C’était la rentrée des classes pour un bon nombre d’enfants au Québec, partout au Canada en même en Amérique. Nous avons vu ce qui est arrivé au Minnesota avec une autre tuerie (« Pensées et prières » comme disent les Républicains) dans une chapelle adjacente à une école et nous, de notre côté, la rentrée s’est effectuée sans cellulaire et le bon Ministre Drainville nous a confirmé que certains mots seront rayés du lexique pédagogique. Des mots usuels comme messe, esquimau, truie et amérindien. Non, les élèves du Québec n’auront plus à apprendre comment les écrire mais ils devront écrire, sans faute, des mots comme québécois et autochtone.
Question de ne pas heurter la sensibilité des communautés autochtones, je peux comprendre le fait de ne plus parler d’amérindien et d’esquimau, mais en même temps, pourquoi enlever truie? J’attends le mémo… Les gens vont de moins en moins à l’église, mais doit-on mettre à l’index des mots comme messe et prêtre? Il me semble qu’avec les explications adéquates, un enseignant ou une enseignante peut tout expliquer, de long et large. Je l’ai fait pendant plus de vingt ans en tant que prof, est-ce que la nouvelle génération de profs est aussi branleuse?
C’est peut-être que le ministre veuille éviter toute confrontation avec les nouvelles générations d’élèves, autant que la nouvelle génération d’enseignants… quoique ça ne se bouscule pas aux portes des universités pour s’inscrire au programme en enseignement. Certains diront que tout est mis dans le papier bulle pour les prochaines générations, pour ne pas les offusquer et les brimer.
Si on regarde ce qui se passe avec la droite aux USA, on sent que la grogne conservatrice veut redonner aux prochaines générations un retour dans un passé assez lointain. Mais en ce qui concerne notre coin de pays, nos générations futures auront droit à quoi? On ne peut pas le dire précisément mais on sait qu’ils auront une fichue dette à payer en relation avec tous les fiascos de notre gouvernement actuel!
Quand SAAQClic pu… c’est ce que ça donne pour les prochaines générations!
Un groupe qui s’inquiète des prochaines générations est Nailed to Obscurity. Formation originaire de l’Allemagne, les musiciens proposent un death metal bien doom et très mélodieux, et sur cet album, la parcelle mélodieuse est encore plus présente, caramel et somptueuse.
Avec leur nouvelle production, Generation of the Void, les Allemands y vont avec un album conceptuel avec une ligne directrice qui dresse un portrait assez large d’une société en période post pandémique qui carbure amplement à l’anxiété, l’angoisse et la dépression dans ce monde plutôt, incertain. Cet album laisse filer ce sentiment de malaise accablant qui définit notre époque, à travers une dizaine de chansons.
Si par le passé ce groupe se voulait acerbe dans son metal, j’ai l’impression que Nailed to Obscurity tente de se sortir, justement, de l’obscurité car on retrouve de nombreuses lignes mélodiques plus sirupeuses, pratiquement progressives et surtout, une approche vocale très mélancolique qui se veut feutrée au maximum!
Par contre, l’album débute avec Glass Bleeding, comme si c’était un album d’Opeth qui se retrouvait dans tes oreilles. La première transition amène la voix claire qui se veut très sucrée, charmante même et les cadences sont plus planantes. On retombe en mode plus croustillant, en se demandant ce qui s’est vraiment passé…

Liquid Mourning propose une bonne carapace de guitares en ouverture, un peu comme du Paradise Lost. Avec les percussions d’usage, on embarque dans le projet mais après une quarantaine de secondes, on tombe en mode progressif, ramenant la voix plus moelleuse. Je me dis que c’est conceptuel, j’embarque dans le jeu et je tente de me laisser convaincre par cette pièce plus lourde et pataude. Avec Overcast, je me sens un peu plus impliqué dans le projet. Morceau plus grumeleux, cette facette caverneuse est ce qui me plait grandement avec Nailed to Obscurity.
Aérobique, la pièce Spirit Corrosion nous ramène dans le concept avec ses transitions musicales et la voix suave de Raimund Ennenga est en dualité avec sa portion plus grassouillarde. Des voix d’accompagnement très « Oh, oh oh ouh oh! » ajoutent à cette dimension plus ouverte face à ce que le groupe aimerait attirer comme nouveau public car c’est très accrocheur, aguichant même comme proposition.
La pièce titre est un gros morceau, dans le sens que c’est la pierre angulaire du concept est c’est avec elle que l’on comprend où le groupe veut nous diriger et vous diriger. C’est très épique au refrain, sans le cri vers les cieux mais plutôt en ce qui concerne un apaisement d’une douleur interne et psychologique. Le morceau qu’est Echo Attempt pourrait être une reprise d’une formation comme Periphery et j’y aurais cru, étant donné que le tout se boit comme un petit stout bien tiède, sans amertume ni goût trop prononcé.
Ensuite, Allure poursuit dans le domaine tiède avec son ambiance contemplative, pratiquement comme du Ghost et Clouded Frame propose un peu plus de vigueur sans toutefois nous remettre vraiment en mode death metal doomé, malgré l’ajout aux ¾ d’une ligne plus virulente. Pour finir l’expérience conceptuelle, Misery’s Messenger replace le groupe en mode atrabilaire, angoissé et comme pour la précédente (et quelques autres) une addition plus caverneuse permet de pomper le concept de la dualité.
Pour fermer ce chapitre, c’est The Idles of Life nous l’a fait pratiquement Katatonia mais avec plus d’harmonie au niveau des voix claires, lors des premières mesures. Les musiciens reprennent avec des couches métalliques plus automnales, faisant de ce morceau le plus intéressant du lot, étant donné qu’il se veut plus poignant et moins cajoleur.
Après une bonne quantité d’écoutes face à cet album, je ne peux pas vraiment confirmer si j’ai apprécié l’expérience auditive, totalement. Lorsque je me mets en tête, et me rappelle, que Generation of the Void est un album concept, c’est à ce moment que j’en apprécie toutes les subtilités et surtout, sa substance. Si cet album n’avait été qu’un nouvel album, j’aurais probablement dit que Nailed to Obscurity voulait jouer les guedailles en tentant de passer le râteau pour ramasser un public plus large.
Un peu comme Operation : Mindcrime de Queensrÿche (je ne compare pas les deux albums, non!) qui avait déstabilisé les amateurs du groupe, je me dis que cette nouvelle galette de Nailed to Obscurity est un pas en avant pour le groupe et qu’il faut quelques écoutes pour l’apprivoiser, et s’y faire!
Si nos élèves québécois sont capables d’utiliser le mot « autochtone » et ne plus utiliser le terme « amérindien », eh bien vous serez capables de vous adapter à cet album conceptuel qu’est Generation of the Void de Nailed to Obscurity!
Disponible le 5 septembre sur Nuclear Blast Records.
www.facebook.com/nailedtoobscurity