Je me suis entretenu avec Richard Martineau Leclerc, surnommé Richard Metal, qui brasse depuis un moment des bières à thématiques metal avec l’équipe de la microbrasserie le Presbytère (située à Saint-Stanislas-de-Champlain). Les bières de la série Old School sont disponibles en quantités très limitées, ce sont pratiquement des objets de collection. Elles visent autant les beer geeks que les amateurs de metal, nous proposant des styles plus éclatés les uns que les autres. 

Certaines des bières produites sont à l’effigie de groupes internationaux (Coma des Âmes pour Kreator, Black Hand Inn à l’image de Running Wild, ou Edenspring pour Dark Tranquillity par exemple) alors que d’autres sont des hommages à des bands locaux (Metalized Dreams pour Sword; White Night, The Sequel et The Third One pour Messiah Force ou encore Hymne à la Mort pour BARF parmi plusieurs autres).


Simon : Brasses-tu depuis longtemps? Quel est ton background en tant que métalleux et amateur de bière?

Richard Metal : Pour le metal, ça remonte au milieu des années ’80. J’allais chez mon cousin, il avait des centaines de cassettes. Je regardais les logos et je trippais. À l’âge de 8 ans, il m’a fait une copie de la cassette Somewhere In Time de Maiden. J’ai trippé là-dessus. J’ai commencé à passer le journal et à ramasser mon argent pour m’acheter des cassettes de Mötley Crüe, Guns N’ Roses, Def Leppard, Saxon, Helloween, Judas Priest… Ça fait à peu près 35 ans, je n’ai jamais lâché ça. Je me suis fait pousser les cheveux, j’ai acheté tous les gilets et suis allé voir tous les shows que j’ai pu…

J’ai toujours trippé sur la bière, les étiquettes. À 10 ans, je ramassais les bouteilles chez mes oncles et chez mon grand-père. J’aimais ça collectionner des bouteilles, j’ai toujours trouvé ça beau, les étiquettes, les bouchons… Rendu au cégep, en ’97, il y a deux grands gars barbus avec les cheveux longs qui ouvraient une microbrasserie qui s’appelait La Barberie. Je suis allé à la journée d’ouverture. Il y avait une bière au chanvre, une bière au piment fort, une bière au sirop d’érable… Il y a une bière qui m’avait marqué qui s’appelait la Gueule des Loups je pense. Je me disais : « Wow, ça ne goûte pas juste la Molson, la Coors, etc. ». C’est là que ça a vraiment commencé.

À partir de là j’ai commencé à rechercher des bières avec l’appellation « microbrasserie » ou « artisanale ». Y’a eu L’Inox, Le Cheval Blanc, Microbrasserie Charlevoix… Après ça j’ai découvert Dieu du Ciel!. Comme n’importe qui, j’aimais beaucoup le style belge, pas encore le Lambic à cette époque-là, mais des bières genre Orval, Westvleteren, Westmalle, tout ça… J’ai fait des voyages à travers ça pour aller à des festivals metal. En même temps j’ai découvert plein de bières. J’ai commencé à aller dans les micros en Europe, en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en République tchèque… Moi, c’était boire la bière, goûter les nouveautés, les nouveaux styles. Je n’aimais pas tout, mais j’aimais goûter. Les nouveautés, c’était vraiment ça que je recherchais. J’ai tout le temps été curieux. Je suis allé en Chine, au Japon, en Malaisie et plein d’autres places pour essayer de trouver des brasseurs locaux. En Égypte, j’ai bu des Lagers à 20%, il faisait 38°C dans le désert, mais c’était une expérience en soi. En Jordanie, j’ai bu des liqueurs de malt. Rien de fameux, mais qu’importe, mon but c’était de découvrir et d’essayer des affaires trippantes.

