Lorsque j’ai vu que Bloodbath était maintenant signé avec Napalm Records, je n’ai pu m’empêcher de me dire que Katatonia allait faire la même chose. Le projet en parallèle de Jonas Renkse et d’Anders Nyström était auparavant sur Peaceville et rien n’allait les empêcher de changer de maison de disque, question d’avoir une certaine expansion, dans un sens. Effectivement, Napalm Records balaie beaucoup plus large au niveau promotion de ses artistes et même si Katatonia demeure une formation qui jouit d’une popularité certaine, rien ne peut empêcher le groupe d’obtenir encore plus de visibilité.

Surtout lorsque tu t’apprêtes à sortir un album aussi intéressant que Sky Void of Stars. Il ne faut pas se conter de pipeau, Katatonia demeure l’une des formations les plus accessibles au niveau écoute. Une chanson comme Atrium se glisse parfaitement dans une liste d’écoute Spotify entre une chanson de Beck tirée de Sea Changes et une de Lord Huron qui vous laisserait sur du Nick Cave, autant qu’entre une chanson d‘Opeth et l’une de d’Amorphis, suivie par une chanson de Mortiferum.

Tout est faisable avec Katatonia car ce groupe est malléable. La chanson Austerity ouvre l’album, le tempo est rapide et la caboche s’active, y allant d’une série d’approbations, incontrôlables. Ensuite, Colossal Shade nous laisse dans les mêmes environnements d’approbation quoique le tout reste plus saccadé.

C’est vraiment avec Opaline que cet album a pris tout son sens avec moi. Pièce plus épique et pimpante, elle se veut bercée majoritairement par la basse ondoyante et un hi-hat dominant en plus d’une ligne pincée à la guitare qui mène cette pièce avec assurance. Il ne reste plus qu’à Jonas Renske d’y aller avec sa voix mélancolique et tout est réglé! Birds est une pièce plus vigoureuse, ça tapoche plus solidement et Drab Moon nous replonge dans la pénombre.

Permanence mélancolique

Question d’avoir les deux grosses caisses qui mènent la cadence, il faut y aller avec Author car c’est sur celle-ci que nos pouvons nous délecter des percussions précises du batteur Daniel Moilanen, qui est avec le groupe depuis près de 10 ans. Côté dépression, la chanson Impermanence ne laisse pas sa place. Tout est mis en place pour que l’espoir ne soit aucunement perceptible sur cette balade doom plutôt glauque. Non pas que tu aies des pensées noires, c’est plutôt que le jeu se veut habile, soyeusement mélancolique surtout que le tout est appuyé par la voix de Joel Ekelöf de Soen.

À six minutes, la chanson No Beacon to Illuminate Our Fall ferme l’album de belle manière avec ce qui se veut le truc le plus progressif sur cette galette du nom de Sky Void of Stars. Rien d’acrobatique comme pourrait le faire Haken, c’est plutôt une progression digne de Katatonia où les émotions se veulent accompagnées par des soubresauts musicaux.    

Katatonia est donc un groupe passe-partout. Je sais qu’il y a même des gens qui copulent en écoutant leur musique autant que d’autres peuvent l’utiliser en guise de fond d’ambiance lors d’une fondue avec les copains et copines. Avec ce nouvel album, vous pourrez vous bourrer la face autant que prendre votre pied, le tout dépend de votre planification de la soirée.

Mais de grâce, ne faites pas les deux en même temps!

Disponible le 20 janvier sur Napalm Records.     

www.katatonia.com/

Photo: Mathias Blom