C’est le 27 décembre lorsque je tape cette série de mots. Je suis assis avec l’épouse, dans le salon et c’est le lendemain d’un autre souper qui se retrouve dans la panoplie de soupers du temps des fêtes. Hier soir, un repas très arrangé avec quelques restes mais toujours, excessivement délicieux. Nous en avons profité, par la suite, pour jouer à Hitster, ce jeu qui se veut la nouvelle coqueluche des jeux de société en famille. Un peu comme l’a fait Cranium, au début des années 2000. J’ai reçu l’édition Bingo lors de notre célébration de Noël et nous avons joué, avec intensité et passion. Surtout de mon bord, je suis un fier compétiteur et selon certains, un brin cocky. Mais ceci n’est que leur vision des choses, surtout lorsque je les annihile avec mes réponses!
J’adore ce jeu car à la base, je suis mélomane, ce qui veut dire que je ne suis pas uniquement obsédé par le metal. J’aime la musique, dans le sens large du thème et j’ai ce type de mémoire insignifiante et des références temporelles qui font que ce jeu est pour moi, une ballade aux framboises. Heureusement, car le metal n’est pas très présent dans la série Hitster. Comme je le disais à mon fils, hier soir, j’ai l’impression que le responsable de la création de Hitster risque d’ajuster le tir et offrir une version métallique du jeu.
Moi, je serais preneur. C’est certain! Quoique cette facette métallique ne serait pas très populaire en mode familial. Ce serait beaucoup plus pour jouer entre chummys de metal, plutôt qu’avec le beau-frère qui croit que Welcome to the Jungle est une chanson du groupe de Metallica, sortie en 1975.
Non, il n’y a pas de metal dans Hitster, du moins dans ma série de petits cartons de la version Bingo. Le truc le plus lourd était, justement, une chanson de Guns N’ Roses.
Nous sommes loin de Hammer Smahed Face de Cannibal Corpse, sortie en 1992.
Du metal, il n’y en pas dans Hitster. Même constat dans les dernières parutions d’Ulver et ce, depuis plus de 25 ans! Effectivement, même si le groupe a débuté comme étant une formation de black metal minimaliste, cette troupe de musiciens hors pair de la Norvège s’est transformée en une troupe d’artistes avant-gardistes qui ne propose que du matériel léché et aux antipodes de ce qu’Ulver proposait sur Bergtatt, en 1995.
Par contre, j’ai toujours suivi l’évolution de ce groupe. J’ai toujours embarqué dans leur voyage musical, surtout parce que j’apprécie grandement le grain vocal de Garm, le chanteur chez Ulver. De plus, il y a le fait que chaque album demeure une surprise, on ne sait jamais vers quoi Ulver va nous diriger et en 2025, le groupe norvégien a décidé de sortir un nouvel album, le 31 décembre!
Qu’en est-il de cette nouvelle production du nom de Neverland? Est-ce que nous restons dans l’électro alternatif et pratiquement pop? Un retour au metal ou de l’électro ambiant?
C’est plutôt un album d’ambiances sonores, une carte postale musicale, pour être franc. Ça ne brasse pas beaucoup, c’est contemplatif, parfois éthérée comme sonorité. Un peu comme ce qui est proposé comme couverture pour cet album. Le morceau initial qu’est Fear in a Handful of Dust laisse la voix de Garm nous faire une certaine description, un monologue dans un sens, le tout sur des rythmes qui rappellent le calme complet, en plus de sonorités qui nous remettent en tête une visite au zoo. Pour les plus si Señor yo soy Canadese, ça sonne comme lorsque tu marches vers le buffet, après ton réveil, quand tu es dans un resort au Mexique.

Le morceau Elephant Trunk est plus musical mais demeure minimaliste dans sa livraison sonique. Même constat avec Weeping Stone, malgré ses bizouillages car, je me dois de le constater dès le début, cela demeure des pièces ambiantes pour accompagner un somme du dimanche ou une lecture. C’est vraiment avec People of the Hills que l’aventure commence en tant que chanson. Beaucoup plus rythmée et cadencée, cette pièce est dans le registre de ce que le groupe propose lorsqu’il est en concert avec des élans synthpop et new wave. C’est dans l’attitude d’un espèce de jam instrumental qui se grefferait à une chanson existante du groupe, comme ce que nous retrouvons sur l’album en concert qu’est Hexahedron.
Dans la même façon de faire, They’re Coming! The Birds! permet cette fluidité avec la précédente, un pont musical qui demeure électronique mais qui offre ce genre d’impulsions qui nous rappelle que Garm collabore beaucoup avec Perturbator et Carpenter Brut, quoique sur cette chanson, on ne l’entend guère turluter. La suivante qu’est Hark Hark The Dogs Bark garde la cadence bien active mais l’ajout d’une sonorité de fouet comme dans un dessin animé ou peut-être de jappements de chien (en relation avec le titre?) vient me déstabiliser au niveau de l’écoute, ce qui en fait un irritant sonore.
Rendu à cette première moitié de l’album, je ne peux pas confirmer un enthousiasme total. Je demeure prudent, et je ne veux pas trop y aller avec ma facette fanboy face au travail de Garm et ses amis les loups. En cette journée hivernale, le ciel est lourd et gris. Le morceau qu’est Horses of the Plough se marie à la perfection avec ce qui se passe dehors quoique les sonorités de flûtes de pan chaleureuses et les cris d’oiseaux exotiques me rappellent que je suis dû pour aller au spa et ce, très bientôt.
Pandoras Box et Quivers in the Marrow restent dans cet étang sonore très zen, lié à un univers vaporeux et centré sur l’esprit yogique. C’est avec Welcome to the Jungle, qui ne se veut pas une reprise du célèbre succès de Guns N’Roses, que le tout devient plus rythmé, cadencé et même vivifiant. Cette chanson propose des lignes musicales enivrantes qui te feront probablement hocher de la caboche, sobrement par contre.
La finale qu’est Fire in the End sonne comme un générique d’une série qui serait disponible sur l’une des grandes chaines de diffusion et que l’on aime se taper en rafale. Très électro et répétitive, il ne te reste plus qu’à imaginer une panoplie de noms défiler pendant l’écoute.
Ouverture d’esprit plutôt béante pour pouvoir écouter et surtout, apprécier cet album. Moi-même amateur d’Ulver, je ne peux pas dire que j’ai eu une grande excitation face à Neverland qui se prend beaucoup plus comme un bruit de fond alors que je lisais le dernier Patrick Senecal, en ce congé des fêtes 2025, que pour faire lever mon party du jour de l’an.
Parce qu’on sait tous que ça prend du Paul Piché pour ça, mon Joe ma lurette!
Disponible le 31 décembre sur House of Mythology.
www.facebook.com/ulverofficial
Photo : Haavard Joergensen