Si tu es amateur des Canadiens, tu as probablement le caquet bas en ce moment. Ce rêve d’avoir le club en séries éliminatoires est bien présent mais il semble que la balade sera ardue pour l’équipe de Montréal, et sera peut-être même, plutôt courte. Si tu as pris le temps de regarder les deux premières parties, tu vois que les Caps sont beaucoup plus massifs, plus gros et tapent pas mal plus intensément que les joueurs du Bleu-Blanc-Rouge. Ils encaissent, ils tombent et se veulent déstabilisés.
Par contre, l’équipe est jeune et les joueurs ont encore du fuel dans la cacane, rendu en troisième période tandis que l’équipe de Washington cherche un peu plus son souffle. Est-ce que ce fait demeure la faille à exploiter? Ou ramener des joueurs qui sont capables de faire face à l’adversité comme Xhekaj (j’ai écrit ce texte jeudi matin, le 24 avril) et Pezzetta? Oui, le type de patineurs qui n’a pas peur de brasser la cabane et de rentrer dans le tas.
C’est comme dans le metal avec des groupes qui aiment, rentrer dans le tas. Depuis des décennies, j’adore lorsque des formations réussissent à me déstabiliser, à rentrer dans le tas, justement. Une formation que j’ai découvert pendant la pandémie est Deserted Fear. Trio qui nous vient de l’Allemagne, leur sonorité death métallique pimpante se voulait ravigotante sur leur album Doomsday, sorti chez Century Media.
Lorsque j’ai reçu leur nouvel album en promo, j’ai remarqué que Deserted Fear était maintenant signé chez Testimony Records, un petit label qui provient de Hambourg, en Allemagne. Changement de label mais est-ce que nous avons droit à un autre changement? Je crois que oui…
Sincèrement, le groupe n’est plus dans une sonorité death metal en tant que tel, et c’est ce qui m’a le plus surpris face à cet album. Maintenant, c’est beaucoup plus mélodique, un peu comme le propose Soilwork et tu le sens immédiatement lors des premières mesures de Into the Burning Lands. C’est très ouvert comme morceau et les lignes mélodiques de front de la guitare nous dirigent vers des horizons plutôt spacieux. Cet album qu’est Veins of Fire débute avec une douceur certaine, et je ne dirais pas que c’est déstabilisant. C’est plutôt inattendu, surtout que le tout continue avec The Truth.
Dans la même vase que ce qu’offre Soilwork, le jeu de guitare en introduction est pimpant comme ce que peut offrir les Suédois et ce morceau se veut plutôt aguichant. La première sensation de lourdeur arrive avec Blind, qui ne se veut pas une reprise de Korn… Pièce plus balourde que ce qui a été présenté depuis le début, elle demeure tout de même plutôt dégagée dans sa livraison sonore. Il y a tout de même le riff plus adipeux vers le milieu du morceau mais cette pièce reste un gros bonbon sucré.

De mon côté, je trouve que ce premier tiers demeure très prudent, sans véritable défi. Je n’ai pas retrouvé d’intensité, pas de transitions plus coriaces et avec Storm of Resistance, le groupe demeure très prudent et mélodieux avec un riff sur lequel tu peux chanter La Tribu de Dana, de Manau…
J’ai le premier quart de passé. Je me demande si je suis comblé mais je ne peux aucunement le confirmer. Je suis plutôt surpris, quoique je ne déteste pas. En manque de matériel face à Soilwork, c’est probablement ce qui me permet d’être aisé face à l’écoute de Veins of Fire tout en me reconfirmant que ce groupe n’offre pas de death metal, mais plutôt un metal mélodieux.
Avec ceci en tête, je peux continuer mon périple auditif et sur Embrace the Void, Deserted Fear nous reconfirme leur allégeance totale face au metal… mélodieux. Chanson plus tempérée, elle est remplie de lignes énergiques bien pincées par la guitare, avec des cadences aux percussions plus régulées et le passage central se veut plus lourd, question d’offrir une transition émotive.
Ensuite, Rise and Fight se veut bien inspirée par le hard rock des années ’80 avec son riff bien carabiné, At the End of Our Reign nous replace Deserted Fear en mode Soilwork, surtout avec son intro au clavier disons, ravissant! Par contre, le groupe ne tente pas la voix claire. Le reste de cet album se veut fidèle à ce qui a été présenté depuis les premières lignes de Veins of Fire quoique c’est avec We Are One que je me suis vraiment mis en mode approbation grâce à son dynamisme contagieux. Et ça, j’en aurais pris un peu plus!
Après les trois écoutes initiales, je me demandais vraiment si j’avais apprécié cet album. Est-ce que j’ai vraiment maximisé mon temps et mon plaisir avec Veins of Fire? Malgré les comparaisons évidentes, je crois avoir apprécié mes écoutes face à cet album mais il manquait un peu de robustesse. C’est un peu à l’image des deux premières parties des Canadiens contre les Capitals : j’ai apprécié le spectacle sur la glace, les efforts déployés mais il manquait énormément de tonus et de rage.
Sachant que Xhekaj serait de retour dans l’alignement pour la partie de vendredi soir, je me suis dit que le tout serait différent pour le club de hockey montréalais. Et c’est ce qui est arrivé (je termine ce texte, dimanche matin, le 27 avril) pour les Canadiens. Par contre, même si tu ajoutes Arber « le shérif » Xhekaj sur l’autre guitare avec Deserted Fear, je doute que le groupe se retrouve avec une sonorité plus… destructrice!
Disponible sur Testimony Records.
Photo : Testimony Records