J’aime toujours cela entendre de nouvelles formations qui ont une sonorité qui nous ramène aux années ’80. J’aime surtout le fait de penser que les membres des groupes n’étaient même pas nés lorsque les groupes qu’ils vénèrent étaient actifs. C’est le cas avec Venator, un jeune groupe d’Autriche qui possède l’esthétique et la sonorité des belles années du heavy metal. Le groupe tente de recréer cette période et je dois avouer que les musiciens ont réussi avec brio sur leur premier album, Echoes from the Gutter. J’ai profité de l’opportunité d’un entretien avec Anton Holzner, leur guitariste, pour parler de son groupe et de sa passion pour une certaine formation saguenéenne!    

Salut Anton! Évidemment, pour nous au Québec, Venator est un tout nouveau groupe. Je me dois de te demander comment a été formé ce groupe. Que peux-tu nous dire face à Venator?

Tout a débuté pour nous en 2016 quand j’ai rencontré Leon Ehrengruber, l’autre guitariste de Venator, dans un pub rock, ici en Autriche. Nous avons jasé et par la suite, nous avons décidé de jammer un peu, pour voir si tout était faisable pour nous. Quelques semaines plus tard, nous sommes entrés en contact avec Jakob Steidl, notre batteur. Je le connaissais car j’étais allé à l’école avec lui. Je savais déjà qu’il jouait de la batterie. Pour ce qui est de notre chanteur Johannes, nous nous sommes rencontrés à la station d’urgence locale. En Autriche, nous devons faire du service civil. C’est l’équivalent du service militaire mais à la place, nous devons faire du travail auprès des services sociaux. Étant donné que nous étions les deux seuls à avoir les cheveux longs, nous nous sommes mis à parler ensemble! Il est venu à la pratique du groupe et pour être franc, je n’avais aucune attente face à sa performance. Sa voix nous a tout simplement éblouis! Le bassiste Stefan Glasner a joint le groupe un an et des poussières plus tard. Nous l’avons rencontré lors d’un concert du promoteur autrichien Steel City Sorcery. Et booom! Le groupe était complet. Nous avons eu besoin d’un bon 6 mois avant d’avoir le tout plus solide, d’être mieux organisés et avant de pouvoir jouer notre premier concert en tant que Venator. Un peu plus d’un an après, nous étions prêts pour l’enregistrement de notre premier mini-album.   

Le nom Venator maintenant. Est-ce en relation avec l’araignée du même nom ou le vaisseau de l’univers Star Wars? Ou peut-être les deux?

Non, rien de tout cela! Nous étions assis dans notre local de pratique, juste en train de boire et nous étions saouls. Nous cherchions un nom à donner au groupe, nous ne trouvions rien! Nous avons commencé à inscrire des noms au hasard dans Google Translate. Nous avons donc inscrit CHASSEUR pour le traduire en latin. Ce qui en est sorti était Venator. Nous trouvions que ça sonnait vraiment cool!  

J’aime vraiment votre album Echoes from the Gutter. Il y a un véritable esprit metal qui flotte tout au long de l’écoute. Cet album a probablement été créé et enregistré lors de la pandémie de covid-19. Que peux-tu nous raconter face au processus qui entoure cet album?

Merci beaucoup. Nous avons commencé à enregistrer la voix et les percussions en mars 2021, dans un studio local. Ce studio appartient à deux de nos amis. Nous avions trois mois de retard sur notre plan initial, en relation avec la pandémie. Äxxl, le guitariste du groupe allemand Stallion, qui est celui qui a enregistré notre mini-album, était encore derrière la console pour Echoes from the Gutter. Nous devions enregistrer les guitares en quatre jours mais cela n’a pas été possible pour des raisons personnelles. Étant donné que nous n’avions plus de journées de congé et que le voyage en voiture pour Äxxl se voulait plutôt long jusqu’à Linz, nous avons décidé d’enregistrer les guitares nous-mêmes. Ça été plutôt long, pour être honnête.

J’ai vraiment apprécié le côté old school de l’album. C’est très ouvert comme sonorité, on entend tout, il n’y a rien de noyé dans la sonorité. La voix est pure et cristalline, la basse est rondouillarde et vos percussions sont précises. Et les guitares? Tranchantes! Cet album botte des fesses.

