Après deux années où rien ne se passait au niveau des activités spectaculaires, il faut comprendre que certaines habitudes ont été oubliées et mises de côté. De retomber dans la routine du travail, quelques lignes directrices se veulent plus floues. Hier, pour le concert d’Hypocrisy, nous avons appris qu’aucun journaliste et photographe ne serait admis lors de l’événement.

Nous nous demandions ce qui se passait. Est-ce que Tagtgren faisait la grosse tête? Est-ce une nouvelle façon de faire face aux bulles de protection COVID? Après quelques heures, quelques courriels et quelques lignes d’angoisse, le tout est revenu à la normale.

C’est qu’au niveau de la compréhension de la chose, il y a eu un mélange dans la terminologie de la chose. C’est que les groupes ne donnent pas d’entrevue en personne, lors de la tournée mais ceci ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de journaliste et photographe admis. Tout est revenu dans l’ordre, ce qui fait que nous pouvons vous offrir ce reportage, finalement!

Agonie printanière

Au niveau de ma présence au Studio TD, anciennement l’Astral, je n’ai pas pu me rendre à temps pour pouvoir voir et entendre Hideous Divinity. En accédant au Studio TD, je me rends compte qu’il y a foule. Rien de très compacté, nous pouvons aisément nous faufiler vers le devant de la scène, vers la droite pour voir The Agonist.

Depuis leur présence au Vox & Hops de décembre dernier, je suis beaucoup plus enivré par leur musique, le tout étant grandement aidé par leur enthousiasme sur scène et la proximité avec leur public. Avec charme et sourire, la troupe a totalement séduit son public local et montréalais. Jouissant d’une balance de son convenable, probablement la meilleure de toute la soirée, The Agonist y est allé avec hargne et sirop sur Blood As My Guide, Remnants in Time, Orphans et Immaculate Deception.   

Balayant la scène de gauche à droite, malgré la petitesse de la scène, les musiciens et la cantatrice ont tout simplement été capables de séduire les non-séduits, incluant mon fils qui désirait absolument un t-shirt du groupe, en plus de prendre une jolie photo avec Vicky Psarakis. L’envoutement a été total!

Des squelettes dans le placard

Après une vingtaine de minutes de pause, c’était au tour de Carach Angren de venir nous hanter avec leur black metal racoleur. Côté sonorité, le groupe nous a offert un amalgame musical qui salue les racines du genre mais qui propose un côté grandiose à la Dimmu Borgir, ce qui nous donne un metal noirci de type aréna.

Aucun bassiste sur scène, on sentait tout de même que l’ondulation de la basse demeurait audible grâce aux claviers qui battaient la chamade. Le guitariste du groupe avait un air du Mad Butcher de Destruction, portant un tablier de boucher noir et une tête bien rasée. Nous avions la possibilité de bien remarquer les détails étant donné que la voix n’était pas présente dans le mix lors de la chanson qui mettait la table pour le groupe, The Sighting is a Portent of Doom.

Dès que la voix s’est retrouvée dans le mix de la salle, nous avons pu apprécier la prestation du groupe qui nous a enligné quelques pièces juste bien macabres comme The Necromancer, Bitte Tötet Mich, A Strange Presence Near the Woods en plus de la très catchy Monster.

Il était bien d’avoir une formation plus assombrie pour cette soirée, question de bien balancer le tout. Avec de nombreux t-shirts du groupe bien visibles un peu partout, je peux confirmer que Carach Angren avait déjà un bon bassin de fans mais l’a tout simplement élargi, hier soir.

Confusion percussive    

Peter Tagtgren avait promis de nombreuses surprises pour cette tournée. Le leader d’Hypocrisy en a eu une salée avec le retrait du batteur Horgh ( remplacé par Henrik Axelsson de The Crown) mais c’est surtout au niveau de la série de chansons choisies que nous allions recevoir une quantité de soubresauts métalloïdes.  

Après tout, le groupe a un catalogue qui se veut hors pair et Hypocrisy a réussi à nous présenter une série de chansons qui se voulaient parfaites, hier soir à Montréal. Mais il manquait un élément clé, par contre.

Effectivement, dès que le groupe a mis le pied sur scène avec la chanson Worship, nous avons eu droit à une sale pétarade de percussions. La voix n’était pas audible et elle se voulait enterrée dans le mix, les guitares se retrouvant elles aussi ensevelies dans cette marmelade sonore à forte teneur percussive.

Connaissant cette chanson comme le fond de ma poche, j’ai pu suivre la cadence mais l’amateur commun devait être perdu. Généralement, lorsque le son demeure aussi perfide, l’ingénieur de son finit par s’ajuster vers la deuxième chanson. Hier soir, cette seconde pièce se voulait un morceau majeur avec Fire in the Sky.

Malheureusement, aucune subtilité ne s’est retrouvée dans le creux de mon oreille. Généralement, cette chanson se veut une performance vocale pour Peter et nous pouvons entendre ses différentes tonalités.

Mais hier, ce n’était que percussion, avec une forte dose de caisse-claire.

Peut-être que le tout allait se replacer avec la troisième? Première véritable surprise, c’était Mind Corruption qui a été jouée. Chanson plus obscure du répertoire du groupe, cette pièce se retrouve sur The Fourth Dimension. Par contre, je dois avouer que nous ne pouvions aucunement en entendre les subtilités et les textures.

Après Eraser, Inferior Devoties et Chemical Whore recevant le même traitement sonore ahurissant, je me suis résigné. Une sonorité fluide proposant un mix adéquat ne serait pas proposé ce soir. Je devais me contenter de fredonner les chansons dans ma tête pour pouvoir vraiment comprendre ce qui se passait.

En voyant de plus en plus de gens quitter entre les chansons, c’est à ce moment que la déception a pris toute la place de mon excitation, malheureusement.

Lors du rappel, j’ai changé de position pour vérifier si un changement de place pouvait m’offrir une meilleure expérience sonore pour Fractured Millenium, Impotent God, Adjusting the Sun et Roswell 47.

Mais non… que des percussions et un vrombissement incessant.

Je ne peux que me dire : À la prochaine fois!

Photos: Corinne Ainscow (Studio TD, Montréal, 1er mai)