Kreator nous livre finalement le successeur tant attendu de « Gods Of Violence » paru en 2017. Le groupe prend toujours un écart de plusieurs années entre ses sorties, ce qui a porté fruit au niveau de la qualité et de l’originalité. Mais même si Kreator a son identité et sa recette établie, c’est loin de sentir le réchauffé. Le groupe a recruté le bassiste français Frédéric Leclercq, anciennement de Dragonforce, suite au départ de Speesy Giesler qui faisait partie du groupe depuis 1994. La formation demeure la même depuis « Violent Revolution » (2001), avec les membres originaux Mille Petrozza et Jürgen « Ventor » Reil respectivement à la guitare/voix et à la batterie, et épaulés par l’excellent guitariste finnois Sami Yli-Sirniö.

Depuis « Phantom Antichrist » (2012), le groupe reproduit une ouverture d’album similaire: une intro instrumentale, orchestrale et lugubre suivie du titre le plus brutal de l’album.

Donc, on a droit à la somptueuse intro « Sergio Corbucci Is Dead », suivie de la déflagration sonore de la chanson titre. C’est brutale, efficace et ça ouvre très bien les hostilités. S’en suit dans la même veine « Killer Of Jesus », encore plus accrocheuse. Puis, on va dans le mid tempo fédérateur avec « Crush The Tyrants » et le titre mélodique « Strongest Of The Strong ».

Ce qui étonne le plus avec cet album, c’est la capacité du groupe à être encore capable de surprendre l’auditeur sans jamais perdre de sa personnalité. Par exemple, on peut mentionner la véhémence et la conviction de Mille Petrozza sur « Become Immortal », qui relate l’historique du groupe (œuvrant tout de même depuis 1982) . Ensuite, « Midnight Sun » nous surprend avec son chant féminin et son refrain grandiose. Enfin, « Dying Planet », avec son intro rappelant les explorations sonores d’un « Renewal » (1992), est suivie d’un espèce de black métal mélodique, et se conclue ni plus ni moins avec un blast beat de Ventor!

En résumé, cet album plaira certainement à tout les fans du groupe de thrash et de tout métal extrême. Les riffs sont accrocheurs, le headbang inéluctable et on y retrouve assez de surprises pour garder l’auditeur en haleine et l’encourager à vouloir réécouter l’album. Meilleur que son prédécesseur qui manquait un peu d’inspiration, il demeure un peu en deçà d’un « Phantom Antichrist », dû à 1 ou 2 titres un peu convenus. Un des meilleurs albums de 2022, sans aucun doute.

4/5