Je me lève très tôt le matin, vers 4h30, et j’écoute la radio parlée du 98.5FM. Dès 5h30, c’est au tour de Patrick Lagacé de prendre les ondes et en ce jeudi matin, il a parlé du papier qu’il a publié dans La Presse où il décrivait qu’il n’appréciait pas les premières parties lorsqu’il va voir des concerts. Sur les réseaux sociaux, la communauté musicale québécoise l’a trainé dans la boue, le traitant de vieux grincheux en lui suggérant de rester chez lui au lieu de se plaindre. En relisant sa chronique et en l’écoutant faire un retour sur cet article, je me disais qu’une chance que le bon vieux Pat n’est pas un fanatique de metal.

Effectivement, il aurait fait un arrêt cardiaque en se rendant au Chaos & Carnage, mardi, à l’Olympia de Montréal. Avec 7 groupes, ce qui se veut un mini-festival en tant que tel, on comprend que la « soirée » débutait aux alentours de 16h30 pour rouler jusqu’à 23h00. Si M.Lagacé était un fanatique de Dying Fetus, il aurait trouvé le temps long en gériboire, même si les premiers groupes ne jouaient que 25 minutes!

De mon côté, je m’attends à ce qu’il y ait une ou des premières parties lorsque j’assiste à un concert. De un, c’est bien souvent indiqué sur l’affiche ou le billet! De deux, cela nous permet de découvrir de nouveaux groupes qui risquent de nous plaire, nous dirigeant vers la table de merch pour faire un achat compulsif face à un album du groupe ou l’achat d’un morceau de vêtements aux couleurs de cette nouvelle formation rapidement chouchoutée.  

J’en ai fait des découvertes alors que je regardais des groupes en ouverture et j’en suis bien conscient. C’est certain qu’avec l’âge, je préfère me coucher entre 21h00 et 22h00 mais lorsque je vais voir un concert, j’assume le fait que je vais me coucher aux alentours de minuit, sachant que je vais en subir les conséquences le lendemain au boulot.

Une formation qui aurait le potentiel d’être découverte en première partie d’une autre demeure Blood Monolith. Projet en parallèle de Shelby Lermo qui joue de la guitare chez Ulthar et Nails, il est entouré par Tommy Wall d’Undeath sur l’autre guitare en plus d’avoir le bassiste de Genocide Pact qu’est Nolan et le batteur Aidan Tydings-Lynch, qui tapoche aussi avec Brain Tourniquet. Comme vous devez vous y attendre avec les musiciens qui moulent cette entité, le groupe œuvre dans le death metal perfide!

Mis sur pattes en 2023, le groupe propose un premier album du nom de The Calling of Fire et c’est avec Profound Lore Records que l’album sera lancé. Si tu as des CDs de Morbid Angel et de Cannibal Corpse dans ta collection, les premiers Blood Incantation en vinyle et même des cassettes d’Immolation, tu risques d’adhérer à la sonorité de Blood Monolith.

De mon côté, j’ai succombé immédiatement et ce, dès les premières secondes mitrailleuses qui se retrouvent sur le premier morceau, Trepanation Worm. Tapoche immédiate, c’est discordant et punitif. La voix est acidulée, on a même droit à un râlement comme premier indice sonore. C’est un death metal aux nombreuses transitions et parfois, on a même l’impression de débouler les escaliers de l’oratoire St-Joseph… tout en étant assis dans un panier d’épicerie!  

Je ressens que la production est crue, pas trop fignolée et c’est crasseux à souhait. Le morceau suivant est un gros gigot sanglant du nom de The Owl in Daylight avec son riff de transition puissant et c’est tranchant en cibole! Cadence balourde qui se veut taper par la cymbale de type ride, tu tapes du pied avec enthousiasme pour te retrouver dans une nouvelle transition qui confirme le caractère assassin de ce morceau. Une fois de plus, un crachement de voix qui nous lance un « BeeeuuuurWah! » se veut d’une efficacité plutôt lucrative, nous donnant le goût de nous brasser la caboche sans répit… sauf que le mal de cou sera intense le lendemain.

Sortez le Voltaren ou l’Antiflogistine car la suivante, Prayer to Crom, ne te laisse aucunement le choix de te défoncer la base du cou au nom de Crom! La guitare dans ce morceau est tout simplement rassembleuse dans cette implosion musicale. Opaque est Viscera Vobiscum tandis que Apparatus est beaucoup plus céleste en ouverture et cacophonique par la suite.

Cleansing est rapide mais Slaughter Garden est plus en subtilité. Finalement, c’est Pyroklesis qui ferme ce massacre musical avec le genre de cadence très Morbid Angelesque. Tout au long du périple, la voix sulfureuse nous a chatouillé les poils du nez et cet élément se veut un incitatif face à l’approbation sonore de Blood Monolith. Il ne faut pas négliger l’importante avalanche de riffs qui pullule tout au long de l’album car le travail sur les guitares demeure plutôt époustouflant sur cette production.    

Première offrande fortement réussie pour ce projet en parallèle, en souhaitant que la seconde proposition puisse être aussi intense et profitable. Blood Monolith est le genre de groupe que j’aimerais voir en ouverture de Necrot, Tomb Mold ou Blood Incantation ou même en ouverture de tous les groupes mentionnés plus haut, lors de la même soirée.

Par contre, je ne me présenterais pas à cette soirée avec Patrick Lagacé

Disponible le 16 mai sur Profound Lore Records.

https://bloodmonolith.bandcamp.com/album/the-calling-of-fire

Photo: Melissa Petisa