Le plus populaire des groupes romains de Montréal est de retour avec son quatrième album en carrière, The Thirteen Years Of Nero, qui renvoie justement à l’empereur Néron qui a régné d’octobre 54 à juin 68 de notre ère. C’est également un tout premier album pour leur nouveau batteur Jeramie Kling qui s’est joint à la formation l’an passé en remplacement d’Olivier Beaudoin. Est-ce que les compositions de ce nouvel opus sont à la hauteur de leur thématique des plus épiques? Ou seront-elles à l’image de Rome le 18 juillet de l’an 64?

Au cours des dernières années, Ex Deo s’est démarqué grâce à son death metal mélodique lourd qui rappelle Kataklysm mais avec une petite touche de plus, soit des orchestrations qui donnent une belle profondeur aux compositions. À mon avis, c’est avec leur album Caligvla que le groupe a atteint son apogée avec un son tout simplement épique et punché, signe d’un mixage irréprochable. L’album suivant, The Immortal Wars, n’était pas si mal mais on sentait peut-être que ça tournait un peu en rond et le standard de qualité avait quelque peu baissé. Est-ce que le nouvel album a suivi cette fâcheuse tangeante?

Malheureusement, je dois dire que oui. Même si le single Imperator présageait quelque chose de bien et de solide, je dois dire que j’ai été assez déçu de The Thirteen Years Of Nero dans son ensemble. Je sais qu’il est souvent préférable de prendre un album comme il est sans nécessairement le comparer aux précédents, mais dans ce cas-ci je ne peux pas faire autrement. Si le groupe nous a habitué à un son grandiose et des orchestrations magnifiques, maintenant ça tombe vraiment à plat.

C’est justement ça que je trouve dommage en fait. On sait qu’Ex Deo est capable de faire beaucoup mieux que ça et pourtant on a ici quelque chose qui sent le réchauffé et, surtout, le pilote automatique. Contrairement à Kataklysm, on a un groupe avec deux guitaristes et on s’entend pour dire que le potentiel créatif devrait être beaucoup plus grand. Après ma première écoute, je me suis sérieusement demandé si c’était nécessaire tellement les compositions sont flat au niveau des guitares sauf pour quelques rares occasions. Au niveau vocal, Maurizio Iacono y va avec son growl un peu émoussé que l’on connait déjà, mais ses screams plus aigus ne sont clairement plus aussi bons qu’avant, surtout dans la pièce The Fall Of Claudius qui m’a un peu fait grincer des dents.

Il faut tout de même leur donner, il y a bien quelques chansons qui sortent du lot. Le début de l’album avec The Fall Of Claudius et Imperator sonnent bien et cette dernière est probablement la plus mémorable avec son refrain très simple mais efficace. Mais pour moi, les meilleures chansons de cet album sont The Fiddle & The Fire et The Revolt Of Galba qui ont clairement les meilleures orchestrations. En fait, c’est en écoutant ces deux chansons-là que je me rends compte à quel point les chansons sont inégales au niveau des orchestrations : Certaines sont bien composées et prenantes, mais la plupart sont simplistes et inintéressantes.

Vous ne serez pas surpris de savoir que je n’y ai pas trouvé mon compte avec The Thirteen Years Of Nero. Malgré tout le savoir-faire d’Ex Deo que l’on a connu avec les albums précédents, on a ici un résultat inégal et peu inspiré. J’aurais espéré qu’avec une thématique comme celle-là, on aurait eu droit à quelque chose de mieux. Dommage!