Après trois albums avec Metal Blade, la formation King of Asgard s’est retrouvée sans drakkar, si je peux m’exprimer ainsi. En 2010, on nous présentait le groupe comme étant une force métallique qui allait prendre le monde sous son emprise, grâce à un metal vikingesque punitif.

Malheureusement, cet assaut n’a jamais vraiment eu lieu. La formation suédoise est maintenant avec un label un peu plus obscur et nous avons pratiquement perdu trace face à leur évolution car après l’album Karg en 2014, plus rien. Trois ans plus tard, King of Asgard revenait avec Taudr pour nous confirmer qu’il y avait toujours vie à l’intérieur de la formation.

L’album, lancé sur le label presqu’inconnu qu’est Trollmusic, n’a pas fait éclat jusqu’ici; ce qui fait qu’en recevant cette nouveauté qu’est Svartrviðr en 2021, je me rends compte que le « Roi d’Asgard » est bel et bien vivant.

A-t-il autant de vigueur qu’autrefois? Hum, je dirais que le glaive semble moins bien poli que par le passé. Effectivement, si King of Asgard recevait des comparaisons avec Amon Amarth et Einherjer sur leurs premières productions, nous pouvons aisément dire que les Suédois prennent leurs distances face aux hordes comparatives.

Avec une sonorité plus crue et une production moins peaufinée que leurs compatriotes, on sent qu’un album comme Svartrviðr demeure une affirmation face à la pureté du genre. Nous avons l’impression d’être dans la cale d’un navire alors que le groupe nous joue les pièces en direct, nous étant assis sur une chaudière, plutôt qu’en studio alors que le groupe passerait des heures à retravailler la justesse d’une cadence en plus d’enregistrer de nombreuses prises sonores face aux voix.

Si le genre vikingesque plus brut, débraillé et gaillard de ce sous-genre métallique te plait, tu te régaleras face à des chansons comme Rifna, Ammobiærg et Hæimr qui se veulent ébouriffées et hérissées.

Après cette randonnée hagarde, l’album se termine en douceur avec Harmdauðr, pièce à la guitare acoustique, sans effet et passée telle quelle… mais qui se fond dans un dernier élan impétueux pour mieux se modeler à Harmdauðr, et sa présentation ambiante bercée par le chant des corbeaux.

Aussi efficace qu’un coup d’Ulfberht dans le sternum!   

Disponible le 28 mai sur Trollmusic.

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