Pour les gens en période de vacances de la construction, c’est le temps de retourner puncher et ce, dès lundi. La roulotte est de retour sur la boule du pick-up, la porte du chalet est verrouillée quoique certains aient laissé trainer leurs vestes de flottaison sur le bord du quai, la caisse de Coors Light achetée au Costco est vide et les coups de soleil pognés au Super Aqua Club piquent encore. Au moins, vous avez eu du bon temps, une température agréable et des souvenirs indélébiles, en plus d’une carte de crédit pas trop loadée.

Dans mon cercle d’amis Facebookiens, j’ai vu de nombreuses familles en vacances. Pas mal tout le monde est demeuré ici, au Québec. Je n’ai qu’un seul ami qui a tenté l’aventure américaine et jusqu’à maintenant, il est encore au pays de Taco mais avec les frappes du ICE, on ne sait jamais. Et moi, de mon bord? Ça s’en vient. J’ai eu deux semaines en fin juin/début juillet pour me déplacer à Londres/Birmingham, mais la suite s’en vient. Qu’est-ce qui se présentera au menu? Même chose que bien des gens, le paysage du Québec, avec la famille!

Quoique c’est plus difficile à faire, maintenant, avec ma fille qui travaille de 35 à 40/heures par semaine et mon fils qui a des entrainements de football.

Mais ce sera aussi de faire de la lecture, compléter certaines entrevues, envoyer mon livre à l’impression (je vous reviens sur ce sujet) et écouter de la musique. Un mini-album qui n’est pas près de sortir de mes habitudes musicales estivales est bien cette première offrande de Cancer Void, une formation de death metal qui nous vient de la Tchéquie et qui offre First Metastasis, sur le label Me Saco un Ojo Records.

J’ai tout de suite accroché sur cette production car la sonorité du groupe me remettait en oreilles Blood Incantation. Effectivement, Cancer Void aime bien y aller avec un death metal précis mais crasseux tout en incorporant quelques lignes bizouillantes, ce qui vient enrichir cette production d’une vingtaine de minutes. Le côté énigmatiquement stellaire est bien audible et ce, immédiatement lors de l’introduction qui se nomme, attention : Introduction.

Le death metal est offert ensuite sur Breeding Pyramids et, tout comme Blood Incantation, le groupe y va avec des thématiques célestes, pyramidales et cosmiques. Avec la couverture, on peut le confirmer aussi. Musicalement, c’est dans les mêmes sphères que lors des premiers balbutiements de Blood Incantation et c’est bien ficelé sur ce morceau qui allie sonorité assourdissante et technicité, en plus de vocal juste assez caverneux.

La cadence est parfaite, on embarque dans le projet, aisément. La suivante, Encased in Veins est plus punitive et plus directe dans sa livraison sonore. C’est plus pesant, moins bourdonnant dans les guitares que la précédente, ce qui confirme que Cancer Void est capable de bien aérer son death metal. La dimension soniquement énigmatique se retrouve lors de Interlude, morceau qui vient couper ce mini-album et qui propose, justement, un moment sonore interstellaire où une rencontre avec des êtres extraterrestres serait même possible…

Cancer Void reprend en lourdeur sur Ammonia Baths. C’est adipeux comme attaque, juste assez carabiné, ça nous bourdonne dans les oreilles et le chanteur, dont on ne connait pas le nom, se veut totalement déjanté sur celle-ci, alternant entre la dimension grassouillarde de sa voix vers un cri beaucoup plus primitif.

Mais c’est vraiment la dernière chanson de cet enregistrement qui se veut le pinacle, l’ultime morceau et le point central face à cet enregistrement. Je crois fortement que Cosmic Caverns of Extinction est ma chanson death metal de l’année 2025 car elle est remplie de transitions qui se veulent surprenantes et surtout, accrocheuses. Tout d’abord elle débute avec une bonne roulade aux percussions, sur un fond de guitares affutées à souhait. Ensuite, pétarade plus ouverte et ça roule grandement, pour retomber en mode galopant.

Le processus est efficace, l’écoute est aisée et l’approbation est immédiate. Les ponts se suivent, c’est intense autant qu’abyssal et les transitions demeurent enivrantes, surtout celle vers 3:50 où la basse nous annonce qu’un barrage de guitares opaques s’en vient, sachant pertinemment que le brassage de cheveux (ou de casquettes) serait excessivement recommandé!

En travaillant sur mon terrain en fin de semaine, je me suis tapé First Metastasis, en boucle, probablement une bonne dizaine de fois de suite. Sans jamais m’écoeurer, sans jamais m’en lasser!

Un peu comme un gars en vacances qui s’est sifflé sa caisse de 72 canettes de Bud Light lors d’une fin de semaine au Camping Ste-Madeleine… sans jamais être chaud!   

Disponible sur Me Saco un Ojo Records.

https://cancervoid.bandcamp.com/album/first-metastasis