Ceci est probablement la critique la plus étrange que j’ai eu à faire, et j’en ai fais beaucoup. Faire l’analyse d’un album posthume donne déjà un drôle de feeling mais quand c’est celui d’une de tes idoles de jeunesse, ça pince un peu beaucoup.

Je me suis donc penché sur la dernière offrande d’Alexi Laiho et de son plus récent projet Bodom After Midnight, un très court EP d’un peu moins de 15 minutes intitulé Paint The Sky With Blood. La superbe pochette a été conçue par le célèbre Travis Smith et je ne sais pas trop comment l’interpréter. On voit le légendaire Lac Bodom avec une teinte rouge qui renvoie au premier opus de Children Of Bodom Something Wild mais le design ressemble aussi à Hatebreeder avec le lac et les arbres. Mais ce qu’on remarque le plus c’est la faux dans le coin inférieur droit, et ce, sans la mascotte signature qu’est le Grim Reaper (que le groupe avait nommé Roy à la blague) et le fait que le ciel a été lacéré (par lui peut-être?). Est-ce que c’était un moyen de séparer les deux époques entre Children Of Bodom et Bodom After Midnight? ou Alexi Laiho se doutait bien que celui serait son dernier EP? Qui sait!

Le EP commence avec la pièce-titre et dès les premières secondes j’ai été plongé dans l’époque de Follow The Reaper car, bien honnêtement, les ressemblances avec la chanson Mask Of Sanity sont indéniables. Même tempo ou presque, mélodies très similaires et même la mélodie de l’intro est à s’y méprendre. Même chose avec Payback’s A Bitch qui renvoie énormément à la période Are You Dead Yet? même si le riff principal m’a quelque peu surpris et je ne crois pas avoir entendu ça jusqu’à maintenant dans une compo de Children Of Bodom.

C’est à ce moment-là que j’ai réellement compris que le son Bodom, c’était Alexi Laiho et personne d’autre. Même si les musiciens présents sur l’enregistrement sont excellents, c’est lui le vrai maestro du groupe. Les chansons sont bonnes, je ne dis pas le contraire, mais ça ne va surprendre personne. C’est simplement du Children Of Bodom sous une autre étiquette. Par contre, ce qui m’a étonné est le choix de la dernière chanson sur cet EP, soit un cover de la pièce Where Dead Angels Lie de Dissection. On a été souvent habitués à des reprises plus loufoques mais là on est dans du sérieux et du lourd. Dans l’ensemble c’est très bien exécuté et le groupe l’a très bien mise à sa main.

Paint The Sky With Blood était la dernière offrande d’Alexi Laiho avant son décès et c’est sans surprise qu’on a des chansons rapides et mélodiques comme il savait si bien le faire. Ce n’est pas un EP à tout casser, mais c’est le dernier qu’on aura de la part d’un des plus grands virtuoses du métal.

R.I.P. Alexi Laiho (1979-2020)