Ceci est ma troisième entrevue avec Ihsahn. Ma seconde en format Zoom mais j’ai eu l’immense opportunité de jaser avec lui, en personne, lors du Heavy Montréal 2015. Quand je termine mes discussions avec lui et que je me mets à transcrire, je remarque toujours à quel point cet homme se veut brillant dans ses réponses. Un être réfléchi, un artiste, un vrai. Pour promouvoir son nouvel album solo, qui se veut un doublé homonyme, Ihsahn faisait quelques entrevues avec des médias spécialisés et ArsMediaQc s’est retrouvé dans la liste que la publiciste au Canada a décidé de retenir. Privilège en tant que tel, j’ai pu discuter avec Vegard Sverre Tveitan, mieux connu sous le pseudonyme Ihsahn, des deux albums qu’il vient tout juste de sortir. L’un se veut la version METAL et l’autre, la version ORCHESTRAL. Entretien avec Ihsahn.

Mon Zoom est ouvert et à l’heure pile, Ihsahn se connecte. Je peux profiter de trente minutes à discuter avec lui. J’ai de nombreuses questions, fort probablement trop. Je préfère arriver préparé plutôt que de manquer de jus. Je sais que je ne poserai pas toutes mes questions car Ihsahn élabore longuement. Sa caméra est ouverte, il apparait et je remarque qu’il est dans son studio, drapé de rideaux noirs. Les présentations d’usage ont lieu et je commence.    

Tout d’abord, je me dois de te féliciter pour tes deux nouveaux albums du nom d’Ihsahn. Dans un sens, il y a l’album en version METAL et son accompagnement, qui se veut ORCHESTRAL. Tu sais, généralement, les artistes y vont de façon homonyme pour leur premier album, surtout lorsque nous parlons d’un artiste qui commence une carrière solo après avoir été pendant quelques années avec un groupe. Mais toi, tu as entendu au huitième album avant d’y aller avec un album homonyme, un double en plus. Que peux-tu nous dire face à ce choix d’y aller avec ton nom et surtout, pourquoi avoir attendu aussi longtemps?    

Donc, c’est ouais.. C’est ma compagnie de disque qui me disait que c’était une grosse décision, quelque chose d’intense dans un sens. Comme tu le disais, certains artistes ou groupes vont y aller avec l’homonyme pour le premier album, comme Iron Maiden. J’y avais déjà pensé, c’était dans les plans depuis un bon bout de temps. C’était à venir et à prévoir, comme Metallica avec le Black Album qui se veut, en fin de compte, leur album homonyme. C’est comme une tradition, un incontournable. C’était deux raisons, en tant que tel. Pour moi, je me devais de le faire, c’était inévitable donc de le faire maintenant, pourquoi pas? Il y avait aussi le fait que ce nouvel album impliquait une dualité car il y a deux histoires derrière cet album, étant donné qu’il se divise en deux portions plutôt complexes. Même si elles interagissent ensemble, les deux portions demeurent distinctes. Il se voulait plutôt difficile de trouver un titre pour unifier les deux parties de l’album, pour les représenter parfaitement. C’est surtout elle, la raison principale. Dans un deuxième temps, c’est probablement l’album le plus difficile qu’il m’ait été donné de faire en carrière. Il fallait que les deux parties puissent fonctionner ensemble mais en même temps, elles devaient fonctionner de manière indépendante aussi. Quand j’y repense, au cœur de la chose, on retrouve une formation «black metal » en plus de l’équivalent d’un orchestre symphonique traditionnel. L’histoire derrière l’album est une histoire traditionnelle, qui parlent des archétypes traditionnels comme Dionysos ou Appolon qui se retrouvent au centre de ce concept. J’ai fait de nombreuses expériences, de nombreux essais, avec tout ce qui touche ma carrière solo et ce, depuis des années. Parfois, il est bien d’aller dans une direction, parfois il est bien d’aller dans l’autre mais je crois qu’en dessinant une ligne bien droite et de la suivre, cela demeure une recette gagnante. Du black metal en fusion avec un orchestre. Depuis le début de ma carrière et jusqu’à maintenant, je sens que je me retrouve en plein centre de cette ligne. Avec le black metal en fusion avec la parcelle orchestrale, ce centre se veut plutôt élevé. J’ai redressé quelques niveaux quoiqu’en tant que tel, ce qui se retrouve au cœur de ce que je fais musicalement, c’est plutôt représentatif d’où je suis rendu musicalement avec cet amalgame entre l’orchestral et le black metal.