C’est ce qui a été bénéfique, face au délai des sessions d’enregistrement. Nous avons eu énormément de temps pour terminer les chansons, les pratiquer, les fignoler et les livrer correctement.

Salutations venant des égouts

Le nom de l’album, est-ce un hommage à la chanson Hello from the Gutter de OverKill?

Les gens nous le demandent souvent mais non, cela n’a rien à voir avec cette chanson d’OverKill.

La chanson The Seventh Seal est vraiment puissante. Beaucoup de couches au niveau des instruments, c’est pratiquement progressif et le refrain est très accrocheur. Que peux-tu nous dire sur celle-ci?

C’était la première chanson enregistrée par Hans et l’une des premières de notre groupe. L’idée était effectivement de créer une chanson plus complexe, plus longue. Les riffs de cette chanson ont cette touche très NWOBHM et, pour être franc, ils sont grandement influencés par le Iron Maiden des premières années. La partie médiane, beaucoup plus lente, a été embellie par Leon avec son solo de guitare majestueux. Il est aussi le responsable de la partie plus rapide qui vient juste après. Une véritable avalanche de bombes!

Manic Man est définitivement une pièce explosive. C’est une rapide, elle passe rapidement mais comme toutes vos chansons, le refrain demeure mémorable. Très puissant. Est-ce que vous travaillez longtemps sur vos refrains? Sur les structures de vos pièces?

Tout comme Seventh Seal, Manic Man est la seconde pièce que Hans a écrite. Oui, il est le responsable de toutes les intonations vocales et il adore mettre de l’emphase sur les refrains pour qu’ils soient les plus mémorables possibles. Il est surtout influencé par Judas Priest, c’est pour cela qu’il adore les chansons plus énergiques et explosives.      

Visuellement, pour Venator, on voit clairement des influences qui proviennent du groupe canadien Razor. L’omniprésence de la motocyclette nous remet en tête Evil Invader et votre logo abrasif rappelle celui de Razor. Est-ce possible ou juste un hasard?

Ouais, tu es en plein dedans! Nous sommes tous de gros fans de Razor!

J’aimerais savoir si ce personnage à grosse tête de metal se veut, dans un sens, votre mascotte officielle? Si c’est le cas, a-t-il un nom?

Après que Hans ait peint la couverture de notre mini-album, il est arrivé avec le concept de la couverture de l’album, tout de suite après. Nous avons donc décidé de lui offrir une certaine récurrence, si je peux m’exprimer ainsi. Donc oui, il est notre mascotte. Nous l’appelons Eisenschädl, ce qui se veut le nom austro-allemand pour Tête de Fer.

La force messianique

Sur votre photo promotionnelle, je vois que tu portes un t-shirt de Messiah Force, une formation culte qui vient de Jonquière, au Québec. C’est la même ville que Voïvod et je viens de ce coin de pays. Que peux-tu me dire face à ta passion pour Messiah Force?

Je suis tombé sur ce groupe, un peu par hasard, sur un blog métallique. J’ai cherché leur musique par la suite et bang! J’adore le metal interprété par des femmes. Des groupes comme Acid, Plasmatics ou Breslau. Ouais, j’ai été époustouflé par la musique de Messiah Force. Ce groupe est génial et la voix est sublime! C’est un excellent groupe, j’ai leur vinyle qui joue assez régulièrement sur ma table tournante. Foutu de bon band!   

Étant donné que nous sentons un retour à la normale sur Terre et que de nombreux groupes européens nous visitent maintenant de nouveau, quels sont les plans pour Venator en 2022?

Hum, ouais! Nous avons joué en Pologne, nous avons joué quelques dates en Allemagne et nous avons une date au Danemark aussi. Enfin, quelques concerts pour nous! Mais nous n’avons pas d’agent en tant que tel, ce n’est pas facile pour un petit groupe comme le nôtre de pouvoir traverser en Amérique. Surtout si ce n’est que pour un seul concert.

Merci beaucoup Anton!

C’est moi qui te remercie et santé à tous!

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