Sans vouloir paraitre pour une vieille porte grinçante en bois brun, je dois vous avouer que pour découvrir de nouveaux groupes vers la fin des années ’80 et début des années ’90, il fallait regarder Solidrok, sur les ondes de Musique Plus. Façon intelligente de faire les choses, il fallait tout de même être abonné au câble ou du moins, le pirater convenablement. Sinon, nous allions au magasin de disques et on se fiait aux pochettes qui se retrouvaient dans la section metal de notre disquaire.

C’est ainsi que mon chummy Dave s’est retrouvé avec l’album de Xentrix, For Whose Advantage? qui en plus, était sur le label Roadracer, l’appellation américaine de Roadrunner. La couverture ne se voulait pas tellement metal en tant que tel, nous pouvions voir un homme d’affaires avec des billets de banque imprimés aux paumes des mains. Un groupe metal avec une conscience sociale et économique? Pourquoi pas? Après tout, Nuclear Assault le faisait bien.

À l’écoute, c’était un thrash metal plutôt technique, bien interprété mais beaucoup plus propre que ce qui était offert par Nuclear Assault. Nous étions beaucoup plus dans le style préconisé par Forbidden et Testament, mais maitrisé à merveille par une troupe anglaise. Ne restait plus qu’à se trouver leur premier album et leur reprise de Ghotbusters pour confirmer que nous avions une nouvelle formation à apprécier.

Par la suite, deux albums qui sont passés dans le beurre totalement. Xentrix tente le groove et même les balades, sans succès. En 1996, c’était terminé pour Xentrix qui est passé dans le tordeur pendant les années grunge, eux aussi.

Durant le milieu des années 2000, le groupe s’est réuni pour participer à certains festivals. L’intérêt était palpable mais le fait de continuer avec des enregistrements qui allait comporter du matériel original intéressait surtout le batteur Denis Gasser et le guitariste Kristian « Stan » Havard. Avec la possibilité de continuer sous l’appellation Xentrix, il ne manquait qu’un chanteur qui pouvait aussi jouer de la guitare, en plus d’un bassiste.

Les 7 mots dits

C’est avec l’ancien guitariste du groupe de Blaze Bayley, Jay Walsh, que Xentrix trouve celui qui prendra la position centrale sur scène et au niveau de la basse, c’est Chris Shires qui occupe cette position. En 2019, les Anglais proposent Bury the Pain et en 2022, c’est l’album Seven Words (rien à voir avec Deftones) qui est proposé pour les amateurs de thrash metal.

Sur cet album, nous retrouvons une collection d’hymnes thrashoïdes plutôt intéressants. C’est très serré musicalement, la technique est présente et les structures métalliques demeurent solides. Au niveau des guitares, c’est excessivement habile car on ressent le partenariat en plus du jeu en parallèle et ce, dès la première chanson, Behind The Walls Of Treachery.

La voix de Walsh possède un grain exacerbé qui colle parfaitement au genre thrash metal et il demeure en contrôle, même s’il semble outré sur des chansons comme The Altar of Nothing et My War. Pour le choix de Walsh, ce dernier se veut assez judicieux car son intonation de voix est assez semblable que celle de son prédécesseur. La chanson titre est la plus impétueuse du lot et c’est l’éclat dès les notes initiales, ce qui se veut le même constat pour Spit Coin et Reckless With a Smile.

Par contre, Xentrix est encore capable de proposer un climat plus énigmatique avec une introduction apaisante comme celle qui ouvre Anything But the Truth, en plus de celle pour Everybody Loves You When You’re Dead. Mais par la suite, le groupe ouvre les vannes métalliques et ce, amplement.  

Si vous possédez la version en CD, sachez qu’elle contient une chanson en bonus, une reprise de Billion Dollar Babies, d’Alice Cooper qui garoche une torque assez intéressante!

Disponible chez Listenable Records.

www.xentrix.co.uk