J’ai eu la chance d’écouter le tout nouvel album d’Alien Weaponry, le trio néo-zélandais qui semble tout détruire sur son passage. Tangaroa est leur deuxième album et le premier avec le nouveau bassiste Tūranga Morgan-Edmonds. Si vous ne connaissez pas encore, sachez que Henri De Jong (batterie) et Lewis De Jong (guitares et voix) sont frères, que la formation est de descendance Maori et ont plusieurs chansons dans cette langue.

Je partais avec un certain biais favorable parce que j’aime déjà bien Alien Weaponry. Je me gardais cependant une réserve, puisqu’un deuxième album implique souvent une immense pression pour faire aussi bien que le premier sinon mieux, les premiers albums ayant souvent pris des années à créer. Il y a aussi le fait que même un groupe qu’on apprécie énormément peut sortir un album qui nous déçoit.

Pour être bien franc, Tangaroa m’a jeté par terre, pour ne pas dire “mis sur le cul”. Les fans vont adorer, j’en suis certain et le groupe trouvera oreilles favorables chez ceux qui ne les connaissent pas encore. Alien Weaponry nous offre un album plein de maturité, tant dans la composition que les arrangements. Ils ont osé là où plusieurs auraient joué plus prudemment. Les preuves d’audace sont bien semées à travers l’album. Une pièce en particulier, Unforgiving, détonnerait ailleurs, mais semble bien à sa place au milieu de l’album. Cette chanson démontre d’ailleurs un courage sans équivoque de la part de Lewis. L’utilisation d’une chorale sur Īhenga donne des frissons de par la puissance qu’elle évoque. D’autres moments forts se retrouvent sur nombre de morceaux tels Dad et Hatupatu.

On reconnaît une certaine influence de Gojira à travers l’opus mélangé à des tonalités nu-metal et thrash. Les gars de Alien Weaponry ont leur son bien à eux et ils l’exploitent à merveille. La voix de Lewis sonne légèrement tirée à certains moments, surtout dans les hautes notes, mais on lui pardonne rapidement ces accrocs. Seul bémol selon moi, l’utilisation de délai sur la voix que je considère superflu et un flange inutile sur la guitare à certains instants. Le mix bénéficierait d’un peu de peaufinage par bouts, mais rien de trop fulgurant. Chacun tire bien son épingle du jeu, faisant preuve d’un savoir-faire qui n’a rien à envier à personne. Henry est maître derrière ses drums et dicte la cadence avec virtuosité, parfois complexe, parfois plus simple. La basse de Tūranga offre une fondation solide à toute l’organisation et un aplomb inébranlable.

En bout de ligne, un album fabuleux à mes yeux, ou plutôt oreilles. Un candidat sérieux à la courte liste des meilleurs albums de l’année selon moi. Un merveilleux tour de force de la part des Néo-Zélandais de Alien Weaponry. Tangaroa est un splendide album en soi, d’autant plus impressionnant pour un deuxième album d’artistes si jeunes.

Bonne écoute!

Note : 8.5/10
Parution : 17 septembre 2021 sur Napalm Records.

Pièce préférée : Īhenga

Tracklist:

1- Tītokowaru
2- Hatupatu
3- Aki Kā
4- Tangaroa
5- Unforgiving
6- Blinded
7- Kai Whatu
8- Crooked Monsters
9- Buried Underground
10- Dad
11- Īhenga
12- Down The Rabbit Hole