C’est dans un petit climat frisquet, mais encore vierge de neige que je me rends à l’Impérial Bell, kodak pack sack sur le dos. En effet, la soirée s’annonce bourrée de talents, d’expérience et surtout de bon métal. La formation suédoise en tête d’affiche, Katatonia, ne passe pas inaperçu dans le domaine. Même si je les connais peu, j’ai toujours apprécié le genre Doom/Gothic/Death qu’ils nous servent depuis maintenant depuis plus de 20 ans. La salle est tranquille et les stands de merch sont pleins à craquer. Ça fait déjà la file pour se procurer un chandail de tournée ou une p’tite patch à se mettre sur sa Doom battle vest.

Cellar Darling

La formation suisse tout droit sortie d’Eluveitie était la flavor of the week pour ce spectacle. Plusieurs étaient présents uniquement pour ce groupe fondé par Anna Murphy (vielle à roue, flûte et chant chez Eluveitie de 2006 à 2016), Ivo Henzi (guitare et basse) et Merlin Sutter (batterie). On les connaît donc de par leur instrument et leur style, mais le genre de métal (ou plutôt Gothic rock) de Cellar Darling ne laisse personne indifférent. Bon, sortez quand même votre râpe à fromage. Cependant, la virtuosité de la leader du groupe, Anna, est impressionnante. Claviers, flûte traversière, chant, vielle à roue, effets en tous genres, rien n’est à son épreuve.

La bassiste en session, placée tout au fond de la scène, se démène au ryhtme de la musique et soutient très bien le son riche et plein du concert. Le spectacle débute délicatement. Ça prend la première chanson, Freeze, pour donner un aperçu à celles et ceux qui ne connaissent pas le groupe de se faire une idée. Les arrangements sont beaux, la voix est bien contrôlée, un peu éthérique. Avec Insomnia, on a droit à des solos, l’amplification des instruments traditionnels, des lamentations et du piano. Ça fait beaucoup de choses et ça donne peu de mouvement. Ivo fait son possible pour combler une partie de la scène, mais ça demeure assez statique comme performance.

Tenue de scène sobre, voix bien en forme (oh oui), 4 musiciens, rien d’extravagant, mais on nous a donné ce qu’il fallait. Les musiciens étaient très heureux d’être parmi nous.

The Ocean Collective

Pour une 2e fois cette année, The Ocean Collective débarque à l’Impérial Bell. Avec son chanteur cette fois! Le public s’en souvient bien et partage son enthousiastme avec le groupe. Noirceux, stroboscopes et énergie sont les trois mots qui me viennent en tête pour décrire l’ambiance. Évidemment, ils n’ont pas joué les mêmes morceaux qu’en avril dernier, mais ont toutefois gardé la première et dermière pièce de leur setlist précécent pour ce soir, soit Triassic et Jurassic | Cretaceous. On nous a servi des morceaux de plusieurs albums et les musiciens se déchaînaient devant nous.

Le chanteur, Loic Rossetti, qui a retrouvé ses jambes (on se rappelle que celui-ci se les était cassées en avril dernier), nous montre qu’il n’a peur de rien. Son vocal bien déchirant en surprend plusieurs et sa drive également. Malgré un petit problème technique au début du set, on passe rapidement au travers un moment qui vole la vedette. Le public est dedans tout le long et ça réchauffe l’ambiance. C’est lourd, lent et bien exécuté.

6 musiciens allemands fâchés, c’est plaisant à voir aller sur scène! Définitivement à revoir, sans modération.

Katatonia

Même s’il se passe de présentation, le groupe arrive, poliment et doucement, sur la scène. La suite est un beau rituel entre fans et le groupe. Le chanteur, Jonas Renkse, échange délicatement quelques phrases. Cheveux dans le visage presque tout au long du spectacle (une marque de commerce me direz-vous!), celui-ci pousse la note Doomesque en marchant tranquillement sur l’espace de l’Impérial Bell.

Que du TIGHT! Les musiciens sont dedans, mais on dirait qu’il manque un petit quelque chose. Pourtant, une grande bannière derrière et deux sur les côtés servent bien de décor, mais la scène paraît grande pour la formation.

Les guitares sont éthériques et volatiles. L’ambiance est chalereuse et méditative. Tout le monde connaît les paroles et ceux-ci jouent leurs grands classiques dans un son plus fort et plus crinqué que les deux groupes précédents. C’est brumeux et on sent la nostalgie prendre sa place tout en beauté.

Le répertoire est assez varié et les musiciens sont très groundés. Jusqu’à la fin! Parce qu’on va se le dire… 18 chansons et 2 en rappel, ça pousse la chansonette longtemps. Je les aime bien, mais j’ai trouvé cette partie relativement longue.

Somme toute, la soirée s’est bien déroulée et le public en a paru ravi!