Je crois bien que je ne pourrai plus faire mes introductions métalliques en te parlant des Canadiens de Montréal. Effectivement, avec l’élimination du club montréalais, ce serait futile de t’en jaser et de te faire des parallèles comme je me plais bien à faire, de temps en temps. Vous saviez qu’à la base, je ne suis pas un fan du club? Non, je suis un Nordiques frustré mais je dois me rendre à la conclusion que le club de Québec ne reviendra jamais au grand jamais… tant que Gary Bettman demeure en place!
La rivalité Canadiens-Nordiques a bercé mon enfance, un peu comme l’a fait le metal, lui aussi. Fanatique du club de Québec, il demeure impensable que je me considère comme un « fan » de la troupe de Martin St-Louis. J’imagine qu’il faut en revenir à un moment donné. C’est comme espérer un retour au son de Justice de la part de Metallica ou souhaiter que Sebastian Bach revienne avec Skid Row.
On doit se faire à l’idée et accepter la fatalité!
C’est comme avoir encore un espoir face à une formation plutôt classique, et qui a subi de nombreux changements, qu’elle puisse revenir avec tous ses membres originaux. Certains aiment bien souligner le fait que le Suffocation moderne n’est qu’un groupe de covers mais si tu prends le temps de bien écouter le nouvel album, c’est bon en ciboulot!
Dans la cinquantaine avancée parfois, ce ne sont pas tous les musiciens de death metal qui aiment s’entasser dans une camionnette pour aller faire des gigs ici et là. Et ça, nous devons l’accepter. Sinon, il faut comprendre que certains groupes vont protéger leur héritage en ayant un statut « en mode festival seulement » et ne sortent que de nouvelles productions, que très rarement. Comme Dismember, par exemple.
Il y a des groupes qui n’ont plus que le cerveau (ou le leader) comme membre original. En place depuis les années ’80 et ’90, il mène la barque à sa façon, engage des musiciens ici et là pour faire quelques concerts… ici et là. La colle prend? On en profite pour enregistrer un album. Sinon, il décide de changer les musiciens de son groupe, son projet, qu’il tient à bout de bras depuis des décennies.
Comme Cancer, qui se veut essentiellement le groupe de John Walker. Seul membre original de la formation anglaise, il sort un album à chaque 7 ou 8 ans, donne des concerts lors de « Metal Fest » ici et là et c’est sa façon de faire. Question de souligner le 38e anniversaire du groupe, Cancer sort un tout nouvel album du nom d’Inverted World.
Et comme bien des formations qui fonctionnent de cette façon, nous comprenons que la sonorité antique est respectée. Nous ne parlons pas d’évolution mais plutôt de solidifier l’amateur des premiers enregistrements, tout en tentant d’en faire oublier quelques douteux comme Black Faith et Spirit in Flames.

Cancer nous vient de l’Angleterre et propose encore un death metal qui peut plaire, justement, aux fans des autres groupes de là-bas comme Benediction ou Memoriam. Leur essence death métallique est justement dans les mêmes teintes que les deux groupes mentionnés. Sur cet album, Walker est maintenant entouré de nouveaux jeunes loups qui se font les crocs sur cet album.
Le morceau qui débute l’album est Enter the Gates, et c’est swompeux. Le son est gras, les percussions sont huileuses, la voix a une couple de pelletées de garnottes 0-3/4 dans le fond du gorgotton et on est en business. C’est carabiné, un lead de guitare s’ajoute sur le tas, question de créer un effet de diversion mais en gros, c’est vieille école quoique vers la finale, une coupure rythmique nous démontre que Cancer est encore capable d’accélérer, reconfirmant les influences thrash de la formation.
Le riff principal de la suivante, Until They Died, sonne comme celui de Jesus Saves de Slayer. Ce n’est pas un défaut en soi, loin de là et ceci nous reconfirme l’influence thrash pour Cancer. Plus rythmée comme morceau, on tombe dans une marmite beaucoup plus chaude où y baigne un liquide encore une fois, bien adipeux. Les changements de cadences demeurent nombreux et nous passons d’un truc plus death à une ponction plus ténébreuse, pratiquement à la Celtic Frost.
Inverted World, 39 Bodies et Test Sites sont trois morceaux qui solidifient l’approche du groupe sur cet album et qui confirme le grain vocal de Walker qui donne dans les mêmes teintes que Tom G. Warrior, dans le temps. Ensuite, la pièce du nom d’Amputate est celle qui m’a fait accrocher pleinement sur cet album. Beaucoup plus cadencée et agressive au niveau de la voix, cette pièce est vigoureuse tout en gardant sa lourdeur mollassonne. Parlant de vigueur, c’est Covert Operations qui se veut la plus intense du lot, avec son accélération au niveau de la rythmique.
L’avant-dernier morceau, Jesus for Eugenics, est celui qui casse la cadence de l’album. Plus introspectif comme morceau, on tombe en mode « chambre sombre et retour sur une période dépressive »… Mais cet album qu’est Inverted World se termine avec Corrosive, avec une introduction à la basse plus rondouillarde et un vocal encore plus gras que ce que nous avons entendu depuis le début de l’album.
Donc, rien d’extraordinaire avec cette nouvelle production de Cancer mais on sent que le groupe est encore dans le mix et qu’ils sont encore capables d’amener leur game, dans la game…
Vous voyez, mes références de hockey ne semblent pas vouloir me quitter!
Disponible sur Peaceville Records.