Concernant le brassage, en tant qu’orthopédagogue, je donnais des cours à domicile et le père d’une de mes étudiantes faisait de la bière dans son garage. Il m’en faisait goûter pour me remercier. À un moment donné il m’a dit : « Est-ce que ça te tente qu’on en brasse une ensemble? ». On en a brassé une, deux, trois, quatre, cinq… C’est comme ça que ça a commencé. J’aimais le processus créatif, les idées, les goûts. À un moment donné, j’avais été invité à aller brasser, aux débuts de La Souche, avec Jeff qui est maintenant à l’Emporium. J’avais fait un brassin avec lui. Après ça, il y a Yann de Noctem qui m’avait invité à brasser un Barleywine avec lui quand ça venait juste d’ouvrir. Une histoire en amène une autre. J’ai toujours été dans le milieu, jasé avec les brasseurs et donné mon opinion, posé des questions…


S : Comment a débuté ta collaboration avec la microbrasserie le Presbytère? Pourquoi cette microbrasserie en particulier?

RM : J’ai croisé Francis et Isabelle du Presbytère à La Commission Brassicole à Saint-Casimir il y a quelques années. Avant même que Le Presbytère existe, ils avaient déjà un restaurant. Ils m’ont approché parce que j’avais un gilet metal, genre Motörhead ou Iron Maiden. Isabelle m’a dit : « C’est toi ça Richard Metal? T’es tout le temps en avant de nous dans les shows, on essaie de prendre des photos et tu nous caches » (je mesure 6 pieds 5). On est partis à rire, on a jasé. Francis m’a expliqué qu’ils allaient s’ouvrir une micro. Il m’avait fait goûter un Porter baltique qu’ils avaient brassé, j’avais trouvé ça super bon. Je suis allé les visiter quelques fois. On a les mêmes passions, metal et bière. Je lui ai dit qu’on devrait brasser une bière ensemble et c’est parti de là. Ça s’est fait très vite. Je voulais faire des bières hommages au metal et il m’a laissé partir avec ça. Je lui ai amené mon idée de recette et ça a fait notre première bière, qui était pour le 30e anniversaire de mon album préféré à vie qui est Coma of Souls de Kreator. Donc ce n’est pas tant que j’ai choisi la micro en particulier, c’est plus que ça a cliqué avec Francis, son ouverture face à mes idées et surtout, face au concept metal.


S : Comment s’est passé le processus pour obtenir l’autorisation auprès des bands représentés par tes bières? Avez-vous eu des commentaires en retour de certains d’entre eux?

RM : Pour l’autorisation, comme pas mal tout le reste en pré-production, c’est moi qui s’en occupe. Kreator, je leur ai écrit parce que je les connais personnellement. Je leur ai expliqué mon idée, je suis arrivé avec la recette, je leur ai proposé ça. C’est ma copine qui fait les étiquettes. Des fois, c’est auprès du label ou avec l’artiste qui a peint la pochette originale que la demande se fait. C’est primordial, il faut que j’aie le feu vert avant qu’on procède. Ça va bien, règle générale. Il y en a qui ont dit non parce qu’ils ne veulent pas être affiliés à la boisson ou il y a un membre du groupe qui ne consomme plus, des trucs comme ça. Je respecte ça, ça a toujours été harmonieux comme discussions.

Running Wild, il y a Oliver Otto, qui est un manager et qui est un ami de longue date. Je l’ai visité souvent en Allemagne. Il prend des photos, des vidéos, des bières, il aime bien ça. C’est certain que la plupart des styles qu’on fait pour le moment, ce sont des Pastry Stouts et des Triple IPA. Des fois, les gars des groupes sont des buveurs de Lagers, de Pilsners… Parfois ils ne comprennent pas trop le trip, mais ils disent : « Ok, alright, c’est cool ». Mikael Stanne (chanteur de Dark Tranquillity de Suède), qui est un ami de très longue date, a bu la bière en direct avec nous autres sur Zoom. Lui, il adore ce style-là, on a voyagé partout en Europe ensemble et je sais que c’est un maniaque de bière, il est sur Untappd et il a bien aimé la Edenspring, qui est une Triple dry hop Triple IPA. Encore une fois, un style qui ne s’adresse pas à tout le monde.

Les bands québécois, ce sont des gars que je contacte personnellement. Je les appelle ou leur écris pour leur proposer le projet, parler de l’utilisation de la pochette, etc. Ça a été comme ça pour Sword et BARF… Il y a Soothsayer pour qui on a fait 3 bières, dont 2 qui sont sorties dernièrement qui étaient une surprise. On avait fait la première, la Hops of Hate et les gars ont trippé, ils en ont acheté presque 300 je pense. On leur a présenté les 2 autres pour leur concert virtuel et ils trippaient. Même si ce sont des styles un peu novateurs, ils comprennent le trip qu’on veut faire et ils nous encouragent dans notre folie.

