En tout honnêteté, je dois vous avouer que je suis un grand amateur de Nick Holmes, le chanteur de Paradise Lost. Je le confirme, il est l’un de mes chanteurs préférés, pas seulement métalliquement parlant mais dans le domaine général. Sa parcelle puissante lorsqu’il grogne en mode death metal est aussi intense que lorsqu’il roucoule avec sa voix claire. Oui, Holmes maitrise à merveille sa gorge et ce, depuis plusieurs décennies.

Je suis son parcours depuis l’album Gothic de Paradise Lost et j’ai apprécié toutes les incarnations et déclinaisons offertes par le groupe anglais. Musiciens chevronnés mais, je le reconfirme, c’est la voix de M. Holmes qui me touche, qui vient me chercher.

Que ce soit avec Paradise Lost ou Bloodbath, en mode death métallique, gothique, doom ou électronique, Holmes me tient par le bout des narines et le lobe d’oreille. En 2023, je viens de me trouver une nouvelle raison d’apprécier ce chanteur extraordinaire, la formation HOST.

Effectivement, ce groupe se veut un (autre) projet de la part de Holmes et cette fois-ci, nous le retrouvons avec son compatriote de toujours, le guitariste Greg Mackintosh. Fervents amateurs de la scène gothique des années ’80, les deux musiciens ont pu nous le démontrer amplement avec des albums comme Believe in Nothing, One Second et, vous l’aurez deviné, l’album Host.

Question de pouvoir visiter le genre goth rock plus aisément, Mackintosh et Holmes ont décidé de produire cet album qu’est IX sous le pseudonyme de HOST. Personnellement, je crois que le tout aurait pu sortir sous l’appellation Paradise Lost, compte tenu du fait que le groupe propose une surprise auditive, à chaque sortie.

Mais non, c’est avec le nom de HOST que nous retrouvons cette collection de 9 chansons originales, en plus d’une reprise de I Ran du groupe A Flock of Seagulls. Premier album de type darkwave pour cette formation, je dois avouer que j’avais quelques appréhensions, tout de même. Est-ce que cela allait sonner faux? Est-ce que cela allait être pertinent?

En écoutant mes nouveautés Spotify, il y a de cela quelques semaines déjà, j’ai pu entendre l’extrait Hiding From Tomorrow. Étant donné que nous retrouvions une ligne de guitare plutôt puissante, je me disais que cela pouvait être une chanson de Paradise Lost, justement. Avec l’omniprésence des claviers, c’est à ce moment que j’ai compris la raison d’être de HOST.

Demain est rempli de hier

Et c’est ce qui se démarque avec cette production qui salue l’électro, le new wave, le goth et le rock, mais sans avoir de parti pris. Sur cet album, aucun grognement n’est audible, ce n’est que Holmes en mode chaleureux et Mackintosh s’occupe du reste au niveau musical car tout est produit en mode duo.    

L’album s’ouvre sur une guitare acoustique qui est rejointe par quelques percussions synthétiques, des cordes et la voix de Holmes. Cette chanson qu’est Wretched Soul n’est pas celle qui te permet de bien saisir à quel endroit HOST te dirigera, étant donné qu’elle aurait pu ouvrir le prochain album de Paradise Lost, sans aucun problème. Il faut vraiment attendre la suivante, Tomorrow’s Sky pour bien comprendre l’esprit 80’s qui va couler tout au long de l’album IX.

En entendant Divine Emotion, j’avais l’impression d’entendre un remix de Perturbator pour une chanson du dernier album de Paradise Lost étant donné l’esprit glauque de la chose, imprégné par la parcelle électro de la pièce. La chanson A Troubled Mind est plutôt atmosphérique malgré un lead de guitare scintillant et My Only Escape risque de plaire aux amateurs de la trame sonore de Stranger Things pour son clavier lugubre, ses percussions minimalistes qui se versent dans une sphère plus explosive et colorée.

Pour le Québécois et la Québécoise de plus de 35 ans, vous risquez de sourire en entendant Years of Suspicion qui offre des lignes de claviers dignes de l’album Un Trou dans les Nuages, de Michel Rivard. Pour finir l’album, les deux chansons que sont Inquisition et Instinct me semblent être les moins fortes du lot et pour être franc, je m’en serais passé et j’aurais terminé le tout avec cette reprise plus pausée de I Ran d’A Flock of Seagulls.  

Surprise agréable avec cet album de HOST qui risque d’être le seul. Si tel est le cas, ce sera un projet tout simplement réussi!

Disponible le 24 février sur Nuclear Blast Records.

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Photo: Balazs Szabo