J’écoute beaucoup de styles de musique, comme la grande majorité d’entre vous, j’en suis sûr. Malgré tout notre bon vouloir, c’est impossible d’avoir des oreilles partout et d’être au courant de tout ce qui se passe sur la scène musicale internationale. On m’a donné comme mission de critiquer le tout nouvel album de Noêta, de Norvège, Elm.

J’aime beaucoup la musique ambiante ultra-relaxe ; du Brian Eno trouvera oreille favorable dans ma chère maisonnée et j’ai aussi étudié au conservatoire de musique de Montréal en composition électro-acoustique. Avoir à analyser un album de «folk avant-garde noir ambiant» ne me sort pas de ma zone de confort, loin de là.

J’ai été magnifiquement surpris par cette découverte. Elm s’écoute attentivement. On se perd au milieu des multiples couches sonores. C’est un album dont on fait l’expérience. Le piano, la guitare, la voix, s’entremêlent allègrement, doucement, comme au gré du vent. Les prestations d’Êlea (voix, guitare, synthétiseurs) et d’Ândris (guitare, lap-steel, accordéon, piano) sont simples, mais efficaces. On ne peut nier que la voix d’Êlea est sublime et enchanteresse et elle ajoute un rayon de lumière au résultat final.

J’ai un penchant pour le lugubre et le malaisant et ce nouvel effort de Noêta livre parfaitement bien la marchandise. Sans avoir l’impression de sombrer dans un cauchemard sans fin, on trouve ici la paix sereine d’un cimetière plongé dans la brume. C’est comme la rosée qui se dépose sur une fleur qui fane tranquillement après avoir embaumé le monde. C’est une ode à la nature qui perd du terrain. Elm est imprégné d’une nostalgie qui donne envie de se coucher sur de la mousse fraîche et de laisser la nuit et la terre nous envelopper. L’album me donne des élans poétiques semble-t-il.

Est-ce que c’est métal? Zéro pis une barre. Aucunement, mais on y décèle cependant la même noirceur que plusieurs sauront apprécier. Il y a des pointes de guitares électriques ici et là, mais sans vraiment plus. Le tout se joue dans les atmosphères et les ambiances (pour un album ambiant, qui l’eût cru?!).

Toutes ces allégories pour dire que j’ai beaucoup aimé Elm de Noêta. C’est une merveilleuse découverte que je suis bien content d’avoir faite. Sortez-vous de bons haut-parleurs ou une bonne paire d’écouteurs et laissez-vous emporter par les flots doux du fleuve Styx. Comme Noêta, ils sauront vous faire voyager.

Note: 8/10

Pièce préférée : Disillusion

Tracklist :
1- Dawn Falls
2- As I Fall Silent
3- Disillusion
4- Above And Below
5- Fade
6- As We Are Gone
7- Elm
8- Elm II

Artiste: Noêta
Album: Elm
Pièce: Above And Below
Etiquette: Prophecy Productions

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