Il y a Messiah Force, qui est un de mes groupes préférés à vie, c’est un vieux groupe qui n’existe plus depuis une trentaine d’années, originaire du Lac Saint-Jean. Je leur en ai fait 3 direct, pour mes 3 tunes préférées de l’album The Last Day : White Night (qui était le premier Pastry Stout blanc qu’on a fait), The Sequel (avec des bleuets dans le Pastry Stout parce qu’ils viennent du Lac) et The Third One (un assemblage de trois bières barrel-aged). 4 sur 5 des membres originaux sont venus au Presbytère et on a fait un lancement virtuel en respectant les règles de distanciation. Ce ne sont pas nécessairement des amateurs de Pastry Stouts, mais les commentaires sont bons, ils sont ouverts d’esprit et il y a peu de choses en ce bas monde que je souhaite davantage que de les voir reformer le groupe.

Mon but premier, c’est de faire des bières en hommage à des groupes, ce n’est pas de leur faire aimer la microbrasserie ou qu’ils trippent sur les styles. C’est dur de tomber sur un style de bière que tous les membres d’un groupe vont aimer. Mais je pense qu’ils voient que c’est fait dans le respect. Par exemple, Rick Hughes de Sword, ne consomme plus d’alcool depuis plusieurs années, mais il a embarqué dans le projet, il a pris des photos avec nous, avec la bière. Il n’en a pas bu et je sais que ce n’est pas un style qu’il aimait nécessairement, un Pastry Stout au café, super rough, et les fans de Sword ce n’est peut-être pas non plus nécessairement la clientèle micro, mais ils voulaient avoir la bière pour l’étiquette. C’est un peu ça le trip aussi, les fans de micros découvrent les groupes et les fans de musique découvrent la micro.


S : Quel est le processus créatif derrière les bières brassées? Comment choisissez-vous le style de bière? Comment associez-vous tel style de bière à tel groupe musical?

RM : Par exemple, pour la Coma des Âmes, on a écouté l’album Coma of Souls de Kreator en travaillant sur l’étiquette. Je l’écoute depuis 30 ans à toutes les semaines, je le connais par cœur. La bière, je veux qu’elle me fasse penser à l’album, donc extrêmement complexe, riche, sombre… Ça a fait un Pastry Stout. On a fait vieillir des copeaux de chêne dans du Sortilège, on a mis du chocolat, des noix, des raisins, du lactose… Je veux que quand je bois la gorgée de bière, j’entende l’album dans ma tête.

Pour la Edenspring de Dark Tranquillity, je voulais quelque chose de très houblonné parce que je sais que Mikael trippe IPA. On a fait une Triple dry hop Triple IPA à 10% avec 10 sortes de houblons, dont des houblons sud-africains. C’était super amer, je voulais ça old school, c’était pour les 25 ans de l’album, ça n’avait pas de sens de faire une New England IPA ou un style récent.

Pour Running Wild, on a fait un Porter royal parce qu’un de leurs albums classiques, c’est Port Royal. Fallait que ce soit pirate au bout, alors on a fait vieillir ça en fût de rhum. Ce sont toutes des choses inspirées par l’album, j’écoute et ça me fait penser à ce que je vais faire.

Parfois, c’est avec un titre d’album ou de chanson. Par exemple pour Soothsayer, il y avait dans le premier démo la tune Troops of Hate, alors j’ai appelé la bière Hops of Hate. L’autre album s’appelle Have a Good Time, on a appelé la bière Hops a Good Time. Le troisième démo est tout bleu, il n’a pas de nom, on a fait une bière bleue qui s’appelle Houblon bleu. Pour D.R.I. récemment, on a fait une bière super acide, pour la chanson Acid Rain. Pour les trois Smoothies en hommage à Leatherface c’était facile : Cherry Knowle pour le premier album, Springtime Mango Mush pour le deuxième album et Sour Grapes pour la chanson.

La White Night de Messiah Force, c’est parce c’est un Pastry Stout blanc. On va probablement garder une gamme de White Pastry Stouts dans la série Old School qui vont tous avoir « white » dans le nom. 