J’ai écouté l’album METAL toute la fin de semaine et ma première constatation était de me dire qu’un nouvel album d’Emperor aurait probablement sonné comme ta dernière production. Avec une chanson comme Pilgrimage to Oblivion, c’était évident et quand j’ai vu la pièce intitulée The Promethean Spark, j’ai tout de suite fait le lien avec le dernier Emperor, Prometheus The Discipline of Fire and Demise. Est-ce que je suis en plein dedans ou totalement à côté?

Ouais… Tu sais, de nombreuses personnes disent la même chose que toi. Certains disent que ceci serait la suite du dernier Emperor, justement. Ou des trucs du genre mais je ne m’attarde pas vraiment à cela. C’est tout simplement naturel d’avoir ce genre de commentaires, je le comprends. Au niveau du style, c’est très classique et dans l’esthétique, on y retrouve le black metal. De plus ma voix et ma façon de jouer de la guitare, tout cela demeure très près de ce que je fais depuis tant d’années. C’est reconnaissable et identifiable à Emperor. Tu soulignais Prometheus, sur cet album j’ai composé toute la musique qui s’y retrouve. Et c’est ce que je fais encore avec cet album, je touche à tout! Cela n’a jamais été mon intention de devoir sonner comme une version antique de moi-même, question de tout ramener à mes débuts. C’est plutôt une constance, une continuité. C’est surtout une façon de faire une association, de relier le passé avec ce que je fais maintenant, et c’est naturel. J’espère que les gens ont une bonne relation musicale avec ce que je fais maintenant et avec ce que j’ai fait par le passé. Ce que je propose maintenant, c’est la suite des choses qui démontre où j’en suis maintenant musicalement et le logo qui se retrouve sur la couverture de l’album n’est pas un facteur aussi important, ça ne fait pas de différence.    

Ma pièce préférée sur l’album demeure Blood Trails to Love. Au début, je n’étais pas certain. C’est plus une chanson que j’ai appris à apprécier avec les écoutes. Vers la troisième minute, il y a une portion plus jazzée. Plutôt originale comme partie mais là où j’ai vraiment accroché c’est lors du refrain avec ta voix claire. J’avais l’impression d’entendre une chanson tirée du début d’un film de James Bond! 

Oh, c’est brillant comme commentaire, hahha! Merci! J’aime vraiment les trames sonores de James Bond, beaucoup plus pour les films classiques de Bond. Les plus récents aussi. Imagine si je pouvais faire une chanson pour un film de James Bond. Après tout, A-ha l’a déjà fait.

Oui, avec la chanson… C’était pour un film avec Timothy Dalton?

Oui… c’était…

Ah oui, The Living Daylights!

Je serais le second artiste norvégien à le faire! Hahahha! Ce serait quelque chose!   

Une autre pièce que j’ai bien appréciée, c’est At the Heart of all Things Broken. Tout d’abord, le titre est majestueux. On dirait le titre d’un roman. Où as-tu trouvé ce titre?

Comme la grande majorité de mes titres de chansons, paroles et les idées de base, tout débute avec le fait que je vais marcher dans la forêt, avec l’un de mes chiens! Et j’apprécie vraiment ce genre de moments de quiétude. Effectivement, le titre de cette chanson est intéressant. Il y un petit côté très poétique et aussi, le jeu de mots avec BROKEN HEART. En toute honnêteté, je crois que c’est l’un de mes meilleurs titres de chansons. Je suis modeste! Hahhaha!

Effectivement. De mon côté, mon interprétation était liée au fait que j’ai l’impression d’être au milieu de nombreuses choses brisées, autour de moi. En tant que privilégié, je vois ce qui se passe ailleurs sur Terre autant que dans mon environnement immédiat. Je vois le tout d’un œil témoin mais en même temps, je me sens impuissant.

