Abbath Doom Occulta ne l’a pas eu très facile lors des dernières années. Des années d’abus de toutes sortes ont pratiquement amené cet homme au tapis. Nous n’avons qu’à nous remémorer son passage en Amérique latine en 2019. Après 2 chansons, il avait quitté la scène. Par la suite, il a tout annulé ce qui restait de sa tournée, a fait le ménage dans son entourage et hop… la pandémie est arrivée, ce qui a permis à Abbath de remettre le compteur à 0 et préparer ce nouvel album.

Dread Reaver est le nom de cette production qui nous ramène ce « personnage » black métallique en mode intensité, intégrité et pertinence. Si le premier album homonyme nous proposait pratiquement du black metal plutôt accessible, surtout sur une chanson comme Ashes of the Damned avec ses claviers pimpants, on pouvait trouver le tout un peu enjôleur comme approche.

L’album suivant, Outstrider, se voulait plus solide. On ramenait Abbath sur un chemin plus rocailleux et c’est le même constat avec Dread Reaver, qui poursuit dans la même lignée. La ligne directrice demeure coriace, Abbath avance sur ce layon enneigé, froid et glacé.

De retour avec les mêmes musiciens que sur l’album précédent, on remarque surtout la bassiste Mia Wallace (qui œuvre aussi avec Nervosa) qui n’avait plus sa place pendant quelques mois, reprendre son poste. Comme de raison, certains diront que ceci importe peu, étant donné que c’est Abbath qui demeure le maître d’œuvre face à tout ce qui se retrouve avec son nom dessus.

Chansons qui demeurent solides, on ressent la hargne qui découle des pièces qui meublent cet album. Avec Acid Haze et Scarred Core, les premiers pas se veulent fermes et ça mitraille amplement. Aux guitares, le tout demeure glacial et les leads sont incassables. C’est gaillard comme prestation et nous ressentons le souffle froid nous siffler derrière le cou.

The Deep Unbound et Septentrion catapultent amplement. Ce sont les grosses caisses qui nous englobent et la voix serpentaire d’Abbath nous dirige rapidement vers une reprise plutôt réussie de Trapped Under Ice de Metallica. L’album se termine avec The Book of Breath, chanson qui propose quelques parties à la guitare plutôt coriaces et le tout se ferme avec la pièce titre qui nous laisse entendre un Abbath plus varié au niveau de la voix.

Par contre, je me suis procuré la version en vinyle et une fois de plus, j’estime que la qualité au niveau du mastering se veut de piètre qualité. C’est compressé, fade et on ne retrouve pas de profondeur. C’est simple, ma version en MP3, reçue en avance pour faire cet article, possède une sonorité plus impétueuse.

Et ça, ce n’est pas normal du tout!