C’est maintenant fait, mon premier livre est lancé et en plus d’être lancé, il est en rupture de stock! Effectivement, tout est vendu mais pas de manière officielle. En vérité, il en reste 8 copies (ou moins?) au magasin Planète Claire de Chicoutimi. Je suis dans le dilemme suivant : Vais-je faire une seconde impression ou dois-je me concentrer sur le second tome? Je vais prendre quelques jours pour décanter le tout car après deux lancements, dont le dernier à Chicoutimi, je sens que je dois faire le tri dans tout ça! Par contre, un fait demeure indéniable lorsque nous traversons la réserve faunique des Laurentides, la beauté de l’hiver y est encore plus impressionnante et ce, jusqu’au Saguenay!  

Dans la région de Lanaudière, c’est installé aussi, aucun doute aussi mais d’avoir eu l’opportunité de voir le décor saguenéen, cela me met encore plus dans l’ambiance festive des Fêtes. Mais l’année métallique n’est pas terminée et surtout, je dois produire mon Top 2025! Ce matin, c’est croustillant comme fraicheur hivernale, quoiqu’officiellement nous ne sommes qu’en automne. En descendant les marches pour me rendre à ma voiture, le froid m’a attaqué les narines et sous mon pied, la neige se voulait craquante.   

Il y a quelque chose de délicieusement ironique dans le fait d’écouter Disglaç en plein cœur d’un froid mordant, alors que le groupe Unviâr, basé en Italie, provient plutôt d’un climat où l’hiver se pointe comme un invité plutôt rare. Pourtant, malgré ce paradoxe météorologique, l’album capture si bien l’essence du gel, du vent coupant, du frette et de la blancheur mystique des paysages froids qu’on jurerait que les musiciens écrivent leurs riffs avec les doigts engourdis par une pêche sur glace dans une cabane de Ste-Anne-de-la-Pérade.

L’atmosphère générale de leur album évoque un frisson constant, comme un rappel que la confusion climatique ne pardonne jamais, que ce soit chez eux ou chez nous et qu’en plus, Ciné-Cadeau est maintenant commencé, confirmant que nous sommes au cœur de l’hiver… et qu’il demeure nécessaire d’avoir commencé son magasinage de Noël! Album de type « surprise » qui nous arrive en cette fin d’année 2025, j’ai été agréablement enjoué par cette production de metal noirci, au thermomètre frigorifique.

Dès les premières notes après l’intro de Nevere, on se retrouve plongé dans une nappe sonore glacée où les guitares scintillent comme de la neige éclairée par le soleil qui tape sur la neige au km 125, dans le Parc des Laurentides. La batterie surgit rapidement, nerveuse, ponctuelle, presque pressée de creuser un chemin à travers la glace. La voix, quant à elle, s’impose avec une rugosité sulfureuse, comme un blizzard soudain qui fait claquer la porte du chalet avec vigueur. C’est un morceau qui installe instantanément l’univers du groupe : intense, atmosphérique et traversé d’un souffle pratiquement polaire.

Avec Corints, l’approche devient plus lumineuse sans perdre la rigueur du black metal. Les guitares se montrent encore plus célestes, presque éthérées, comme un ciel d’hiver traversé d’un rayon de soleil qui ne réchauffe absolument rien, mais qui fait croire pendant trois secondes qu’on pourrait retirer nos mitaines de SkiDoo. L’aspect planant y domine davantage, donnant au morceau une dimension contemplative qui s’intègre étonnamment bien à la percussion toujours rapide, mais jamais envahissante.

La pièce titre, Disglaç, est sans doute la plus tempétueuse du lot, surtout après le premier tiers. On y sent une urgence contrôlée, un besoin de briser quelque chose comme probablement la slush glacée qui recouvre l’intérieur des ailes de la voiture, juste en haut des roues. Les riffs y sont plus tranchants, plus directs, comme si le groupe voulait sculpter la glace à coups de guitare. La voix vient ici du fond d’une caverne gelée, évoquant une présence sombre mais irrésistible. Malgré cette intensité, les guitares continuent d’ouvrir le ciel, rappelant que même au cœur de la tourmente, Unviâr garde un pied dans l’atmosphérique.

Ritir accélère légèrement le pas et laisse plus de place à l’errance, à la mélancolie. On y ressent une solitude hivernale, un déplacement silencieux dans un paysage vaste et blanc. Les guitares s’étirent, se suspendent, tandis que la voix passe parfois en arrière-plan comme un souffle frigorifique et menaçant. C’est une piste qui donne l’impression de marcher dans une forêt enneigée où chaque arbre observe sans te juger, mais où rien n’est vraiment rassurant.

L’album se conclut avec Sul Or, qui surprend par une luminosité presque majestueuse, quoique lourde. Les guitares y atteignent une sorte d’élévation astrale, sans jamais trahir l’intensité du genre. La batterie reste présente, déterminée, comme si elle souhaitait porter le dernier souffle glacé vers une altitude supérieure. La voix, toujours âpre et sèche, agit comme un rappel que le black metal n’accorde jamais de répit complet, même lorsque la musique ralentit de quelques iotas.

Disglaç d’Unviâr réussit ainsi à conjuguer puissance et contemplation, agressivité et mysticisme. Les guitares célestes, les percussions rapides et la voix sulfureuse forment un ensemble qui se veut cohérent, glacé mais étonnamment enveloppant. Pour un groupe italien s’exprimant en frioulan, leur compréhension intuitive de l’hiver est presque déconcertante.

Comme quoi, nul besoin d’avoir les deux pieds dans un banc de neige après une tempête, où l’on doive fermer les écoles, pour en saisir toute la poésie sombre!

Disponible sur Aeternitas Tenebrarum Musicae Fundamentum.

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