Pour célébrer le vingtième anniversaire de Despised Icon, j’ai eu l’occasion d’avoir une généreuse entrevue avec le guitariste Éric Jarrin. Prochaine tournée, prochain album et quelques faits intéressants sont aux rendez-vous. Bonne lecture!

Floyd : Salut Éric!

Eric : Salut!

F : Merci de m’accorder cette entrevue. Personnellement, je suis un grand fan de Despised Icon depuis que j’ai commencé à écouter du metal il y a 10 ans, alors je suis vraiment privilégié que tu sois là avec moi aujourd’hui.

E : Cool! Ça me fait aussi plaisir!

F : Ma première question concerne votre dernier spectacle au festival Envol et Macadam à Québec le mois dernier. Comment c’était de retrouver le public québécois?

E : Écoute, ç’a tellement été bienfaiteur. Ça nous a fait un grand bien. D’autant plus que c’était notre premier show dans un contexte normal depuis que la planète a subi la pandémie de la COVID-19. On avait joué l’année dernière à l’édition d’Envol à Québec, mais c’était dans des conditions très restrictives. Avec le port du masque, le vaccin obligatoire et personne au parterre, c’était vraiment weird comme show, mais là, cette année, ça feelait comme un show normal avec notre public qu’on était habitués de voir avant la pandémie. Ça nous a ben gros crinqués pour notre prochaine tournée qui arrive à la fin du mois d’octobre.

F : Oui, justement, vous partez en tournée européenne avec Decapitated, Oceano et Distant. Une grosse tournée d’une vingtaine de shows en un mois à peu près.

E : Ouais, 22 shows en 22 jours!

F : Wow et comment appréhendez-vous ça? Ça fait quand même 3 ans que vous n’avez pas fait de tournée majeure.

E : Exact, la dernière tournée remonte avant la promotion du dernier album Purgatory… pis finalement l’album est sorti et ce sera finalement notre première tournée pour promouvoir l’album 3 ans plus tard, faque c’est un peu spécial, mais on est super excités, on a vraiment hâte. Tous les groupes que tu as mentionnés sont excellents et on avait envie de jouer avec eux. L’Europe est toujours agréable. Ça fait depuis 2018 qu’on n’a pas joués là-bas. J’te dirais que la seule appréhension qu’on a pour là-bas est : est-ce qu’on va être assez en forme et si on va être capable de livrer un bon show à tous les soirs. Pis surtout si on va tous rester en santé et pas tomber malade durant la run. C’est ça qui nous habite le plus en ce moment.

F : J’peux comprendre. Ce mois-ci est le vingtième anniversaire de Consumed By Your Poison et en même temps celle de votre naissance. Par rapport à ça, vous sortez un nouvel EP dans les prochains jours qui s’appelle « Déterré », qui est la combinaison de deux de vos premières démos. Est-ce c’est une vague de nostalgie ou un signe d’un retour aux sources?

E : Ha, bonne question… j’te dirais que peut-être c’est un peu des deux. Effectivement, quand tu en prends conscience et que tu célèbres le vingtième anniversaire d’un projet, il se passe une certaine rétrospection sur l’historique du groupe et où on s’en va. Faque oui, y’a eu une certaine nostalgie qui s’est installée au cours de la dernière année. On a sorti nos deux premiers albums en vinyle, chose qui n’avait pas été faite à l’époque. Pis là, au cours de cet exercice-là, ça nous a forcés à revisiter nos vieux matériel et enregistrements et on a découvert nos premiers démos après Consumed pour essayer d’avoir un contrat de disque avec des grosses compagnies. C’était aussi le moment où le groupe vivait sa plus grande transformation avec le départ de Marie-Hélène comme chanteuse et l’arrivée d’Alex au chant à la place du drum. Ça marquait notre nouveau son et notre nouveau style. On a enregistré deux nouvelles tounes et c’était là qu’on a pu commencer à envoyer nos démos par la poste avec un CD-ROM et une pochette faite à la main. On avait aussi un split CD sur Relapse, limité à 1000 copies. Alors, on trouvait ca cool de clore l’année du vingtième anniversaire et de donner aux fans un petit quelque chose avant l’arrivée de notre prochaine album. On a fait faire une pochette par notre chum Alexandre Goulet qui travaille avec nous depuis quelques années.

