Je me suis pris deux semaines de vacances pour pouvoir traverser l’Atlantique et aller en Angleterre pour participer au Back to the Beginning, l’ultime concert d’Ozzy et de Black Sabbath. Je suis l’un des rares Québécois à avoir obtenu un billet et ça, c’est grâce à mon ami Luc. Une paire par acheteur, aucune revente possible en tant que tel. Je quitte donc dans quelques jours et lorsque vous lirez ce billet, je serai peut-être dans l’avion, au concert ou même, de retour car je ne connais pas votre fréquence de visite sur ArsMediaQc.
Nous savons tous que les concepts « final » qui annoncent une retraite (pensez à KISS) sont souvent un argument de vente pour mousser une tournée ou un événement. Par contre, quand on voit l’état de santé d’Ozzy, il est peu probable que le Prince des Ténèbres puisse continuer quoi que ce soit par la suite. Quand on y pense, Ozzy annonce sa retraite depuis le début des années ’90 avec le No More Tours. Mais cibole, il est encore là!
Magané, mais là!
Et cet homme, ainsi que Black Sabbath, ont influencé des quantités de groupes et de musiciens. La preuve étant l’affiche pour ce concert final mais surtout, le fait qu’ils ont inventé le metal. Point.
Ce qui veut dire que tout ce qui propose une distorsion, pratiquement, se veut un lien direct avec Sabbath. Le doom, le power, le death, le speed, le thrash. Même le metalcore et le deathcore.
De nombreux sous-genres, de nombreuses sous-catégories pour meubler vos oreilles et surtout, meubler les discussions sur ce qui est metal ou non. Quel groupe a sa page dans l’encyclopédie du metal et qui ne l’a pas? Qui est vrai et qui est faux?
Depuis que je me gargarise du dernier album de Vomit Forth, Terrified of God, je me sens plus ouvert au style qu’est le deathcore, quoique cette formation a une propension vers le death metal plus audible. Lorsque j’ai reçu le nouvel album de Mugshot et que j’en ai fait l’écoute, je me sentais un peu plus porté face à une ouverture plutôt qu’une fermeture, car il y a des similitudes entre les deux groupes.
Et ce que j’aime avec Mugshot, c’est que le terme -core est bien présent dans leur musique. Nous retrouvons de bonnes passes qui nous rappellent certaines formations hardcore. Comme par exemple, sur le premier morceau qu’est Die in Fear, le tout commence avec une attaque typique aux guitares rasantes mais par la suite, nous avons droit à une roulade de percussions et de basse qui me remettaient Sick of it All en tête. Par la suite, c’est le côté grassouillet du genre death qui s’imbrique mais avec une voix d’accompagnement qui sonne comme celle de Billy de Biohazard.

Avec Afore A Waking Nightmare, le groupe nous met en mode galopant en plus d’ajouter des sons de guitare qui sonnent comme une sirène, pour ensuite se diriger vers une finale plus apocalyptique. La pièce qu’est Shame est bien cadencée et un breakdown nous confirme que nous sommes dans le genre quoiqu’une roulade typiquement hardcore sur les tambours revient mettre du poids dans la balance.
Vale of Tears est le morceau le plus intéressant de cet album. C’est carabiné, lourd et efficace, en plus d’offrir de petites harmoniques pincées et des voix de style gang vocals. La pièce qu’est Skin the Rabbit poursuit dans la même veine tout en proposant une portion plus croustillante lors de la portion médiane. Avec son intro très drum & bass, I Will Be Here Forver est la plus cacophonique du lot mais par la suite, Flesh of My Body remet de l’onctuosité avec des tambours cataclysmiques et une guitare éraillée, question de nous déstabiliser pendant 40 secondes.
Le reste de l’album reste dans les mêmes ornières quoique le morceau Me and You soit plus près des racines hardcore mais Next to Your Idols vient brouiller les cartes avec son approche beaucoup plus abyssale. En ayant ce genre de morceau, cela confirme que le groupe se veut capable de varier son genre, tout en gardant son intégrité, la preuve étant cet album du nom de All the Devils Are Here.
Sur le groupe Facebook qui guide ceux qui vont participer au concert d’adieu d’Ozzy et Sabbath, il y a de nombreuses personnes qui, je dois l’avouer, se veulent plutôt avancées en âge. Ils posent des questions du genre s’ils peuvent amener leur panier de pique-nique, leur propre chaise car ils seront sur le parterre ou sur le nombre de toilettes disponibles.
Oui, c’est un autre type de clientèle mais c’est ce type de personnes qui a permis aux groupes d’aujourd’hui, comme Mugshot, de pouvoir lancer des albums métalliques (ou autres sous-couches) et de jouer dans des salles où le climat se veut envenimé ou lors d’un festival alors que le wall of death est maintenant, chose courante… ce qui déstabiliserait le fan de 71 ans de Black Sabbath!
Disponible sur Pure Noise Records.
Photo : Nick Chance