Ce weekend, mes soirées étaient comblées de deux concerts à guichet fermé. Alors que samedi je me faisais emporter par la nostalgie avec le spectacle de Vulgaires Machins et d’Anti Flag, hier était un évènement qui comblait mes goûts musicaux d’aujourd’hui. Lorna Shore et ses invités étaient attendus de pied ferme à Montréal. En effet, ayant changé d’endroit pour laisser la chance a plus de fans de les voir, le Théâtre Corona était plein à craquer. Voici donc mon tour d’horizon de cette soirée chargée en brutalité et en chaleur humaine.

Ov Sulfur

Pour commencer cette aventure, nous avons eu droit à un groupe imposant. Ov Sulfur est une formation américaine qui doit sa popularité grandissante à l’ancien vocaliste du groupe Deathcore Suffokate, Ricky Hoover. Ce dernier, posant comme question combien de gens étaient là pour la formation, semblait satisfait de voir autant de fans si tôt dans la soirée. Après le single Behind the Hand of God, on invita le mosh pit à s’intensifier pour battre nos fameux adversaires torontois et les musiciens concluèrent en disant que nous avions gagné le premier round.

Angelmaker

Un petit tour de cinq minutes dehors et j’eus beaucoup de misère de revenir à ma place. Décidément, je ne pouvais plus sortir de la soirée. Pour le deuxième groupe, c’était soir de retrouvailles avec mes amis de Vancouver, Angelmaker. J’ai remarqué deux différences significatives, comparativement à ma première fois en leur compagnie, lors de leur première tournée canadienne avec Obliterate en 2016: Steven Sanchez (The Last Ten Seconds) était le nouveau venu pour la batterie et l’absence du guitariste Colton Bennett s’est fait sentir. N’ayez crainte, il était resté chez lui pour nous présenter du nouveau matériel vidéo.

Ayant tangué vers son un peu plus mélodieux au cours des deux derniers albums, le groupe proposa un Deathcore venant de la vieille école avec l’intensité des breakdowns, tout en conservant des touches Death métal. Pour promouvoir leur dernier album Sanctum, nous avons pu entendre les titres Slaughter, Vengence et Exit Signs. Pour compléter, ils ont joué Bloodthirster, A Dark Omem et Leech.

Ingested

Place maintenant à la première partie d’un voyage européen. La formation anglaise Ingested était prête pour nous faire bouger au rythme de leur rapidité. Le charismatique chanteur Jay Evans a su animer la foule de façon implacable en ordonnant un wall of death. Notons une brève apparition de Will Ramos (Lorna Shore) qui annonçait déjà un carnage pour plus tard.

Malheureusement, le fait d’avoir cinq groupes réduisit considérablement le temps qui était alloué à chacun. De ce fait, je trouve que c’est Ingested qui n’a pas eu assez de visibilité. Pour pouvoir rentabiliser leur temps, les musiciens ont choisi quatre pièces de leur dernier album Ashes Lie Still et deux autres de leur opus de 2020.

Aborted

Après avoir digéré la prestation des musiciens de Manchester, direction vers un autre pays de l’Europe : la Belgique. Aborted est une pièce maîtresse à avoir dans une programmation aussi grasse. Précis, brutal et énergique sont les mots qui me viennent en tête. Sven de Caluwé est peut-être un vieux routier, mais il garde encore son énergie de jeunesse en sautant partout. Notons un autre wall of death, mais cette fois-ci orchestré en français. Nous avons également eu droit à une apparition surprise d’un membre d’Angelmaker pour une chanson.

L’avantage avec Aborted, c’est que leur setlist est presque toujours différent. En effet, même si le groupe a joué en majorité des morceaux récents, j’ai pu entendre certains vieux classiques des années 2000.

Lorna Shore

Arrivé au clou de la soirée, j’avais vraiment hâte de voir cette nouvelle sensation qu’est Lorna Shore. L’arrivée de Will Ramos au chant a eu un impact majeur pour le groupe, qui aujourd’hui, arrive avec une belle originalité. Le vocaliste a un incroyable talent pour reproduire sur scène ce qu’il fait en studio et je pus entendre beaucoup de «TABARNAQUE!» dans le public.

Or, bien que la voix était magnifique, la musique n’était pas assez forte, laissant Ramos surplomber avec ses cris les riffs joués. Aucune surprise au niveau du setlist : on a eu droit aux singles de l’album Pain Remains et du EP de 2021.

En somme, ce fut une soirée chaude, brutale, mais ô combien jouissive. Est-ce mon spectacle de l’année? J’attends la venue de Amon Amarth pour le savoir!