C’est justement ce que j’apprécie de la musique, c’est lorsque les gens peuvent faire leurs propres interprétations face à ce que je propose.

Maintenant, pour la pièce Anima Extraneae. Que ce soit sur la version METAL ou ORCHESTRAL, je trouve qu’elle se retrouve à la bonne place sur l’album, comme si tu avais voulu couper l’album en deux portions. J’aimerais savoir si le placement des pièces de l’album a été fait en fonction de séparer le tout en deux portions?   

C’est conceptuel. C’est très influencé par… L’album complet est vraiment influencé par les trames sonores. La façon de raconter les histoires, la façon de le faire. C’est la première fois que j’écris un album comme si je faisais un synopsis pour un roman, surtout pour ce qui est de la ligne directrice des paroles. Pour ce qui est de la musique, c’est la même chose car c’était comme si je composais une trame sonore pour un film imaginaire, si tu veux! C’est comme de suivre l’histoire de pièce en pièce, en allant par ici et par là et c’était juste naturel d’y aller ainsi, en plein milieu de l’album. Tout cela arrive avant Blood Trails to Love. Il y a un moment dans l’histoire où le protagoniste se retrouve dans une place plutôt spéciale et par la suite, il trouve l’amour dans un sens. À la toute fin, il y a des scènes récurrentes, des choses brisées. Elles sont présentées de façons différentes, ce qui n’est peut-être pas évident dans un premier temps. 

Pour la version en vinyle de l’album, il risque d’y avoir les paroles à l’intérieur pour pouvoir suivre l’histoire?

Juste les paroles.

Pas de livret en extra avec des explications additionnelles face au concept?

Le livret sera incroyable, avec de belles images mais pas d’indices pour aider à mieux comprendre le concept. Et c’est cela le concept et comme nous le disions plus tôt, de pouvoir y aller avec ta propre interprétation. En tant qu’amateur de musique, j’ai toujours apprécié les albums en tant qu’un tout. Avec la musique, la couverture et le livret. Je me donne toujours Iron Maiden comme référence. Tu regardes la couverture, tu vois tous les détails et tout prend un sens pour celui qui regarde, celui qui écoute. Tout prend un sens, le tout s’unifie. Tu veux creuser la bête, tu t’imagines des choses, tu veux aller encore plus loin et creuser le concept. Et comme je le disais, ce n’est pas important que les gens puissent comprendre le concept ou l’histoire en tant que tel. L’important demeure ce que tu peux en retirer, ce que tu te fais comme interprétation face à ce que la musique te propose. Tu sais, le truc le plus important pour moi c’est le fait que cela reste cohérent. Que les éléments à l’intérieur du produit musical puissent laisser jaillir des images directement de ton imagination pour créer ta propre histoire. La façon dont nous interprétons les choses demeure un truc subjectif. Ce que je n’aime pas, en tant que fan de musique, c’est lorsque des artistes surimposent les informations, donnent trop de détails. Parfois, cela détruit mon expérience avec quelques chansons car pour moi, c’était totalement autre chose! Je n’avais pas cette vision des choses, je ne voyais pas le tout comme tel! Maintenant, c’est comme s’il devait y avoir un message particulier à passer, un truc universel qui sera compris par tous mais ce n’est pas le cas. Pas du tout, ce n’est que la vision d’une chose, de la part d’un artiste. C’est l’une des plus belles choses qu’offre l’art, cela permet de canaliser quelque chose qui deviendra universel, par la suite. Cela peut devenir quelque chose qui sera partagé par plusieurs, avec lequel plusieurs pourront s’identifier et pourront se l’approprier. D’avoir un message trop spécifique, c’est plutôt sombre, non? De la propagande?

Hum, bien dit, effectivement! Et j’ai bien aimé ce que tu disais au sujet des pochettes des albums, plus spécialement pour Iron Maiden. C’est vrai que leurs couvertures d’albums sont riches en détails et il faut s’en faire notre propre interprétation. Dans le cas de ton nouvel album, nous retrouvons un cerf ou des cerfs sur la couverture. Ce sont des animaux vraiment puissants et respectés. Je voulais savoir si le choix de la couverture est lié directement avec la première pièce de l’album, Cervus Venator, qui veut dire « Celui qui tue le cerf ». Est-ce qu’il y a un lien à faire?           

