L’écoute de la musique est l’élément de base qui définit les amateurs de métal. D’un individu à l’autre, cette écoute ne prend pas la même ampleur. Il y a des gens qui préfèrent écouter de la musique tout seul et d’autres qui préfèrent la partager. Il y a des gens qui préfèrent l’écouter en concert alors que d’autres préfèrent l’écouter dans leur salon. Il y en a qui préfèrent l’écouter en ligne alors que d’autres veulent la posséder. À la lumière de cela, il y a une variété de façons d’écouter du métal et une variété de technologies disponibles qui répondent chacune à un besoin spécifique. Ici, nous allons surtout survoler les différentes technologies qui nous permettent d’écouter la musique, avec les avantages et inconvénients.

Les technologies d’écoute de musique peuvent se diviser en trois groupes principaux : analogique (vinyle, cassette, bobine, concerts en vrai), digital (CD, DVD), et numérique (Spotify, YouTube, téléchargement).

Avant d’embarquer sur les avantages et inconvénients de chacun, il faudrait commencer par définir ce qu’est une technologie analogique et digitale. La musique que vous écoutez de votre lecteur CD, par exemple, est résultante du changement dans la pression d’air qui est causé par la vibration du diaphragme de votre haut-parleur. Il s’agit d’un signal analogique, car la variation de pression est continue dans le temps. Cependant, l’information emmagasinée dans le CD lui-même est digitale. Elle doit être traitée et convertie à la forme analogique avant que vous puissiez entendre la musique qui sort de votre lecteur. Une source d’information analogique produit des messages qui sont définis dans un continuum. Un microphone, par exemple, est une source analogique, car la tension de sortie, qui décrit l’information dans le son, est distribuée sur une plage de valeurs continues (d’où le terme continuum). Une source d’information digitale produit un ensemble fini de message possibles. Un pavé tactile de téléphone est un bon exemple de source digitale. Il y a une possibilité finie de nombre de caractères (ou messages) qui peut être émis par la source. Le signal d’une source digitale est un signal carré binaire (contenant des 0 et des 1). En reprenant l’exemple du pavé tactile du téléphone, lorsqu’on active un caractère, le signal est à 1 et les caractères qui ne sont pas activés restent à 0. Le signal analogique, quant à lui, est une courbe continue où tout ce qui se trouve dans le système s’additionne, que ce soit de l’information ou du bruit.

D’un point de vue purement physique, les systèmes digitaux sont dominants, car leurs avantages dépassent leurs inconvénients. En effet, les circuits digitaux sont peu coûteux, les données peuvent être jointes et transmises sur un système de transmission digitale commun et le bruit ne s’accumule pas avec la distance. De plus, les erreurs des systèmes digitaux sont relativement petites, même lorsqu’il y a une grande présence de bruit et elles peuvent être corrigées par l’utilisation du codage. Par contre, ces systèmes requièrent de la synchronisation et utilisent plus de bande passante que les systèmes analogiques.

Qu’est-ce qui explique le retour à la mode des technologies analogiques, telles que les vinyles et les cassettes, si les systèmes digitaux sont dominants? C’est là que le plaisir commence.

Tout d’abord, il faudrait éliminer le numérique de la compétition. Lors du téléversement de la musique sur la plupart des plateformes telles que Spotify et YouTube, il y a souvent une détérioration de la qualité de la source ainsi qu’une compression automatique, pour éviter de consommer trop de place. Cette façon d’écouter la musique a l’avantage de ne pas encombrer l’usager et est peu coûteuse, mais tout le reste n’est qu’inconvénient.  En plus de ne pas pouvoir atteindre la qualité ni le plaisir d’un CD ou d’un vinyle, cette technologie ne rapporte souvent que très peu à l’artiste. La seule exception à la règle sont les téléchargements sur une plateforme payante où, normalement, il n’est pas supposé avoir de la compression ni une détérioration de la source et où une plus grande part du revenu va à l’artiste. Mais généralement, le numérique est quelque chose de volatile qui peut disparaitre en une fraction de seconde.

Maintenant, allons voir ce qui en est du côté vinyle versus CD. Le vinyle est un gros disque plat en polychlorure de vinyle avec une rainure en spirale inscrite et modulée qui est lu physiquement par une aiguille en métal. Le CD est un disque en plastique codé avec de petites piqûres sous une fine couche d’aluminium réfléchissante encodé numériquement avant d’être lu par un laser qui a une longueur d’onde de 780 nm.

