De nos jours, plusieurs groupes oeuvrant dans l’univers métallique reçoivent toutes sortes d’hommages, et d’honneur. Généralement, plus un groupe est connu, plus on peut s’attendre à ce que des amateurs du groupe dessinent des portraits des membres, ou se partent des groupes hommages à leurs idoles pour répandre leur musique. Quand un groupe est moins connu, c’est davantage flatteur de recevoir un hommage. Il y a aussi des hommages qui sont plus inattendus que d’autres. La formation québécoise The Lightbringer, originaire de Sainte-Tite Des Caps, a reçu toute une surprise de la part d’un fan. Si le nom de la formation ne vous dit rien, c’est tout à fait normal. Non seulement nul n’est prophète dans son pays, mais The Lightbringer n’a pas encore fait de percée internationale. 

Le projet a été fondé en 2010, et le premier album s’intitule Quintessence of Dawn. Ce projet est bien plus qu’un projet de musique. En effet, Simon Vaillancourt-Girard (aka Auraeon), qui est à la tête du projet, a tissé toute une histoire fantastique/mythologique autour du projet et les sorties du groupe sont en quelque sorte des morceaux de casse-tête dont chacun raconte une petite partie du même récit. Quintessence of Dawn parle d’un prisonnier du froid et de l’obscurité qui confronte les démons et créatures mystiques qu’il croise sur son chemin à mesure qu’il avance vers des mondes inconnus et dérangeants. Des pouvoirs puissants et inattendus vont l’éveiller et lui permettre de trouver sa voix afin de transcender sa condition humaine. Il va donc se libérer pour devenir un porteur de lumière (d’où le nom du groupe). Heptanity est un album concept dans lequel chaque chanson est un hymne qui célèbre la puissance des sept (7) Dieux que forment l’existence. From the Void to Existence parle de la création de l’univers derrière The Lightbringer et de sa cosmogonie. Il raconte la naissance des sept (7) âmes qui se réveillent de la dimension du vide. Sur le site officiel du groupe, il est aussi possible de télécharger les livres tirés du The Lightbringer Lore. Simon Vaillancourt-Girard, ayant plus d’un talent sous la manche, a même peinturé une illustration pour chacune des chansons de chacun des albums. 

Le contexte du projet étant maintenant connu, il est grand temps de parler de l’hommage que Noah Fields, un fan américain qui est devenu un ami et collaborateur pour The Lightbringer, a rendu au projet. Noah a découvert le groupe alors qu’il lisait une critique négative qui démolissait avec passion la sortie From the Void to Existence. Noah fait des études supérieures en informatique et espère un jour devenir professeur en informatique et théoricien en complexité. L’écriture est un passe-temps majeur depuis longtemps, bien que ce ne soit pas son occupation principale. Lorsqu’il avait quinze (15) ans, Noah a rédigé un récit métallique dans lequel deux Poneys punks inventent le heavy metal après avoir assommé un serveur de restaurant.  Son récit s’appelait “My Little Poney”. Noah n’a pas étudié la littérature de façon formelle, mais a quand même eu quelques cours par ci et par là au courant de ses derniers semestres. Cependant, il lit énormément et la plupart des oeuvres qu’il lit sont des nouvelles de fantaisie. Sinon, il apprécie beaucoup les oeuvres littéraires complexes comme Gravity’s Rainbow ou Moby Dick. Une de ses plus grandes études littéraires est le Talmud, une collection d’enseignements et de discussions de rabbins, datant de 200 avant Jésus-Christ et allant jusqu’à l’an 400. Habituellement, ce récit est lu en paire et certains individus peuvent passer des semaines sur la même page. Il est important de noter que l’Aramaic original contient 6000 pages environ. Noah l’étudie donc en groupe depuis bientôt un (1) an et ils ont terminé trois (3) sections. Parallèlement, il lit des œuvres connexes, dont Tanya, qui est un ouvrage important de la Kabbale.

Comme mentionné ci-dessus, Noah Fields a découvert The Lightbringer par accident, sur le site d’AngryMetalGuy, où la critique démolissait la nouvelle sortie de la formation québécoise, notamment en leur reprochant de mélanger des musiques qui ne vont pas bien ensemble, soit le power métal et le black métal. Ce type de blasphème musical plait bien à cet amateur de littérature habituellement, qui a décidé de prêter une oreille à cette sortie. Il s’est retrouvé à aimer cela et a même acheté un t-shirt. Par la suite, Noah a décidé d’explorer le projet plus en profondeur et a découvert l’univers littéraire qu’il y a derrière cela, ce qui lui a donné l’idée de rédiger Rise of the First Bearer

Le récit Rise of the First Bearer est inspiré de la Kabbale et de la façon de penser talmudique. Il  peut être vu comme une interprétation de Quintessence of Dawn, puisque l’oeuvre est divisée en suivant le gabarit de l’album et les chapitres portent exactement le même nom que les chansons de l’album. Le récit raconte l’histoire de l’album et va même plus loin, en ajoutant des idées intéressantes auxquelles Simon Vaillancourt-Girard n’a pas pensé. L’oeuvre a tellement impressionné le groupe que Noah est maintenant devenu un collaborateur, collègue, et même ami du groupe. Il va participer à l’élaboration du concept des prochains albums. 

Vous pouvez lire son récit au lien suivant: https://www.thelightbringerofficial.com/page55.html