Oui, c’est certain. Il y a la portion narrative que j’ai écrite pour la version METAL et il y a celle pour la version ORCHESTRAL. C’est une histoire un peu plus en parallèle mais elle finit par se modeler dans l’histoire principale. Il y a des cerfs avec des bois qui sont impliqués. Plus j’y repense, plus il y a de la dualité dans ce nouvel album! Mais toutes les choses finissent par se fondre en une seule chose. Les cerfs, les bois… C’est antique, c’est profond… tout cela peut dire tellement de choses. Les bois de cet animal, c’est synonyme de puissance, d’évasion de l’esprit mais aussi de fierté. Il ne reste plus qu’à votre esprit à analyser le tout, à sa manière et de le développer.    

Tu as encore fait appel à Ritxi Ostaris pour la couverture de ton album. Est-ce que tu lui as demandé de prendre cette photo spéciale, qu’il prenne son appareil pour aller la prendre ou si c’était une photo qui se voulait disponible dans son catalogue d’artiste?

C’est toujours une collaboration, nous travaillons ensemble. Et cette fois-ci, c’était profond comme collaboration. Il est venu en Norvège et nous avons passé du temps ensemble, quelques semaines je te dirais. Nous nous sommes rendus à notre chalet familial et nous y avons passé quelques jours juste à discuter du concept, de mes idées et des possibilités. J’avais même un cerf de gravé sur le manche de ma guitare, celle que j’ai utilisée pour enregistrer l’album. Je me voulais plutôt obsédé par ce projet et je voulais élaborer. Je voulais pousser les choses avec Ritxi pour cet album, aller encore plus loin. Avec les sons, les possibilités, tout. J‘avais beaucoup de choses en tête, j’ai écrit énormément. C’était comme un mood board dans ma tête, cet outil qui pouvait m’aider à trier mes inspirations et mes idées. Et tout cela était en place dans ma tête, je me devais de lui expliquer le tout et partager avec lui pour pouvoir en arriver avec du visuel pertinent. Je me devais de partager le tout avec tout le monde qui allait travailler sur l’album : de l’ingénieur du son jusqu’au créateur de la couverture, cela fait beaucoup de monde pour une vision artistique, différentes interprétations mais le plus important, c’est que tout doit pointer dans la même direction à la toute fin. Même chose avec Costin Chioreanu qui a fait les vidéos d’animation pour les pièces orchestrales. Tu sais, c’est une vision différente, une expression totalement différente mais qui utilise la même imagerie et qui utilise les mêmes informations abstraites. Mais tout le monde a bien saisi la dualité du projet, avec la portion METAL et celle ORCHESTRAL. Je n’irai pas plus dans les détails mais tout a été compressé de façon intelligente pour maximiser les informations, les différents éléments dans ses vidéos. Ce n’est pas nécessaire de tout savoir mais de voir que mes idées aient été filtrées par la créativité de Costin et sa lentille de manière si précise et délicate, cela me plait au plus haut point. J’ai hâte de voir le produit fini, l’édition spéciale du vinyle surtout. J’ai vu une vidéo de Darren Thomas de Candlelight Records, il me montrait le produit fini pour l’édition spéciale du vinyle, avec les deux albums, c’est grandiose! La couverture utilise le truc que l’on appelle lenticulaire. Tu sais, lorsque tu bouges l’album, l’image change et bouge aussi?

Comme Aenima de TOOL?

Oui, c’est cela! Sur la version limitée, tu auras droit à ceci, ce qui veut dire que de l’angle principal, ce sera la version METAL et en bougeant, tu auras la version ORCHESTRAL.

Je croyais que c’était la même pochette, non? Dans mon dossier de presse, c’est la même image.

Pour la version metal, il y a plus de « horns » sur les bois!

Oh, plus de « horns »! C’est très metal, effectivement!  

C’est la même image mais en deux versions. Une a plus de horns, elle est plus extrême, laide tandis que l’autre est esthétiquement plus propre. Quand tu tiltes la couverture, tu peux voir les deux versions. 

