Depuis la période de confinement en 2020, j’ai vraiment mis un immense frein à la course. Je suis passé de 10km de course à l’origine à environ 3km, depuis que j’ai remis mes espadrilles, en début d’été. Cette période de patate m’a fait découvrir de nombreuses sortes de bières et de croustilles. En ce moment, j’ai un beau visage bien rondelet et une bedaine affriolante. 

Quand je cours, je le fais avec de la musique et j’ai clairement besoin de rythmes qui vont m’aider à avancer avec une certaine cadence. Bienvenue le death metal avec ses pulsations régulières et sa gutturalité. Grâce à ce genre métallique, je réussis toujours à pousser un peu plus loin ma course.

En début de semaine, j’ai reçu la nouveauté du groupe québécois NecroticGoreBeast, signé chez Comatose Music, label respectable dans le domaine du metal contenant de l’écrapou. J’ai chargé l’album dans mon iPod et j’ai quitté sous un ciel annonçant des averses.

Aucun problème, ma santé avant tout… ainsi que la perte de mon petit bidet!

J’ai toujours la même crainte avec le genre death metal de type slam, c’est que le tout devienne redondant et ce, rapidement. Généralement, les formations qui œuvrent dans ce genre n’offrent que très peu de variété et de subtilité. Sur cet album, c’est tout le contraire.

J’ai l’impression que les musiciens qui composent NecroticGoreBeast ont des influences qui vont dans de nombreuses sphères métalloïdes, ce qui fait que les compositions de la formation, malgré le fait qu’elles soient toutes d’une brutalité excessive, demeurent plutôt accrocheuses et possèdent ce qu’il y a de bien important dans le metal, des transitions impeccables.

Pour passer d’un point massif à un autre aussi tonitruant, NecroticGoreBeast use de quelques stratagèmes musicaux qui nous captivent. Que ce soit un breakdown bien placé, la sonorité de quelqu’un qui s’étouffe ou un riff un peu plus vieille école, tout semble calculé avec précision.

Dès la première pièce, Deviant Primitive Debauchery, les Québécois s’imposent avec une cadence oscillante et une grande variété au niveau des voix. De la parcelle vomitive au cri porcin, le chanteur John Mayer est excessivement versatile et ce, tout au long de l’album.

Guitare solide, basse pétillante et percussions rapides meublent cet album, de long en large et la production rend justice aux chansons qui se veulent lourdes, compactes et oléagineuses. Par exemple, prenons Grotesque Pathological Anomalies, Blood Clot Climax et Abnormal Postmortem Impregnation qui se veulent couvertes de riffs pullulants, le tout passé dans la digestion stomacale, fortement acidulée. Malgré le poids massif des compositions et leur grande capacité répugnante, on garde l’écoute active car ce groupe réussit à nous garder intéressés car nous retrouvons toujours une portion excessivement racoleuse dans chacune des pièces.

La preuve demeure Excremental Hemorrhage Fisting. Cette chanson dégage un large sentiment hard rockien avec sa ligne mélodique qui accroche. En courant, j’ai écouté la chanson à de nombreuses reprises en m’imaginant différents chanteurs aucunement death métalliques s’y élancer. Le plus sérieusement du monde, j’ai pris un vilain plaisir à « entendre » David Draiman de Disturbed s’essayer sur celle-ci, étant donné la cadence sautillante de cette chanson très bien ciselée.      

En voyant les titres des chansons, on comprend que l’humour noir, salaud et lubrique est à souligner avec NecroticGoreBeast. Au niveau des paroles, c’est obscène et quelques échantillons sonores, qui proviennent probablement de films douteux, viennent agrémenter l’écoute.

En gros, ce sont 36 minutes qui se veulent métalliquement agréables et violentes. De plus, l’humour incisif ajoute à l’expérience sonore de NecroticGoreBeast. Mais ce qui se veut le plus important, c’est que c’est brutal en sacrament!  

Disponible dès le 1er octobre sur Comatose Music.



www.facebook.com/Necroticgorebeast/