La formation montréalaise The Agonist n’a rien à envier à personne et c’est le 15 octobre que celle-ci offrira son nouvel EP The Days Before The World Wept.

Les 5 pièces formant cet EP sont généralement bien construites et j’ai l’impression que le groupe avait hâte de mettre quelque chose sous la dent de ses fans, ce qui est une bonne chose en soi.

La première pièce, Remnants in Time, est aussi le simple de l’album. Le chant choral, le piano qui semble directement tiré d’un film d’horreur et l’orchestration entame bien les débuts. La mélodie est aussi relativement intéressante et on tombe dans l’agressivité presqu’immédiatement (sans trop de surprise). On a des riffs saccadés, plusieurs coupures entre ceux-ci et les segments clean sont assez bien réussis. Nous sommes d’accord que Vicky Psarakis possède une jolie voix, mais que le growl lui va beaucoup mieux. De plus, les solos sont bien sentis et les moments où la basse ressortent sont mes préférés de la pièce. Bref, c’est un single bien équilibré entre la douceur, la fragilité et l’agressivité.

Immaculate Deception poursuit l’opus avec des moments de voix parlée, de tritons, de segments dissonants et pesants. J’entends une pièce drôlement construite ici, mais ce n’est pas mauvais.

Là où ça se complique, c’est dans le 3e morceau, Resurrection. L’hybride entre le chant clean et le cri est intéressant, mais pas assez à mon goût. J’ai hâte de voir ce que ça donnera live. Cependant, on peut apprécier dans cette pièce une certaine animosité et un désir de surgir des morts.

Dans Feast on the Living, les accents sont bons et on sent qu’on aime être «originaux» dans The Agonist. Cependant, les phrase sont étranges et j’ai l’impression que la voix chantée en poitrine clean de la chanteuse manque de maturité et qu’on a de la difficulté à placer la mélodie et les paroles ensemble. Le range est petit et c’est exécuté sans trop d’émotion, ni de vibrato. Cependant, ce n’est rien de nouveau dans la formation et comme mentionné plus haut, le growl est beaucoup plus talentueux à mon avis. Encore là, c’est probablement mon analyse en tant que chanteuse qui fait que certaines spécificités sonnent plus flagrantes à mes oreilles.

La dernière pièce est selon moi la plus réussie. Le morceau titre Days Before The World Wept, fait ressortir de la guitare acoustique bien placée. De plus, on va se le dire, le drum déchire tout. Les harmonies sont meilleures, la mélodie principale est mieux intégrée, la voix chantée est mieux placée et plus à l’aise, les changements de rythmiques sont fréquents et bien exécutés. C’est donc une pièce bien travaillée avec de charmantes ambiances et des effets de guitare plus recherchés.

Somme toute, pour un total de 25 minutes, ça s’écoute très bien. On sent qu’il y a un bon blend entre les musiciens et le mix est très bien fait. En fait, c’est chirurgical pour la section instrumentale. C’est un EP qui est rempli d’énergie. Personnellement, j’ai beaucoup de difficulté en général avec l’hybride voix et growl, et ce, peu importe le groupe. Celui-ci ne fait donc pas exception, mais c’est quand même du bon matériel depuis Orphans en 2019.

Ça sort le 15 octobre sur Napalm Records.