Comme je le dis plutôt souvent, les chroniqueurs métalloïdes reçoivent énormément de nouveautés et ce, à chaque semaine. Étant donné que je me retrouve dans le collimateur de plusieurs labels, ma boîte de courriels est bien remplie de nouveautés métalliques et ce, au quotidien. En 2024, je serai officiellement chroniqueur depuis 20 ans, ce qui veut dire que de nombreux labels me connaissent, me font confiance pour que je puisse analyser leurs nouveautés et ainsi, les partager avec le public québécois et de toute la francophonie car oui, ArsMediaQc est lu partout où la langue de Molière est parlée.

Nous recevons les nouveautés environ 2 mois à l’avance pour les artistes moins connus et environ 3 semaines avant, pour les groupes plutôt majeurs. Tous les amateurs de musique savent que vers le milieu du mois de novembre, rares sont les formations qui sortent des albums. Cette période est plutôt au ralentie et les labels sont au courant que le focus des gens n’est pas aux nouveautés musicales mais plutôt à la préparation de la période des Fêtes. 

Depuis deux semaines, les envois se veulent plus rares. Les nouveautés de 2024 risquent d’arriver en début décembre pour que les chroniqueurs puissent vous en parler dès le début de janvier. Ce que je reçois en cette période creuse ne veut pas nécessairement dire que ce ne sont pas des artistes intéressants ou négligés par leur label. C’est tout simplement que la stratégie de marketing demeure différente.

L’avantage pour moi est de creuser dans tout cela et de trouver de petites perles. Vraiment. Des trucs qui seraient peut-être passés sous le radar en période de grande affluence mais maintenant que c’est plus tranquille, je peux m’y attarder. C’est justement le cas avec Midnight Odyssey.

Ce projet est l’œuvre d’un seul homme du nom de Dis Pater. Musicien multidisciplinaire, il joue de tout sur cet album et c’est même lui qui propose les voix.  Bien positionné dans le style black metal atmosphérique et ambiant, ma première écoute de ce nouvel album qu’est Biolume Part 3 : A Fullmoon Madness a été fastidieuse car cette production pète les deux heures. Malgré tout, j’en suis ressorti pleinement satisfait. Après l’écoute de ce nouvel album, je me suis mis à fouiller dans sa discographie pour entendre ce qu’il avait proposé avant cette conclusion de trilogie.

Surprise agréable pour ma part, Midnight Odyssey a lancé 7 albums avant celui-ci, j’ai donc farfouiner à gauche et à droite en fin de semaine. Mais il faut demeurer prudent! Effectivement, un peu comme les fans de Blood Incantation avec l’album Timewave Zero, on comprend rapidement que Midnight Odyssey propose aussi une autre sonorité. Lorsque nous retrouvons le logo du groupe mais avec une police d’écriture de type Bauhaus 93 sur Microsoft Word, vous serez en présence d’un album UNIQUEMENT ambiant et calme.

Par contre, lorsqu’il n’y a aucun logo, Midnight Odyssey est en mode black atmosphérique éthéré, comme sur cette conclusion de trilogie. De longues pièces sont offertes sur cet album. La plus courte oscille aux environs de 5 minutes et la plus longue est de 13 minutes, et des poussières… cosmiques!

La chanson As Darkness Dims The Fire débute l’album en douceur grâce à son introduction qui peut plaire aux amateurs de trames sonores épiques comme celles de Game of Thrones ou House of the Dragon. L’intensité est audible, on se dirige vers quelque chose de cinématographique et la cassure arrive avec une deuxième portion musicale qui se veut beaucoup plus portée sur un metal grandiose et pratiquement théâtral, comme le fait (faisait?) Arcturus.

Avec cette première chanson, je suis déjà charmé par la richesse musicale, j’en oublie même les impulsions des percussions qui sont programmées sur un drum électronique et j’embarque totalement dans ce périple qu’offre Midnight Odyssey car tout est axé sur les nuances et les transitions. La voix reptilienne rappelle celle d’un jeune Ihsahn et lorsque la cadence s’abaisse pour y aller d’un élan plus spacieux aux claviers, j’entends du Dimmu Borgir de l’époque Enthrone Darkness Triumphant et la voix qui accompagne me rappelle celle de Garm à l’époque de Borknagar.

Avec toutes les comparaisons que viennent de me popper dans la tête, je suis contemplatif. Mon écoute est encore plus précise et avec A Land That Only Death Knows, le même traitement continue. Les comparaisons s’exposent mais tout en étant en mode satisfaction. Pièce atmosphérique et métallique, elle demeure riche et ce sont les transitions qui me plaisent amplement.

Ce sera le même constat avec The Long Forgotten Dead, They Have Always Known et The Horned Goddess, et nous en sommes à environ une heure de musique. À ce point, Midnight Odyssey offre une pièce qui fait office d’interlude du nom de Witching Eyes qui demeure plus immatérielle. La seconde moitié de l’album débute avec une certaine douceur avec la pièce As One We Grow, As One We Fall mais qui prend un peu plus de tonus, à mi-chemin.

Déjà, c’est l’aboutissement de mon contentement et j’entame la seconde portion avec exaltation. Avec l’effet plus bourdonnant de The Ghost Of Endymion, je hoche de la caboche. Le phénomène se poursuit avec A Fullmoon Madness et c’est plus saccadé avec In The Lunar Maelstrom.

Album grandiose, la finale qu’est Luna permet à Midnight Odyssey de fermer sa trilogie avec une désescalade sonore qui nous permet de reprendre notre souffle après plus de deux heures de musique d’une plénitude impressionnante. Comme sortie de fin d’année, je demeure agréablement médusé par Biolume Part 3 : A Fullmoon Madness qui aurait pu passer dans le beurre totalement, si le label avait décidé de le sortir en plein mois de septembre!

Fortement recommandé!

Disponible le 24 novembre sur I, Voidhanger Records.

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