Je sonne probablement comme un vieux vinyle de Led Zeppelin II qui appartenait à ton oncle un brin négligeant, donc : qui saute! Mais je me dois de le répéter, une fois de plus : l’automne demeure ma saison préférée et je me dois de vous l’avouer aussi, je ne suis pas le seul. Mon fils me confirme la même chose (il est un métallique aussi) et je dois aussi avouer ceci, bon nombre de métalleux préfèrent cette saison aussi. Oui, tu me diras qu’en tant que métalloïde, tu préfères l’été pour la saison des festivals en Europe mais ce n’est pas chaque métallique d’ici qui peut se payer un tel périple annuel.

Tu n’as pas assez économisé, tu ne fais pas le salaire nécessaire ou tout simplement que tu n’es pas de type camping et/ou un brin agoraphobe. C’est à ce moment que l’automne est ton allié, cher métalleux et métalleuse. Les sorties d’albums sont nombreuses, l’offre concert se veut plus volumineuse et tu peux écouter des vinyles au sous-sol en dégustant des bières rousses ou un porter à la citrouille sans avoir le regret de perdre une journée à la chaleur estivale.

Parce qu’on va se le dire : l’été, c’est crissement surfait. Trop de soleil, trop de gens heureux, trop de musique latino/reggaeton et de cocktails fruités sur les terrasses. Les métalleux, eux, attendent patiemment la mort de l’été, regardant les couleurs du feuillage tourner au rouge, jaune ou orange, tout en fredonnant un air de Type O Negative, s’étirant lentement dans le brouillard et la fraicheur.

L’automne, c’est leur saison. Ma saison, notre saison!

Le jour meurt plus vite, et c’est parfait. Le soleil se couche avant le deuxième couplet de The Forever People de My Dying Bride. On ressort nos vestes de cuir et de jeans qui sentent le garde-robe de cèdre, notre hoodie d’ISIS acheté en 2004 qui se veut un peu serré au niveau du bedon mais qui fitte encore, nos longsleeves aux logos illisibles pour Jo Blo et fièrement délavés, confirmant que tu es vintage à l’os. C’est le grand retour du confort sombre, du style post-apocalyptique chic et prêt pour cette saison mortuaire.

C’est aussi la saison où on peut enfin se faire des feux de camp en écoutant du Manowar, bière levée vers le ciel, en hurlant des refrains héroïques à travers les flammes comme si on invoquait Odin lui-même.

Avec l’accent saguenéen, ça donne ceci: “Brodeurs everywhêre – raise your hands into the air! We’re warrieurrs, warrieurs of the weurld!

Le vent frais porte l’odeur du bois brûlé et du métal chaud, ou peut-être celle du vieux cuir qui n’a jamais vraiment séché depuis le Heavy Mtl de 2014.

Et pendant que le monde parle de latté à la citrouille cannelle épicée et de leurs chandails beiges trouvés en rabais chez Winners, nous, on savoure le retour de la noirceur, la vraie : celle des ambiances doom lourdes à la Sabbath, des voix caverneuses du death metal et du plaisir coupable d’être bien dans le frisquet.

Parce qu’au fond, l’automne, c’est la saison idéale pour les métalleux et métalleuses : un peu de mélancolie, beaucoup de distorsion, et juste assez de sarcasme pour survivre jusqu’à l’hiver.

Alors oui, pendant que les autres ramassent des pommes, nous on ramasse des vinyles dans des shops usagés ou même, du neuf dans nos boutiques spécialisées.

Et on remercie la vie de nous offrir trois mois où tout est gris, frais et parfait.

Long live l’automne. Long live le metal… jusqu’à ce que tu entendes All I Want For Christmas is You de Mariah Carey au Jean Coutu….

*Vos have ut habere bonum risu semel in a dum