Dans la scène post-black metal à Québec, il existe un band qui vient de faire surface avec un tout nouvel album (sorti le 2 avril dernier). Vitrail est composé de trois jeunes hommes de la ville de Québec qui nous présentent leur premier full-length : Les Pages Oubliées.

La première pièce, Devant l’Autel, laisse planer une ambiance qui tire de la douceur à l’agressivité. La construction est bonne et c’est relativement fluide. On a quand même une forme qui demeure plus standard, mais j’aime bien le vocal aigu et tranchant ainsi que les accords bien garnis. C’est de loin ma préférée sur l’album complet, ça commence donc en force.

Pour la suite, La Tempête Apaisée, on nous sert évidemment toujours un bon blastbeat et des riffs qui donnent une impression de tourmente. Le rythme est bon dans la voix et on sent tout de suite les influences jazzy des membres du groupe qui virent clairement vers Opeth dans certains passages. Je constate par contre qu’il y aurait nécessité à investir un peu plus dans l’équilibre dans certaines transitions. Somme toute, les solos sonnent beaucoup plus rock que métal, un peu comme le début de la prochaine pièce Dans le Secret. Ça demeure toutefois un bon blend et on change rapidement de registre vers de bons vieux coups de pics et des riffs bien martelés. On dénote même un certain aspect minimaliste lors de certains moments de la pièce.

Ensuite, on se dirige vers un morceau un peu plus riche, Poursuivre le Vent. Les blastbeats demeurent absolument ravissants et les variations de tempo sont intéressantes, tandis que Pendant nous fait visiter certains côtés plus techniques. Les ambiances sont assez enivrantes, quoique j’aurais bien aimé qu’ils dégorgent un peu plus de guitare dans celle-ci. La pièce suivante, Le Semeur, nous fait voir une direction acoustique qui n’était pas encore apparue sur l’album. Le blend entre le vocal et la guitare acoustique m’a cependant laissée perplexe (plutôt au niveau du mix et non du talent). Ça se corrige toutefois très bien lorsqu’ils ouvrent la machine.

Sur la Montagne est une ballade aux allures un peu plus pop, aux impressions d’Alcest. J’ai parfois l’impression que le vocal est beaucoup trop méchant dans certains passages. Il y a peut-être au bout du compte un équilibre à trouver dans le delivery du vocal lorsque c’est plus doux. Cependant, ce n’est rien de majeur dans cette pièce.

On clôt le tout de façon très classique, mais bien exécutée avec Aux Armes / Repentance.

En général, les paroles semblent très axées sur la nature ainsi que les éléments d’eau et d’air. En plus d’avoir une jolie pochette, le groupe s’est bien approprié le côté mélodique et sulfureux du post. On ne cherche pas la virtuosité, mais bien le feeling dans cet album. Point bonus : on chante en français ici. De plus, la durée de l’album est raisonnable. Chaque moment a sa place et il n’y a rien de trop : piège dans lequel beaucoup de bands peuvent tomber. On me lancera probablement des pierres de la part des fans aguerris de ce style, mais j’aime qu’on ne compose pas une pièce juste pour qu’elle soit longue.

Pour terminer, n’oublions pas que le band est constitué de seulement 3 messieurs. Ça nous permet de constater que pour 3 gars, ça sonne assez plein, assez riche. Dans le style, je pense qu’une guitare supplémentaire ne ferait pas de tort, mais chaque groupe a son et je serai de celles qui iront certainement voir Vitrail sur les planches lorsque ce sera possible.

Photo : Bandcamp

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