Au moment d’écrire ces premières lignes, j’attends le début de mon cours. Même si l’excitation de voir un spectacle a drastiquement augmenté en raison de la rareté des événements au cours des deux dernières années, les jours de la semaine restent une dure épreuve pour survivre à une journée post-métalloïque. C’est au Club Soda de Montréal qu’a eu lieu le deuxième spectacle international de l’année 2022, à peine quelques jours après la venue de Sepultura que nous avons aussi couverte. Bien que le printemps ait entrepris la fonte de la neige, une soirée Black métal vint glacer la température avec le groupe Mayhem, supporté par le groupe Midnight.

Dès l’ouverture des portes, une importante file était déjà présente, manifestant un désir désespéré de voir en spectacle plusieurs personnes. Une foule variée, plus souvent vieille que jeune, était au rendez-vous. Dans l’audience, j’ai aperçu deux personnes avec le classique Corpse Paint.

En n’ayant pas accès aux estrades du haut pour le premier groupe, Midnight, les spectateurs étaient aussi collés que des sardines dans une boîte de conserve. Même si ce n’est pas mon premier concert depuis les assouplissements sanitaires, il est toujours spécial de redécouvrir comment nous avions l’habitude d’être tissés serré avec plusieurs sourires dévoilés qui manquent dans nos espaces publics.

Pandémie ou non, les membres de Midnight décident de toujours garder leurs visages voilés. Par contre, comparativement à leur dernier passage à Montréal en automne 2019, les artistes ont décidé d’avoir une plus grande légèreté dans leurs vêtements. Le chanteur Commandor Vanik est torse nu sous sa veste de cuir et les deux autres membres portent des camisoles.

Pour rattraper le temps perdu, le trio américain a voulu promouvoir deux sorties d’albums, soit Rebirth by Blasphemy (2020) et Let There Be Witchery (2022). Les nouvelles chansons jouées étaient Fucking Speed and Darkness et You Can Drag Me Through the Fire pour l’opus d’il y a 2 ans. Le dernier opus a été à l’honneur avec les morceaux In Sinful Secrecy, Telepathic Nightmare et le single Szex Witchery. Le tout a été comblé avec des succès de l’album Satanic Royalty, dont You Can’t Stop Steel et un morceau que j’affectionne particulièrement, Black Rock n Roll.

Le guitariste Song of Satan a été impressionnant tout le long de la prestation avec des solos qu’il faisait quelques fois à genoux et on sentait son plaisir à jouer pour nous. Le Commandor a donné une prestation respectable au micro et à la basse et s’est aussi joint à la foule pendant quelques instants. Le batteur était efficace, mais éclipsé.

De prime abord, je ne suis pas fanatique de Black métal, sauf que j’adore explorer et m’ouvrir à d’autres styles de musique qui ne pourraient pas m’attirer en album. Mayhem, par sa notoriété, faisait partie de cette classe que je voulais découvrir. Je n’ai pas détesté, mais je trouve qu’il y a une trop grande hype pour ce groupe, basé sur ma première impression et connaissant très sommairement la discographie du groupe.

Indéniablement, j’ai remarqué le talent de Necrobutcher à la basse. Or, étant donné un début où le son n’était pas assez fort, j’ai pris du temps à vraiment embarquer dans l’univers du spectacle. Le spectacle est divisé en trois actes qui concordent avec les bannières d’arrière-plan qui changent entre ces scènes. En première partie, de récentes chansons de 2000 à 2019 ont été jouées, incluant le dernier single Bad Blood. Au 2/3, nous avons eu droit à une série de chansons de l’album De Mysteriis Dom Sathanas (1994) et pour finir, des succès de l’album Deathcrush.

L’habillement d’Attila Csihar ressemblait à la faucheuse, camouflant la fluidité de ses mouvements. Il a utilisé plusieurs accessoires qui étaient difficiles à distinguer de loin, dû aux éclairages sombres et à la présence de fumée. Quand il s’est débarrassé de son costume pour le troisième acte, j’ai vraiment senti son énergie et c’est à ce moment que j’ai apprécié.

Photos par Corinne Ainscow