Le CD, contrairement au vinyle, n’a pas de dégradation physique au fil du temps. La dégradation du vinyle est un phénomène purement physique. L’aiguille en métal qui lit le disque a un matériau plus dur que celui du disque en polychlorure de vinyle. Le vinyle est également plus sensible à la chaleur, l’humidité, la poussière et aux rayures que le CD. De plus, il est plus fragile, contient plus de bruit de surface et d’erreur de suivi. Un autre avantage du CD est qu’il a une plus grande capacité de musique que le vinyle (80 minutes contre les 45 minutes que le vinyle permet).  D’un point de vue purement technique, la qualité audio du CD est clairement supérieure à celle du vinyle. Les CDs ont un meilleur rapport signal/bruit, une meilleure séparation de canal stéréo et moins de variation dans la vitesse de lecture. Par contre, contrairement au vinyle, la décomposition de la musique en données binaires ne peut jamais correspondre à la fluidité continue du signal qu’un vinyle analogique va donner. L’analogie avec laquelle on peut comparer est celle des millions de petits pixels carrés qui ne pourront jamais reproduire une courbe parfaite si on regarde de très près.

La popularité grandissante des vinyles est expliquée, entre autres, par la chaleur du son que beaucoup d’audiophiles adorent tant, surtout au niveau de la basse. Physiquement parlant, cette chaleur peut être décrite par un son de basse moins précis. La difficulté de traduire précisément le son de basse sur un vinyle sans faire des rainures trop grosses signifie que les ingénieurs doivent faire beaucoup de traitement pour que cela fonctionne, ce qui change le ton de l’instrument d’une manière qui, en quelque sorte, plait aux oreilles. La précision supérieure du CD vient du fait que la fréquence d’échantillonnage de cette technologie est supérieure à celle du vinyle. Cette fréquence d’échantillonnage est combinée à un lissage pour venir contrer l’irrégularité de l’échantillonnage numérique dû à la binarité des données.

Là où le vinyle gagne également beaucoup de points, c’est dans la maintenance, le rituel nécessaire pour écouter un album. Une technologie plus fragile demande plus d’amour et de soins et cela crée un plus gros sentiment de possession chez les collectionneurs. Les groupes de musique d’une certaine époque investissaient beaucoup d’argent à aller enregistrer leurs albums en studio pour les sortir sur vinyle. Transférer ces albums sur CD a nécessité un certain traitement et une conversion, ce qui fait que le produit a perdu son authenticité d’une certaine façon. Finalement, certains albums sont très durs à trouver dans leur état original, car il y a eu un nombre limité de copies imprimées ou que les copies usagées qu’on retrouve dans les marchés aux puces sont souvent tellement abîmées qu’il est difficile de les jouer, même sur la meilleure table tournante de ce monde.

Le charme des cassettes repose surtout dans l’aspect « collection » et logistique. À une certaine époque, il s’agissait du moyen le plus convivial, portable et rapide pour enregistrer et écouter de la musique. De plus, beaucoup de groupes ont enregistré des démos sur des cassettes et ces démos n’ont jamais été disponibles sur vinyle ni sur CD.

À la lumière de ce qui est dit ci-dessus, il y a plusieurs façons d’écouter la musique en soi et cela dépend du besoin de l’utilisateur, de sa vision/philosophie et son esprit de collectionneur. Et vous? Quel est votre technologie de choix? Êtes-vous plus cassette, vinyle, CD, ou téléchargement numérique?

Sources:

  1. W.COUCH II, Leon, Digital and Analog Communication Systems, 8th Edition, Pearson, 2013
  2. AMBARDAR, Ashok, Digital Signal Processing: A Modern Introduction, Thomson, 2007
  3. MATTHEWS, Dylan, Vinyl’s great, but it’s not better than CDs (Page consultée le 15 Mars 2021), [En Ligne], URL: https://www.vox.com/2014/4/19/5626058/vinyls-great-but-its-not-better-than-cds
  4. Diffen, CD vs. Vinyl Record, (Page consultée le 15 Mars 2021), [En Ligne], URL: https://www.diffen.com/difference/CD_vs_Vinyl_Record#:~:text=Vinyl%20Record,-Diffen%20%E2%80%BA%20Entertainment%20%E2%80%BA%20Music&text=CDs%20and%20vinyl%20records%20are,physically%20read%20by%20a%20needle.