J’ai toujours vu passer ce nom dans les magazines métalliques et ce, depuis des années. Au début des années 2000, j’étais certain que ce groupe faisait partie de cette mouvance de groupes qui proposaient des phrases comme appellation. Effectivement, au début de cette décennie, les formations metalcore adoraient utiliser des phrases (ou plusieurs mots) pour s’identifier. Dans ma tête, On Thorns I Lay était dans la même pochette que From a Second Story Window, Arsonists Get All the Girls ou Blessed by a Broken Heart.

Mais ce n’est pas ça, pas du tout. En recevant la nouveauté homonyme du groupe, je me suis rendu compte qu’On Thorns I Lay (traduction libre: sur des épines, je suis étendu) enregistrait pour Season of Mist et, sachant que ce label n’est aucunement associé au metalcore, ma curiosité était piquée à vif. J’ai donc mis le tout dans mon antique lecteur mp3 et je suis sorti pour ma marche active estivale en période automnale. La semi-fraicheur offerte par la période entre 18h00 et 19h00 m’a permise de bien assimiler cet album qui verse plutôt dans des coulisses de death doom surfin qui me rappelait Paradise Lost, Amorphis et Insomnium.

On Thorns I Lay nous vient de la Grèce et, contrairement à d’autres formations de ce coin de pays, leur intention n’est pas de sonner comme Rotting Christ. Comme je le disais plus haut, la sonorité du groupe est beaucoup plus death/doom et j’ai apprécié me clancher l’album de long en large, pendant la longue fin de semaine de l’Action de Grâce. Avec les quantités de pluie qui nous sont tombées dessus, il n’y avait pas grande chose de mieux à faire que d’écouter de la musique, lire et s’enligner une couple de stout, quelques IPAs et une rousse.

Cet album homonyme d’On Thorns I Lay se prend dans son entièreté, pour être franc. D’avoir eu l’expérience de retrouver une chanson de cet album sur la liste des nouveautés de la semaine sur Spotify m’aurait probablement permis de découvrir le groupe mais sans vouloir creuser le reste de l’album. C’est le côté vicieux, justement, de ce genre de listes; cela nous empêche de découvrir des chansons montées et enlignées pour compléter une expérience sonore complète sur album.

Et c’est ce qui est proposé avec cet album. On y va avec des crescendos métalliques, des atmosphères et surtout, ce que j’aime le plus dans le metal plus poignant, des transitions. Ajouter à cela des variances vocales et l’ajout d’instruments traditionnels, nous nous retrouvons avec une production bien aérée qui se veut profitable pour l’amateur de metal de ce genre.

Le doublé qui débute l’album se veut plus traditionnel dans l’approche death-doom. Effectivement, Fallen from Grace et Newborn Skies sont deux chansons poignantes, teintées de passages douloureux, célestes et sombres. Ensuite, c’est Crestfallen avec son introduction au bouzouki (est-ce possible?) qui nous dirige ensuite vers une cadence plus lourde, dramatique et poignante.     

La chanson Among The Wolves est la plus doom du lot. Avec sa rythmique digne d’un Candlemass, l’effet se dissout lorsque la voix caverneuse de Petros Miliadis se fait entendre. Nouveau chanteur pour le groupe, son grain vocal rocailleux se veut parfait pour ce genre musical.

Les deux dernières chansons que sont Raise Empires et Thorns of Fire permettent à l’album de se terminer en puissance. Les trois dernières minutes de l’album pour Thorns of Fire se terminent en mode dualité entre un instrument à cordes traditionnel (encore le bouzouki ou juste le clavier qui imite cet instrument?) et le reste du groupe, nous amenant dans un horizon musical métallique tout à fait fabuleux.

Comme on doit s’y attendre, un album de ce genre de metal comporte peu de chansons mais elles demeurent de longs fleuves qui varient entre 5 et 8 minutes, pour une quarantaine de minutes au total, ce qui me confirme qu’On Thorns I Lay n’a vraiment rien d’une formation metalcore…

Disponible le 13 octobre sur Season of Mist.

www.facebook.com/onthornsilay

Photo : Stella Mouzi