S : Par le passé, certains des produits alcoolisés à l’effigie de groupe metal (ou autres styles musicaux) ont pu sembler être un coup marketing plus qu’autre chose, en apposant tout simplement un nom reconnu sur l’étiquette d’une bouteille contenant un produit plus ou moins insipide. Comment expliquerais-tu votre démarche à un métalleux ou à un amateur de bière?

RM : Francis, c’est sa micro, c’est son kit de brassage. Son but, c’est d’avoir du fun en brassant des bières. Tant mieux si le monde les aime, mais nous, c’est certain qu’on essaie de faire des bières qu’on aime. Maintenant, l’idée de base, le nom, l’étiquette, le style de bière pour la série Old School, c’est moi qui décide ça, c’est mon trip, c’est ma série en collaboration avec Le Presbytère. Francis apporte régulièrement ses idées en cours de route et souvent, la magie opère comme par enchantement. On fait aussi beaucoup de test de goûts… pour la science héhé, c’est même devenu mon surnom dans la salle de brassage (la Science).

C’est sûr que ce ne sont pas tous les groupes qui vont aimer la bière, mais moi, c’est un hommage que je veux faire à des groupes, ou à des albums qui ont marqué ma vie. C’est sûr aussi qu’il va y avoir des gens qui vont acheter la bouteille juste parce que ce sont des fans du groupe, qui se foutent complètement de la bière et qui ne boivent pas de micro habituellement.

À partir de là, ce sont des brassins de maximum 200 litres et je te dirais qu’on ne se fait pas une grosse marge de profit une fois qu’on a payé les ingrédients, qu’on a fait les étiquettes et qu’on a embouteillé ça sans compter notre temps. On ne se mettra pas riches avec ça. Ce sont des brassins extrêmement limités, ce n’est pas comme une Budweiser Metallica pour laquelle il y a 3 milliards de caisses de 24. Nous, ce sont des brassins entre 50 canettes et 200 bouteilles grosso modo.

On est conscients qu’il y a des beer geeks qui vont acheter le produit parce qu’ils entendent des commentaires ou qu’ils sont curieux de boire un Pastry Stout blanc ou une Smoothie Sour vieillie en fûts de chêne, mais qui se foutent éperdument du groupe et qui n’iront pas les découvrir sur YouTube. De l’autre côté, on a celui qui n’a jamais bu autre chose que de la 50 dans sa vie et qui achète ça pour mettre sur son étagère à côté de ses vinyles du groupe en question. Il y en a même qui ont fait signer les étiquettes. C’est partagé et moi j’encourage un côté comme l’autre. Il y a moyen de se retrouver en plein milieu, j’en suis la preuve.


S : Peux-tu nommer quelques-uns de tes groupes metal favoris avec une brève explication?

RM : Dans le Thrash Metal c’est certain que c’est Kreator. J’ai découvert ça vers la fin des années ’80. En 1990, ils ont sorti l’album Coma of Souls, j’ai tellement trippé, je me suis fait faire mon premier tattoo sur le bras, le logo de Kreator. Depuis ce temps-là, j’ai 4-5 tattoos faits par le drummer, chez lui en Allemagne. J’ai tous les démos, toutes les cassettes, tous les vinyles, tous les compacts et les cossins. J’ai une grosse collection, je suis maniaque de ce groupe-là, j’aime tout ce qu’ils font. Coma of Souls, pour moi, c’est la perfection de A à Z, il n’y a pas un album qui va battre ça, jamais en 100 ans.

Sinon, Running Wild dans le Power Metal allemand, style pirate. Je connais ça aussi depuis les années ’80. J’ai 3 ou 4 tattoos de Running Wild. Je les ai vus quelques fois en Allemagne et même en Russie. C’est vraiment bon. Et Black Hand Inn, le nom et l’imagerie de l’album, qui a inspiré la bière du même nom, c’est vraiment un chef-d’œuvre musical incomparable pour moi.

Pour Dark Tranquillity, dans le Death Metal mélodique suédois, j’ai voulu souligner l’album The Gallery qui est sorti il y a 25 ans. Ça aussi c’est un chef-d’œuvre, c’est complexe, c’est hyper technique et mélodique. Mikael, c’est un ami proche, on se parle régulièrement et il est aussi gentil que sa musique est bonne, alors je voulais lui faire un hommage.

