te présentes au party de Coffin Feeder en t’attendant à de l’innovation et de la nouveauté, désolé mais tu n’as pas défoncé la bonne porte. Ce qui est servi a déjà été présenté jadis mais avec la proposition des bad guys, c’est un incitatif face à la poursuite de ton écoute.
La pièce Get to the Party propose une bonne vibe de la vieille école et, justement, un air de party qui fusionne bien avec la pétarade. C’est gras sur les guitares avec Let Off Some Steam et H.I.S.S propose un hommage au Commandant Cobra sur la pièce la plus contenue de l’album qui agit pratiquement de pont vers la suivante, A Good Day to Die. Cette pièce est juste assez compressée au niveau sonore, moins carabinée comme démonstration et nous annonce que cette aventure sonique prendra fin, bientôt.
La finale propose The Wrong Arm of the Law, chanson avec une entrée sur la caisse claire pour créer l’illusion de coups de mitraillette. Par la suite, c’est la pétarade deathcore qui s’amplifie, créant un barrage sonore digne du genre.
Comme je le disais précédemment, ce n’est pas pour l’originalité explosive que l’on se garoche sur cet album de Coffin Feeder. Non, c’est beaucoup plus pour une appréciation du genre deathcore ou par une parcelle amourachée de l’approche vocale de Sven de Caluwe.
C’est peut-être aussi pour la nostalgie de cette époque où les plus grands méchants se retrouvaient sur nos écrans en matinée ou en soirée au cinéma, et non pas au pouvoir d’un pays qui est juste en dessous du nôtre…
Disponible sur Listenable Records.
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