Ce que j’aime le plus des formations comme Aeon, Demonical et Centinex, c’est qu’elles possèdent une sonorité qui se rapproche de celle d’Hypocrisy. Lorsqu’ils sortent un nouvel album, cela me permet de patienter face à la nouvelle galette de Peter Tagtgren et sa bande. Death metal qui vient de la Suède, j’ai toujours eu un penchant vers cette parcelle sonore.

J’adore Aeon. J’ai découvert le groupe en 2007 alors qu’il proposait Rise to Dominate, leur première offrande pour Metal Blade. Par la suite, j’ai suivi l’évolution du groupe qui n’a jamais explosé en tant que tel mais qui a plutôt offert du bon réconfort death métallique avec la suite.

Sur ce nouvel album, c’est encore du réconfort pour l’amateur des arts gutturaux. C’est abrasif au niveau de l’exécution, on retrouve des harmoniques à la guitare qui font Morbid Angel et il n’y a pas véritablement de répit.

Après The Nihilist, une pièce musicale qui se veut beaucoup plus un scintillement à la guitare suivi des quelques incantations à la gorge enrobées par des percussions apocalyptiques, c’est un envoi par la poste qui ne passe pas par les douanes. C’est du direct. Avec Liar’s Den, on apprécie d’emblée l’attaque aux voix qui nous remémore l’approche vocale de Deicide, avec une voix vociférée doublée par un cri plus acidulé en arrière-plan.

Les guitares se veulent excessivement bombées au niveau du torse. C’est massif au niveau de l’opacité des attaques aux 6 cordes et le tout est magnifiquement supporté par les percussions sur Let it Burn, Church of Horror et Deny Them Eternity. Ce trio de chansons se veut dévastateur et on apprécie le fait qu’elles demeurent bien englobées dans un moule death métallique bien beurré, question de bien en apprécier leur onctuosité.

Aeon propose un quatuor très ecclésiastique de pièces qui viennent mettre un temps d’arrêt face au caractère impétueux de God Ends Here. Malgré leur approche plus bénédictine, Opheus Indu Inferis, Mephistopheles, Into the Void et Overture: Magnum Reginae se veulent essentielles face au concept proposé par le groupe suédois qui proclame que ce grand monsieur barbu, assis sur un nuage, met un terme à toute intervention sur Terre…

La basse se veut pimpante sur Severed, une chanson plutôt ravageuse et le tempo développé par Aeon sur celle-ci permet au batteur de démontrer de quel bois il se chauffe. Just One Kill est une pièce qui porte bien son nom et sa ligne directrice nous permet de suivre la basse qui semble jouer au ping-pong avec les grosses caisses.

Avec son chronomètre d’environ 50 minutes, nous ne retrouvons aucun moment imprégné d’ennui sur God Ends Here. Si l’attaque se veut massive tout au long de l’album, en retirant les quatre moments d’apaisement, il faut souligner l’approche pratiquement doom/death metal sur la chanson qui clôt l’album, Queen of Lies.

Finalement, j’ai reçu le nouvel album d’Hypocrisy le 1er octobre, question de préparer mon entretien avec Peter Tagtgren. Par contre, je peux confirmer que cet album d’Aeon ne m’aura aucunement servi de tampon, comme d’habitude car God Ends Here a beaucoup plus de personnalité que je m’y attendais.

Si God Ends Here avec Aeon, de mon côté ma comparaison avec Hypocrisy « Ends Here » …     

Disponible le 15 octobre sur Metal Blade Records.

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