F : Tu as parlé du prochain album qui sortira en 2023. Ce sera 10 chansons que vous proposerez?

E : Même qu’on est rendus à 11 depuis le début de l’enregistrement !

F : Oh! À quoi est-ce qu’on peut s’attendre de cet nouvel album? Des invités, un nouveau son?

E : J’veux pas trop brûler de punchs et garder des éléments de surprises, mais j’te dirais que c’est encore une évolution du groupe. J’pense que les gens l’ont remarqué avec notre reformation en 2016 avec Beast et Purgatory. Par contre, j’pense qu’on a osé un peu plus sur celui-là, vu qu’on se sent plus à l’aise depuis cette réunion. Les breakdowns et les bouts pesants sont encore plus pensants. On a changé le tuning des guitares dans certaines tounes pour être accordés encore plus grave. Pis on est en discussions avec des chums d’autres groupes pour savoir s’il y a de place pour quelques tounes. Tu vas le découvrir tôt ou tard!

F : Oui, j’ai bien hâte! On parlait de la tournée européenne, mais qu’est-ce qui en est avec l’Amérique du Nord et plus précisément le Québec?

E : Oui, certainement pour l’Amérique du Nord. Après avoir terminé la tournée en Europe, notre intention est de finir la production du nouvel album pour partir en tournée de promotion de celui-ci et passer dans nos belles villes du Québec.

F : Ma dernière question : Vous avez eu l’honneur d’être sélectionnés pour la bande dessinée « L’Histoire de 5 Grands Groupes Metal du Québec », écrit par Félix B. Desfossés et votre histoire est dessinée par Guillaume Menuel. Comment vous a-t-on approchés et quelle a été la réaction?

E : Premièrement, je tiens à dire que c’est tellement un beau projet et artistiquement parlant, c’est original de penser à un concept de BD pour faire un peu l’histoire de certains groupes métal québécois. Félix B. Desfossés a toujours été dans l’entourage de Despised Icon, notamment lorsqu’il travaillait pour le réseau Bande à Part à Radio-Canada. Il sortait des trucs des sentiers battus, en marge de la musique populaire. Il a aussi collaboré sur un livre sur l’histoire du métal québécois. Alors, il nous a appelés pour nous faire part de ce projet avec cinq groupes qui se sont démarqués avec nous à l’international, avec Gorguts, Voivod, Anonymus et Forteresse. J’trouve que c’est un beau bouquet de groupes qui sont illustrés dans cette BD-là et ce qui est le fun dans le concept, c’est qu’il a choisi un bédéiste différent pour chacun des groupes. Le processus était hyper intéressant. Au début, c’était une entrevue avec Alex Erian et moi parce qu’on a fondé le groupe. Il ne cherchait pas à faire une biographie du groupe, ce qui aurait pu être un peu ennuyeux, du moins pour une BD. D’emblée, il voulait qu’on partage des anecdotes sur les vingt dernières années. Ce que tu pourras lire sur la BD n’est qu’un pourcentage d’histoire qu’on a vécu, mais on s’est assuré de mettre les plus flamboyantes et les plus captivantes. Ça montre que ces groupes en ont fait du chemin pour avoir des petites anecdotes comme ça.

F : Merci beaucoup d’avoir répondu à mes questions! Qu’est-ce qu’on vous souhaite?

E : Honnêtement, quand on voit qu’on a passé 20 ans à bûcher et tripper, c’est de nous souhaiter de continuer le plus longtemps possible!