Spiritbox sort ce qui est probablement un des premiers albums officiels les plus attendus depuis un long moment. La formation de la Colombie Britannique a explosé pendant la pandémie, sortant des singles qui faisaient de plus en plus de vagues à chaque fois.

En fait, bien qu’on dise qu’Eternal Blue c’est leur “premier” album, le groupe a déjà un album sans nom ainsi qu’une compilation de singles à leur nom, le tout disponible sur leur page Bandcamp.

Le groupe a fait sa marque avec plusieurs pièces dont Holy Roller et Constance, qui se retrouvent sur l’album ainsi que Rule Of Nine et Blessed Be qui elles ne s’y retrouvent pas. Le style varie d’une chanson à l’autre. Alors, même si on reste dans une sonorité constante, à la fois lourde et légère, on ne pouvait prévoir que l’engouement vis-à-vis cet album était à ce point justifié. Bien qu’une bonne partie de l’enthousiasme envers Spiritbox est dû à la voix de qualité de Courtney LaPlante, on ne peut nullement nier les vertus des compositions ainsi que la grande subtilité des arrangements et de leur intensité.

Bill Crook (basse), Courtney LaPlante (voix), Mike Stringer (guitare)
Crédit photo : Rise Records

Dès les premiers sons, parce qu’on ne peut pas vraiment parler de notes au début de Sun Killer, on sait qu’on va avoir droit à quelque chose de ficelé serré, un plaisir pour les oreilles des audiophiles et des amateurs de musique bien pesante. La voix de Courtney LaPlante perce le mix et vient nous bercer sur un fond de basse de de drum bien saccadé agrémenté doucement de sons éthérés. La dichotomie entre la voix et la musique est présente partout sur l’album. On peut parler d’une tonne de plumes : c’est pesant pareil, mais ça ne paraît pas tout le temps. On est dans un monde d’opposition avec des pièces comme Holy Roller et Silk In The Strings qui côtoient allègrement des chansons comme Constance et We Live In A Strange World. Ce contraste se retrouve à l’intérieur même des pièces. On retrouve leur œuvre la plus classiquement metalcore avec Yellowjacket mettant en vedette Sam Carter de Architects et ce qui est probablement la plus radio friendly avec The Summit que j’imagine sans difficulté jouer sur les ondes radiophoniques.

Spiritbox ont une sonorité bien à eux et bien qu’une variété dans le choix des œuvres se retrouve sur l’opus, on reste quand même dans un barème qui reste fidèle au reste de la discographie. L’utilisation de l’électronique par endroit, comme avec Sun Killer, Circle With Me et We All Live In A Strange World, ajoute un aspect futuriste qui agrémente bien l’ensemble. Eternal Blue, c’est du Spiritbox version courte avec des pièces qui vont retenir l’attention brièvement et laisser leur marque. Je vous invite à aller visiter leur Bandcamp pour des pièces un peu plus longues, si le cœur vous en dit.

Eternal Blue est un album mature et captivant. C’est extrême et éclectique, mais sans se répandre et on garde une ligne directrice bien définie. J’adore cet album. J’ai déjà hâte à la suite des chose et de découvrir où Mike Stringer, Bill Crook et Courtney LaPlante nous amèneront. Définitivement un autre candidat pour l’album de l’année, selon moi.

Note : 8.5/10

Pièce préférée: Sun Killer

Tracklist :

1- Sun Killer
2- Hurt You
3- Yellowjacket (feat. Sam Carter)
4- The Summit
5- Secret Garden
6- Silk In The Strings
7- Holy Roller
8- Eternal Blue
9- We Live In A Strange World
10- Halcyon
11- Circle With Me