J’achète encore beaucoup d’albums en format physique. J’aime bien me rendre dans les magasins de Montréal. J’aime les endroits où il y a des clients qui discutent. Ce que j’entends face à tes productions solos, c’est souvent des commentaires du genre : « Je préfère quand c’est plus metal! » ou « Je préfère quand c’est prog! » ou « J’aime bien les orchestrations! » En lançant ce doublé, est-ce une façon de plaire à toutes tes couches de fans ou tout simplement, pour te satisfaire toi, en tant qu’artiste? 

Je ne prends jamais les attentes des gens comme source de motivation ou en considération. Je me fais une faveur et par le fait même, c’est une faveur pour les autres aussi. Je veux dire… C’est quelque chose que j’ai apprise très tôt dans le métier. Les gens m’identifient encore à Emperor, ce qui est tout à fait normal et ce, même si j’ai fait plus d’albums en mode solo. Si tu prends les deux premiers albums d’Emperor, ils ont été démolis par la presse spécialisée et les magazines principaux. On y lisait : « Ces Norvégiens stupides qui proposent cette sonorité idiote et blablabla… » et maintenant, les mêmes magazines qui, dix, quinze et vingt ans plus tard font des articles pour proclamer comment nos deux premiers albums sont des pièces d’anthologie à posséder absolument dans sa discographie, des classiques et des albums qui ont influencés des générations! In the Nightside Eclipse est essentiel à posséder et Anthems to the Welkin at Dusk est l’un des meilleurs albums de black metal jamais enregistré! À leur sortie, vous les démolissiez et maintenant, ils sont encensés par votre magazine? Si nous avions vraiment pris en considération ce qui était écrit, notre sonorité aurait changé et ma carrière solo ne ressemblerait aucunement à ce que je propose depuis des années. Ceci arrive à de nombreux groupes, repensez à Black Sabbath et Iron Maiden. Un artiste n’a aucun contrôle sur ce qui est dit ou écrit. Son seul contrôle demeure face au fait de persévérer et de faire de ton mieux, à chaque fois. Tu te dois de te placer dans une situation où tu seras en mesure d’offrir le meilleur album possible. Si tu as été attiré par le black metal ou tout autre forme de metal extrême, c’est parce que tu croyais que ce genre de musique n’existait pas à la base, nulle part ailleurs! Nous ne pensions pas que c’était réel mais ce l’était! Nous ne voulions pas produire quelque chose qui allait s’imbriquer dans le marché, nous voulions créer quelque chose qui se voulait authentique. Tu le prends ou tu le laisses. Je suis fier de tout ce que nous avons accompli avec Emperor, et avec ce que je fais maintenant. Tu sais ce serait facile pour nous de faire un truc dans la même veine, qui sonne comme ce nous faisions à l’époque mais nous n’allons pas vers ça. C’est pourquoi nous pouvons encore faire de la tournée avec Emperor et faire le catalogue de vieilles chansons car c’est une communication de confiance, sans compromis et si tu trouves mon nouveau matériel trop expérimental, tu ne l’aimes pas? C’est correct car de mon côté, je peux encore communiquer musicalement mais au moins, c’est honnête. C’est possible que cela ne résonne pas avec toi mais peut-être qu’avec le prochain, ce sera le cas! Sinon, c’est possible que ça ne clique plus jamais! Quand tu n’aimes pas le menu d’un restaurant, tu changes de restaurant! Tu ne demandes pas au restaurant d’adapter son menu selon tes goûts! C’est probablement pourquoi certains restaurants offrent les repas « Choix du chef »  Hahahhaha!    

Le temps passe vite! Je n’ai pas le choix pour ma dernière question : Est-ce possible de te ravoir à Montréal en tant qu’artiste solo ou avec Emperor?

Je l’espère. J’aimerais vraiment revenir à Montréal. Nous sommes encore en train de monter l’horaire de tournée. Les concerts en salle et les festivals. Pour être honnête, c’est tout un défi! Il y a des fois où je fais un festival en tant qu’artiste solo et le lendemain, je joue avec Emperor. Je ne suis qu’un homme après tout!

L’album homonyme d’Ihsahn est maintenant disponible sur Candlelight Records.

www.facebook.com/ihsahnmusic

Photo : Andy Ford