Ça a été très difficile pour moi de me pencher sur cet album qui sera bientôt disponible pour les oreilles de toutes et de tous. Non seulement parce que cet album est très attendu et que je sentais qu’il fallait que j’en fasse une critique juste et intelligente, mais aussi parce que je suis facilement biaisée face à ce style musical qui me plaît énormément.

Le 12 août, The Halo Effect sera donc fin prêt à déposer Days of the Lost sur la table de Nuclear Blast pour consommation immédiate. Cependant, quelques singles sont déjà parus sur les zinternet et la réaction est forte. Pour celles et ceux qui ne savent pas en quoi consiste ce powerhouse band, il s’agit d’un collectif regroupant d’anciens membres d’In Flames (Niclas Engelin et Jesper Strömblad aux guitares, Peter Iwers à la basse ainsi que Daniel Svensson à la batterie) avec le chanteur de Dark Tranquillity, Mikael Stanne. Toutes ces magnifiques personnes ont d’abord contribué à créer un son unique dans les années ’90-2000 : le bon vieux Death mélodique de Gothenburg.

C’est dans cet opus qu’on retrouve donc toute la sonorité et la nostalgie. Dans Shadowminds, le premier single ainsi que la première pièce sur le disque, on sent déjà que l’attaque est importante. On y trouve un méchant bon hook pour commencer l’album, le mix est très léché, le vocal bien agressif, on étale l’éventail de textures qu’on retrouvera sur l’album et c’est ce qui me plaît dès le départ.

Sur 10 pistes, 4 pièces sont déjà sorties au grand public. C’est le genre de chose qui me plaît normalement un peu moins, mais depuis novembre 2021, on comprend que les morceaux ne sont pas tous brûlés.

Photo : Nuclear Blast

Days of the Lost, pièce éponyme de l’album, révèle que rien ne va niaiser. C’est bien simple : les premières notes sont typiques du style Death mélodique suédois. Je me suis automatiquement, en quelques secondes, retrouvée dans mon adolescence et j’ai vraiment aimé ça.

Par contre, on s’entendra que la structure, la construction des chansons, au fil de l’album, devient vraiment redondante. C’est littéralement le même pattern dans plusieurs pièces. Cependant, rien ne bat le duo de guitares à la tierce qui durera tout au long de l’opus.

Les solos, cependant, ne sont pas les meilleurs que j’aie entendus. J’aurais aimé en avoir davantage ou du moins de plus rapides, plus longs ou plus virtuoses. Les pièces ont l’air assez rapides puisque l’ensemble mélodique est assez chargé, mais le tempo est toujours relativement lent, ce qui semble avoir freiné l’ardeur dans la composition des solos.

Dans The Needless End, on joue un peu plus sur les triolets et l’instrumental un peu plus Folk rend la pièce plus chevarleresque, d’une allure plutôt combattante. Les riffs sont mieux travaillés et les contre mélodies sont intéressantes. C’est plus chantant… plus rassembleur disons comme 3e single.

Sur Conditional, on change un peu la donne puisque ça clash un peu plus comme ambiance. C’est plus sombre et construit avec beaucoup d’effets sonores. D’ailleurs, on entend beaucoup de clavier depuis le début de l’album qui, d’ailleurs, n’est interprété par personne en particulier… seulement une back track et des effets de pédales de guitares, ce qui me désole pas mal puisqu’il y aurait eu de la place en masse pour un autre musicien dans cette formation uniquement pour les claviers qui rendent le son vraiment plus riche…

On le remarque encore plus sur In Broken Trust. On ajoute à tout cela des strings plutôt dramatiques, vampiriques et qui amènent une atmosphère plus ténébreuse, limite Dimmu Borgir (moi j’aime bin ça). Vient ensuite ce qui ruine un peu la pièce : le chant clean… Ça, c’est mon avis uniquement, vous vous ferez le vôtre, mais malgré une très jolie voix, je trouve que ça vient casser tout ce qui a été établi dès le départ dans l’album. Si on délaisse cet aspect, le solo a un son bien recherché, c’est un excellent moment qui fait shiner les musiciens.

Gateways, le morceau suivant, est mon favori. Je suis heureuse de l’avoir découvert et de voir qu’il ne figure par dans la liste des singles qui sont sortis. C’est une belle surprise très bien construite. La pièce est drivée par la basse qui vole vraiment la vedette dès de départ. Le rythme un peu plus four to the floor rend le tout un peu plus pop-ish à mon avis, mais la suite s’enclenche bien avec les guitares qui imitent des chants (c’est vraiment réussi), un lead mélodique en mineur qui rend la pièce excellente, des bribes de clavier, etc.

Ensuite, je constate qu’on ne réinvente pas la roue. L’ordre des pièces est logique, bien fondé, tout se chante bien, les riffs se devinent facilement au fil de l’écoute et on a encore droit à du chant clean à quelques reprises. Comme mentionné plus tôt, je préfère le growl furieux de Stanne, mais ce n’est que mon avis.

En poursuivant mon écoute, il n’y a rien de nouveau qui s’ajoute (Feel What I Believe par exemple). C’est un peu comme si on répétait la formule, mais c’est une formule gagnante. Il n’y a rien qui ressort du lot pour la suite mis à part que la table est mise et que le repas se poursuit avec autant de gourmandise.

Somme toute, les mélodies résonnent à merveille, on a de l’expérience autour de la table et ça sonne vraiment comme une gang de chums qui avaient envie de jouer ensemble depuis longtemps. Ça va assurément pogner les nostalgiques droit au coeur sur un moyen temps.

Vite comme ça, ça semble négatif comme critique, mais j’ai eu une expérience d’écoute très agréable et à défaut de faire sortir plusieurs éléments qui étaient moins bons, l’ensemble de l’oeuvre est excellente et continuera à résonner dans mes écouteurs, ma voiture et mon ordinateur.

À écouter et réécouter!