Preuve additionnelle qu’au Québec, notre metal est bien souvent brutal et excessivement technique. Avec Obvurt et son premier mini-album, on te joue dans le cerveau avec une précision chirurgicale.

C’est que Philippe Drouin est un habile technicien. La preuve? Guitariste droitier à la base, il a décidé de devenir gaucher. Oui, c’est bien cela. C’est aussi complexe que si, à partir d’aujourd’hui, vous décidiez d’écrire sur votre clavier d’ordinateur avec vos orteils au lieu d’utiliser vos doigts.

Il y aurait de la précision à atteindre et une patience face à votre premier mot à écrire correctement. 

Mission accomplie : Il est d’une complexité remarquable, un habile disséqueur mais au-delà de tout cela, il est aussi capable d’écrire d’excellentes pièces. Même si le matériel sur The Beginning est probablement aussi bien ficelé que la série de calculs ayant permis à l’amarsissage (oui, du néologisme ici) de Perseverance, Drouin est capable de groover la machine aussi.

Effectivement, avec les 5 pièces métalliques de cette production, le travail fait par le trio te permet autant d’analyser les mesures musicales techniques tétanisées que d’en apprécier la cadence grassouillette, grâce au travail ondulant à la basse d’Olivier Pinard (de Cattle Decapitation et Cryptopsy)  bien badigeonné par la précision percussive de Samuel Santiago (de Gorod et encore tellement d’autres formations).

Les pièces Osteophyte, The First Light et Obverted (avec un solo proposé par Michael Angelo Batio) propose un trio intense, très intense. Les trois morceaux ouvrent l’album et se veulent aussi brutaux que lorsque le docteur Nowzaradan se fâche après un patient n’ayant pas atteint son objectif de perte de poids, lors des 6 premiers mois, afin d’obtenir sa chirurgie bariatrique.

Et malgré son âge avancé et son attitude passive-agressive, quand le docteur Nowzaradan est en furie, c’est comme du Obvurt : c’est féroce!

Avec Scars of War, Obvurt se dirige vers une chanson beaucoup plus pausée. Avec quelques accents doom, le groupe prouve qu’il peut diminuer le tempo sans toutefois perdre son mordant.

Lentement, Obvurt se dirige vers The End, une pièce musicale annonçant la fin du mini-album mais, je l’espère, annonce la continuité sur une prochaine production, car avec The Beginning, les attentes sont présentes et la barre est déjà placée, très haute!

Disponible le 31 mars chez BrutalMind.

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