Tous les groupes pour lesquels je vais faire une bière, je vous encourage à acheter les disques ou à aller les voir sur YouTube au moins ou en show quand on va pouvoir aller voir des shows. Ce sont parfois des groupes un peu méconnus. Je ne ferai pas une bière hommage à Metallica par exemple, même si j’aime les 3 premiers albums, ils n’ont pas besoin d’un clin d’œil ou de reconnaissance. C’est aussi ça un peu mon trip, sortir des groupes de l’underground, qui, moi, m’ont marqué et qui ne sont pas sur les lèvres de tout le monde aujourd’hui.


S : Peux-tu nommer quelques-unes de tes microbrasseries favorites avec une brève explication? Quelques classiques ou coups de cœur?

RM : Je ne serai pas très original, mais côté US/Vermont, Hill Farmstead. Tout ce que Shaun Hill touche, ça vire en or. Je n’ai rien bu d’eux qui n’était pas bon, même des styles que j’aime moins ou qui me font moins tripper, c’est toujours bien interprété avec une twist le fun. Au Québec, un classique : Dieu du Ciel!. Même affaire, Jean-François Gravel, que j’ai rencontré à quelques reprises, est un excellent brasseur, tout comme ceux dont il s’entoure. La Péché Mortel Bourbon, pour moi, au Québec, rapport qualité/prix/accessibilité, il n’y a rien qui puisse battre ça. Sinon il y a quelques années, Boréale a sorti l’IPA du Nord-Est qui a été un coup massif dans l’industrie. C’est vraiment accessible et délicieux. Après ça, ici à Québec, il y a Brasseurs sur Demande que j’affectionne particulièrement. Ils font des petits brassins expérimentaux, c’est vraiment trippant et leurs produits réguliers sont toujours bons aussi. BG 18 et 8e Péché sont également à surveiller de près.

Mais il y en a plein, c’est impossible de toutes les nommer. En vrai, je les aime toutes. J’en ai fait plusieurs, ici et partout autour du monde, des connues, des moins connues. Même si la micro n’a pas de réputation ou de hype je n’en ai rien à foutre, j’ai toujours du plaisir et j’apprécie l’expérience parce c’est quelqu’un qui met son cœur, son énergie, son temps, sa passion là-dedans, à sortir des petites bières, qui ne deviendront peut-être pas populaires, mais moi je trouve ça le fun de m’asseoir là et de déguster ça dans l’ambiance et d’essayer de voir c’est quoi l’idée du brasseur. C’est surprenant à quel point un accueil chaleureux par un personnel passionné peut nous faire oublier une qualité de bière moins haute et, en contrepartie, à quel point un établissement peut s’assoir sur sa renommée au détriment de ses clients (ceux-là mêmes qui ont bâti ladite renommée) et offrir une expérience à la limite du désagréable. Malgré tout, je trouve que c’est un monde merveilleux et j’encourage le monde à se promener, à sortir, pas seulement à acheter celles qui sont dans les épiceries. Aller sur place aussi c’est le fun. Faut commencer par encourager les plus petits, parce que personne n’est né grand.


S : Le mot de la fin. Quels sont les projets ou les bières que tu aimerais concrétiser dans le futur?

RM : C’est certain qu’il va y avoir plein d’autres projets. Au Presbytère on en a au moins 6-7 qui sont en fermentation ou en vieillissement dans des fûts. J’ai une dizaine d’étiquettes de faites de groupes contactés. Il va y avoir des collaborations avec Le Presbytère, mais aussi avec d’autres microbrasseries. Il y en avait 2-3 autres qui m’ont approché, mais je manque de temps parce que j’ai ma carrière en dehors de ça, donc je brasse la fin de semaine. Mettre en bouteille, livrer ça… c’est du temps, mais je fais ça parce que j’aime ça. Il va y en avoir d’autres je pense bien, mais pour l’instant je vais me concentrer sur ma série Old School. Dans d’autres microbrasseries ça pourra être d’autres volets, mais toujours en lien avec le Heavy Metal qui est ma passion première.

Sur ce, cheers, santé, et comme le disait si bien Helloween en ’85 : « Heavy Metal is the law »! Old School!

Source des images : gracieuseté de Richard Martineau Leclerc.