L’année dernière, le label Magnetic Eye a sorti l’album Vol.4 Redux, qui se voulait une compilation réunissant des groupes de la scène doom/stoner. Chaque formation reprenait une chanson de l’album Vol.4 de Black Sabbath à sa façon et je dois avouer que la version de Snowblind de Green Lung se voulait plutôt réussie.

Ce qui nous amène en 2021 et je dois confirmer que si Green Lung reprenait du Black Sabbath en 2020, on sent que l’esprit de Iommi et Cie est bel et bien présent sur ce nouvel album qu’est Black Harvest.   

Formation originaire de l’Angleterre, Green Lung baigne amplement dans cette sonorité sabbathienne quoique sur cette production excessivement réglé au quart de tour, j’ai plutôt l’impression d’entendre un hybride de Spiritual Beggars avec un Tobias Forge de Ghost aux voix mais qui sévirait avec un hommage à Sabbath.

Pourquoi Spiritual Beggars? Pour le jeu de guitare élevé d’un cran et les claviers et/ou orgue qui viennent englober le son amplement, comme le fait Per Wiberg avec son groupe. Et pourquoi Tobias Forge? C’est surtout pour la touche nasillarde quoique le chanteur de Green Lung, Tom Templar, se veuille plus épique dans son approche.

Black Harvest est un gros morceau de doom/stoner metal. C’est opaque et jouissif. Et ça sonne en cibole! Avec des écouteurs de qualité, tu peux sentir tous les coups de cymbales accompagnés par les coups des grosses caisses. Le mix est parfait et lorsque les parties de claviers entrent, c’est aussi intense qu’un brain freeze avec ta sloche.

La guitare grafigne, la basse baratine langoureusement et la voix de Templar vient peaufiner le tout. Donc, tout est en place pour que la balade soit agréable sur cet album qui ne laisse aucun moment mollasson.

La première tape sur les babines arrive vraiment avec Leaders of the Blind. Son effet entrainant te captive immédiatement. Cette chanson est dynamique et tout au niveau des arrangements est parfait. L’orgue tourbillonne, permettant aux couches de guitares de mener cette chanson là où elle doit se rendre… c’est à dire, vers le ciel!

Graveyard Sun demeure plus apaisante lors des premiers balbutiements. Nous avons l’impression de tomber dans une portion qu’aurait pu faire un Genesis de l’époque Selling England By the Pound mais lorsque les coups de semonce embarquent, les guitares viennent accoter pour créer une certaine intensité. Par après, on retombe dans le même type de climat qu’en ouverture, et c’est parfait ainsi.

Si tu conduis un gros pick-up, comme un F-150, tu risques d’enfoncer la pédale dans le plancher en entendant Upon the Altar. Avec son riff principal, qui se veut excessivement excitant, cette parcelle musicale te permettra de taper sur ton volant avec vigueur. Avec son intonation ecclésiastique, Born to a Dying World produit cet effet musical à la Ghost et ce, pendant de nombreuses mesures, sur cette pièce qui clôture l’album Black Harvest.

Green Lung a réussi à me procurer une immense satisfaction avec cet album. Sa production se veut massive et les chansons demeurent exquises, une combinaison à ne pas négliger dans ce genre de hard rock/metal.

Disponible le 22 octobre sur Svart Records.

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