L’année 2020 sera une année à oublier pour bien des gens. Pour tout le monde en fait. Pour les formations musicales habituées à longer les routes, elles ont été obligées de se réinventer en offrant des produits exclusifs sur leur site et/ou des prestations sur le web. Nous, en tant que gens du public et consommateurs, nous nous sommes mis en mode survie face à cette disette du domaine des concerts.

Si certaines formations offraient des prestations tout à fait gratuitement dans leur local de répétition, d’autres ont poussé le jeu en y allant avec un produit aussi bien produit qu’un concert en Blu-ray. Pour ce genre de production web, on vous demandait quelques dollars en retour, question de couvrir les frais de production.

Maintenant que cette période semble derrière nous, il est temps de capitaliser sur cette tranche temporelle du web en sortant ce qui a été offert à l’époque dans un format Blu-ray et comme de raison, en vinyle ou en format CD.

Par nostalgie face à ce moment précis de l’histoire du groupe, le fanatique achètera le produit. Le collectionneur et/ou celui qui a manqué l’évènement le fera aussi, question de garder de fidèles habitudes.

Paradise Lost a enregistré At the Mill l’année dernière. Cette salle de spectacle a été aménagée dans un ancien moulin, de là ce nom aussi prestigieux. Voulant satisfaire leurs amateurs du monde entier, la formation britannique s’est donc installée le temps d’un parcours assez complet de son catalogue des 30 dernières années.

Croustillant au niveau sonore, At the Mill te donne l’impression d’être assis dans le local de répétition avec la troupe anglaise. C’est cru, vif et brusque, sans poli et sans fard à joue.    

Et il n’y a pas de tricherie avec cet enregistrement et on le ressent immédiatement, dès le début, avec la chanson Widow, tirée de l’album Icon. Effectivement, on sent que le chanteur Nick Holmes place son timbre de voix et ne semble pas en contrôle total durant les premières mesures.

Avec 16 chansons, nous retrouvons des pièces solides du répertoire du groupe mais ce sont surtout les chansons d’Obsidian comme Ghosts, Fall From Grace et Darker Thoughts qui se veulent intéressantes car elles n’avaient jamais été offertes sur scène, étant donné l’absence de concerts en temps pandémique. 

Même constat pour So Much is Lost, qui provient du controversé Host et il est assez incroyable d’entendre Gothic, tirée de l’album du même nom, résonner dans le death/doom magistral comme dans le temps.

Le gros avantage est qu’avec cet enregistrement, nous avons droit aux 3 chansons (Darker Thoughts, So Much is Lost et Beneath Broken Earth) qui n’avaient été offertes que lors du rappel pour ceux qui avaient le forfait VIP lors de la diffusion sur le net. Avec At the Mill, vous pouvez les avoir et ce, pour toujours. 

Malheureusement, le groupe ne propose rien du magnifique Symbol of Life mais, pour bien représenter la période plus accessible de Paradise Lost, nous avons droit à One Second.

Par contre, pour représenter l’album Draconian Times, le groupe a opté pour Shadowkings, où Holmes ne semble pas en contrôle absolu sur cette dernière. Peut-être que le groupe aurait pu y aller plutôt avec Enchantment, qui se veut plus apaisante.

Les autres pièces demeurent adroites et bien ficelées par le groupe. Le death/doom de Paradise Lost est bien rendu sur No Hope in Sight, c’est poignant sur As I Die et The Enemy est bien cadencée.

Bref, cet enregistrement demeure surtout un item pour collectionneurs autant qu’un immense souvenir face à ceux qui ont su se payer cet évènement, l’année dernière. De posséder At the Mill demeure une façon de pouvoir tourner la page en souhaitant ardemment un retour de la formule concert en présentiel plutôt que devant son ordinateur portable.

Disponible le 16 juillet sur Nuclear Blast.

https://paradiselost.co.uk/