Un des meilleurs groupes du mouvement thrash revival des débuts 2000, Evile, est de retour après 8 années d’absence sur disque. Le groupe anglais a lancé, en avril dernier, l’album Hell Unleashed, leur cinquième album studio. Le groupe a vécu une reconfiguration en 2020 alors que le frontman et guitariste rythmique Matt Drake ait quitté, laissant son frère Ol Drake, originalement leader et guitariste soliste, prendre le micro.

Commençons par le positif : les riffs techniques et accrocheurs de Ol sont toujours au rendez-vous et il est rafraîchissant d’entendre des riffs originaux dans un style qui s’auto-plagie plus souvent qu’autrement. Cependant, là où le bât blesse, c’est le changement de vocaliste. Alors que Matt Drake était un hybride vocal de Joey Belladonna et Tom Araya, soit un chant hautement mélodique mariant agressivité et intensité surprenante, son frère Ol représente plutôt un hybride de Max Cavalera et de Chris Barnes, version moderne. Voix grave et scandée avec peu de range, chaque ligne de chant est saccadée et hachée dans les mots, ce qui devient lassant puisqu’aucun couplet et refrain ne reste en tête et Ol semble incapable de tenir une note assez longtemps pour créer de réelles mélodies. En optant pour une voix plus agressive et directe, la musique est donc plus bourrin et moins mélodique, ce qui rend l’ensemble un peu trop homogène à mon goût.

Ne vous méprenez pas, l’album n’est pas mauvais en soi, il devrait plaire à tout fan de thrash moderne, mais rien n’est bien marquant après maintes et maintes écoutes, sauf les riffs de hautes voltiges comme ceux de Paralysed et War of Attrition et les moments plus groovy mid-tempo de The Thing (1982) et Zombie Apocalypse. Sur ce, je retourne écouter Skull et Five Serpent’s Teeth.

3/5