Les deux dernières tournées majeures pour Obituary ont été bénéfiques pour le groupe. Effectivement, juste avant la pandémie, le groupe américain s’est retrouvée en ouverture de Slayer sur la tournée européenne finale du groupe et dernièrement, Obituary avait une place bien douillette sur la tournée d’Amon Amarth en Amérique du Nord. Quand tu parles d’opportunités magnifiques, tu ne pouvais pas mieux tomber.

Oui, le groupe bat la chamade depuis de nombreuses décennies mais d’avoir une ouverture béante face au fait de renouveler ton public, tu ne craches pas là-dessus. On s’entend que ce n’est pas devant le public de Slayer que le tout peut se concrétiser réellement mais de pouvoir jouer devant celui d’Amon Amarth, cela se veut un incitatif intéressant.

Pourquoi? Car le public d’Amon Amarth est jeune et avide face aux nouveautés. Lors du passage de la tournée à la Place Bell de Laval, j’y étais avec mon fils de 13 ans et à la fin du concert, il ne voulait pas un t-shirt d’Amon Amarth. Non, il en voulait un d’Obituary.

Le pont entre la vieille école et la nouvelle école est donc établi pour un groupe comme Obituary. Et même Carcass car les deux formations classiques ont pu profiter du même type d’engouement face à leur prestation lors de cette tournée. C’est ce qui a permis aux deux «monstres» de jouer devant leur public habituel mais aussi devant une horde de jeunes déprédateurs qui seront maintenant prêts à ramer pour eux, aussi!

Le timing se voulait parfait pour Obituary car moins d’un mois après la fin de cette tournée, le groupe s’apprête à lancer son nouvel album, Dying of Everything. Le nom sera encore frais dans la mémoire des gens qui auront vu le groupe jouer en seconde position sur cette tournée. Et ceux qui suivent le groupe depuis des années, ce ne sera que la suite logique des choses. Couverture magnifique pour Dying of Everything, celle-ci représente le chant du cygne pour l’artiste Mariusz Lewandowski, décédé en 2022.

Avec cet album, Obituary ne niaise pas car dès les premières notes de Barely Alive, nous sommes déjà en mode attaque. Pas de préliminaire, pas d’introduction caverneuse; c’est directement un punch dans le sternum qui nous est asséné.

Les éléments typiques des Floridiens sont présents avec la sonorité rasoir de la guitare, les percussions pataudes et la voix gutturale. Non, le groupe ne te servira pas un death mélodique et ne te jasera pas de Vikings en train de déguster le repas victorieux. La recette mortelle reste la même, et c’est bien ainsi.

En guerre, constamment

C’est avec The Wrong Time que nous retrouvons une introduction qui met en place le jeu du groupe, ce jeu habituel et qui a fait ses preuves. La chanson Without A Conscience est probablement la moins efficace du lot avec un certain effort de garder la ligne droite mais c’est vraiment la seconde moitié de la pièce qui vient la sauver avec une attaque digne de Slayer au niveau croustillance des guitares.      

La chanson War est celle qui m’a tout de suite accroché lors de mes écoutes initiales. Mise en place apocalyptique qui se jette sur un riff typique du groupe, nous sommes submergés par la voix de John Tardy qui se veut doublée par un feulement encore plus dévastateur. Coups sur la batterie digne du Cro-Magnon, on nous dirige vers un lead à la guitare qui sera coupé par l’équivalent d’une panne de courant, nous laissant la guitare en mode… nudité!  

La pièce titre reste dans le cadre établi par le groupe et il en est de même pour My Will to Live. C’est avec By the Dawn que le groupe sort un brin du carcan habituel. Avec une intention différente, presque black métallique, Obituary ose un truc qui se veut non-conventionnel pour la formation mais pas au point de te déstabiliser comme sur la chanson Bullituary… De plus, sur cette chanson, c’est David Austin de Nasty Savage qui effectue le solo à la guitare.  

L’album se termine en lourdeur avec Weaponize the Hate, Torn Apart et la plus que lourdasse Be Warned. Chanson la plus longue de Dying of Everything, elle se veut aussi la plus poisseuse, aux limites du death doom.

Pour 2023, Dying of Everything est la première sortie majeure pour l’univers death métallique. Aucunement mirifique, c’est juste un nouvel album pour le groupe. Cette sortie permettra à Obituary de rester sur les routes cette année en espérant un arrêt au Québec, le temps d’aller apprécier le vieux matériel lors d’un concert car ce n’est pas ce qui s’est produit lors du dernier arrêt des Floridiens, en décembre 2022.

Disponible le 13 janvier sur Relapse Records.

www.obituary.cc

Photo : Tim Hubbard