Ce matin, j’entendais la chronique habituelle face aux gens qui travaillent dans des endroits fichtrement chauds alors qu’il fait foutrement chaud, dehors. Les étendeurs d’asphalte, ceux qui travaillent dans des greniers, les poseurs de toiture et les soudeurs qui suent dans des shops. Un des intervenants, un gars justement de la construction depuis plus d’une trentaine d’années, confirmait qu’il y a de plus en plus de températures chaudes et ce, d’année en année. Il estime que nous sommes passés de 2 canicules à 5, par été. Et je le crois, fortement.  

En ce moment, je suis en vacances et hier, je me suis décidé d’aller prendre une marche, vers 10h00 du matin. C’était pénible. J’ai marché environ une heure et j’ai pris des pauses, sous des arbres, pour être à l’ombre. Oui, il fait chaud. Très, trop… En après-midi, j’ai fait un somme plutôt intense et lorsque je me suis levé, j’ai regardé un documentaire, même si j’avais envie d’aller dehors ou me baigner.

Je repense aux travailleurs en me disant que leurs conditions de travail, en été, sont excessivement déplorables. Un emploi au bureau, dans un endroit climatisé, c’est un luxe quand tu y penses. De te faire cuire comme un poulet sur la broche chez Benny et Cie, ça mérite une prime, c’est certain!

Oui, ils bûchent fort! Les conditions de travail sont intenses et ils doivent en endurer une shot pour pouvoir passer au travers de leurs journées, leurs semaines et ce n’est pas avec un petit deux semaines de vacances en juillet que tu refais le plein d’énergie. C’est probablement pour ça qu’ils carburent tous au café et au Red Bull?

D’autres qui bûchent très fort, mais pas dans le même domaine, ce sont les cinq musiciens de la formation Baest. Groupe qui nous vient du Danemark, Baest bat la chamade depuis une décennie et fort de 4 albums, les musiciens commencent à gouter aux fruits de leur dur labeur. Présent presqu’uniquement en Europe, sur le circuit des festivals et des tournées, Baest a pu profiter d’une belle visibilité en étant la formation qui ouvrait sur la dernière tournée nord-américaine d’Arch Enemy

Ils ont été patients les jeunes messieurs de cette formation danoise, et je ne crois pas qu’ils pourraient refaire une toiture en pleine canicule, mais en entendant leur dernier album, on comprend que l’expérience accumulée au fil des années se veut payante!       

Effectivement, et le tout est audible dès la pièce Stormbringer, qui ouvre cet album du nom de Colossal. Non, ce n’est pas une reprise de Deep Purple mais nous pouvons entendre une influence évidente du hard rock et metal classique. C’est sur une ligne rythmique qui me rappelait Ratt que le tout débute. C’est sexay, chaleureux pour rester dans la thématique et le tout explose dans une lignée plus thrash metal tout en gardant le côté accrocheur. La voix de Simon Olsen se veut immense, imposante, juste assez criarde et gutturale pour le genre. Le solo se veut acrobatique, on est dans une dualité intéressante entre le hard rock typique et un death metal plus accessible car cette chanson se veut un brin guedaille!    

C’est plus lourd sur Colossus. La démarche est plus colossale, justement et la livraison musicale plus balourde. Sur In Loathe And Love, on reprend avec un death metal plus accessible pour l’amateur. Celui carbure à Lamb of God pourrait en retirer une certaine satisfaction mais avec King of the Sun, Baest reprend le chemin des années 80’s avec un riff très Jake E Lee dans le temps de Bark at the Moon/Ultimate Sin. En entend même de la cloche à vache, juste avant de tomber dans un pont musical plus brutal. Lors de la partie parlée, le groupe a invité Jesper Binzer de D-A-D, pour donner une dimension encore plus chaleureuse et serpentaire à cette chanson.

C’est certain qu’en regardant la couverture et en comprenant que la dernière chanson veut dire Roi du Soleil, on demeure dans tout ce qui touche le brûlant et c’est avec Imp of the Perverse que le tout continue. Lignes bien carrées sur celle-ci, on a l’impression d’entendre un Kataklysm qui essaierait de nous pondre un hit pour l’été! Misfortunate Son reprend dans cette tendance Jake E Lee, ou Sumerlands pour les plus contemporains, tout en ayant un pont musical un peu plus morbide, vers la partie médiane.

On reprend en mode death metal sur Mouth of the River, l’instrumentalement épique Light the Beacons me rappelle la pièce instrumentale sur la trame sonore de Top Gun et Depraved World remet le groupe en mode cadencé sur un morceau metal qui te donne envie de taper de la bottine sur ton gazon jauni, donc brulé.

Sur la version CD Digipak, vous retrouvez 3 chansons additionnelles que sont l’instrumentale Elysian Nights, la métallique Aftermath qui aurait été parfaite pour finir l’album à la base avec sa balance plus lourde et la version de King of the Sun, venant de la pré-production, ce qui se veut un plus pour l’amateur féroce de Baest.

Colossal se veut un album le fun, varié et qui amène un vent de fraicheur, ce qui se veut un plus en cette période suffocante. Reste à savoir si cet automne, cet album de Baest sera encore pertinent avec le retour des vents plus frais… et des nouvelles sorties automnales!  

Disponible le 15 août sur Century Media Records.

www.facebook.com/baestband/

Photo : Century Media Records.