Ce n’était qu’une question de temps avant que cette formation américaine ne signe avec une compagnie de disque disons majeure, dans le domaine métallifère. Effectivement, après trois albums excessivement bien reçus autant par la presse métallique que par les amateurs de death metal à forte teneur doom quoique sortis avec un petit label, il fallait s’attendre à une course face à la signature de Temple of Void avec un gros joueur.

Relapse est donc celle qui a obtenu cette signature de cette troupe de Détroit pour ce qui est leur quatrième album officiel. Auparavant avec Shadow Kingdom Records, il ne faut pas croire que leur venue chez Relapse se veuille pour adoucir leur sonorité ou pour se travestir.

Non, ce qui est proposé avec l’album Summoning the Slayer demeure la suite logique et enivrante de l’album précédent, The World That Was. Death metal majoritairement, avec une livraison lourde et lente, on se met les doigts dans les mêmes engrenages que Hooded Menace et le Paradise Lost antique, étant donné l’approche musicale purulente du groupe. C’est mélancolique comme death metal, oppressif aux guitares et la voix gutturale de Mike Erdody se veut très mélancolique mais plutôt expressive pour le genre.

La touche passive, agressive

Les sept chansons de cet album baignent amplement dans l’accablement. Tout est bien canalisé par les lignes de guitares uniformes et lasses, la basse éplorée, les percussions angoissée qui se moulent avec l’expressivité de Erdody. De plus, les arrangements sur chaque pièce se veulent particuliers. Temple of Void ajoute quelques effets sonores ici et là, des effets ambiants qui proposent encore plus de grisaille pour l’auditeur.

A Sequence of Rot se veut abyssale. Ses pistes de guitares sont poignantes et nous ressentons le poids du monde sur les épaules des musiciens, quoique les scintillements subtils des claviers ajoutent une lueur d’espoir. La pièce Deathtouch nous permet d’entendre un roulement sur les deux grosses caisses mais c’est surtout l’utilisation de pédales de délai, en accord avec une façon d’approcher le jeu à la guitare (tel un Jerry Cantrell death métallique) qui reste un facteur important pour le groupe et ce, sur la plupart des chansons.

Même si c’est généralement lourd et poisseux, Temple of Void aime bien accélérer le tempo et rendre le tout plus dynamique, dans le seul but de nous replonger dans la vase. Il n’y a que la finale qu’est Dissolution, avec sa guitare acoustique, sa voix aquatique et ses lignes ambiantes, qui propose une véritable cassure avec le reste de l’album.

Sinon, Summoning the Slayer est un album vraiment intéressant qui se doit d’être écouté à de nombreuses reprises pour pouvoir en découvrir toutes ses nombreuses richesses.

Fortement recommandé!

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