Comme de raison, un album de Cannibal Corpse demeure un album de Cannibal Corpse. À l’exception que cette fois-ci, de légers changements au niveau du processus de l’écriture et de l’enregistrement sont survenus. Si tu n’habites pas sur la planète Metal, tu n’es peut-être pas au courant des frasques de Pat O’Brien.

Il n’est plus l’un des guitaristes du groupe, étant donné qu’il ait créé un véritable brouhaha avec l’incendie de sa maison, ce qui a permis de découvrir un véritable arsenal militaire, capable d’armer un pays de la dimension du Timor-Oriental.

Ne pouvant plus user de ses services, la formation américaine s’est donc tournée vers Erik Rutan, guitariste de Hate Eternal et producteur de talent. Ce qui veut dire que Rutan est maintenant des deux côtés de la console, car il a participé activement à ce nouvel album en plus de le produire, à son Mana Studio.

Autre changement plutôt inattendu reste dans le fait que, pour une première fois en carrière, Alex Webster n’a pas enregistré ses parties de basse avec le groupe. En relation avec les restrictions sanitaires, il est resté chez lui et a enregistré ses parties de basse dans son studio personnel, parties qui ont ensuite été ajoutées au mix final par Rutan.

Est-ce que la présence de Rutan a changé le son du groupe? Après tout, ce dernier est responsable de 3 chansons complètes sur Violence Unimagined.

Pas du tout et je te mets même au défi de deviner lesquelles, sans tricher. Non, Cannibal Corpse garde le cadre intact. Les attaques demeurent précises et incisives. Après quelques écoutes, je peux confirmer qu’il n’y a pas de pièce majeure, pas de morceau spécifique qui possède le même type de crochet qu’un Time to Kill Is Now, Make Them Suffer ou Hammer Smashed Face.

Non. Aucune.

Violence Unimagined est comme regarder les couteaux du boucher, sur son comptoir. Malgré des formes différentes, des longueurs distinctes et une utilité qui se veut propre à chacun, chaque couteau a son efficacité qui lui est propre et il est important de se rappeler ceci : un couteau sert avant tout, à découper.

Comme chaque pièce sur cet album qui ne possède qu’une seule visée : te saucissonner les oreilles.

Par contre, comme tous les bons bouchers avec certains instruments, certaines pièces m’ont démontré une plus grande efficacité. Effectivement, c’est surtout avec Overtorture que j’ai ressenti ce sentiment de satisfaction face à une surlonge bien découpée. La rapidité en fusion avec les arrangements saccadés, la basse ondulante et les attaques vocales doublées par Rutan ont su me convaincre du tranchant de la chose.

Même constat avec Necrogenic Resurrection qui propose les mêmes caractéristiques. Avec un brin d’imagination, tu peux aisément visualiser un circle pit et si tu es plus du genre à te tenir sur le côté, tu peux même ressentir ta bière se déverser avec fracas sur tes souliers.

Finalement, celle qui vient me chercher par les tripes demeure Surround, Kill, Devour juste pour le phrasé de George « Corpsegrinder » Fisher lorsqu’il attaque avec férocité les trois mots.

Comme je le disais lors de ma chronique sur Ars Macabra, j’ai comme l’impression que l’année 2021 sera, une fois de plus, fortement axée sur le death metal et Violence Unimagined est une autre preuve que le genre death métallique demeure vivifiant, même en parlant du contraire!

Disponible le 16 avril sur Metal Blade Records.

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