Aujourd’hui, j’ai sorti mon attirail à l’extérieur. Ordinateur portable, rallonge électrique et écouteurs se sont retrouvés sur la table, sous le gazebo car il était beaucoup plus intéressant de s’y installer que de suffoquer à l’intérieur de la maison. Après l’ouverture d’une 500 ml toute droit sortie du réfrigérateur, je pouvais m’installer aux environs de 16h00 pour ce deuxième concert thématique de Voïvod, celui qui nous proposait l’album Dimension Hatröss dans son entièreté.  

Enregistré et filmé préalablement au Studio RadicArt, le groupe a opté pour un concept assez similaire que celui offert pour Nothingface. Effectivement, nous retrouvions les 4 Voïvodiens devant un écran où étaient projetées des images en relation avec l’album, comme la couverture et les logos de l’époque mais malheureusement, aucune image de l’intro de cette mythique émission qu’était Solidrok qui, pendant quelques années, s’ouvrait sur les cadences de Tribal Convictions.

Experiment, Tribal Convictions et Chaosmöngers ont été d’une efficacité telle que j’en étais déjà à mon second breuvage. La force brute dégagée par le groupe en fusion avec cet après-midi chaleureux ont fait que la soif se voulait éternelle. L’avantage avec ce type de concert est que la fonction PAUSE se veut réelle.

De retour avec une nouvelle consommation en main, je pouvais continuer avec Technocratic Manipulators et après cette chanson, nous avons eu droit à la seule intervention du groupe. Nous avions Snake qui tenait deux pistolets-jouets qui émettaient des bruits typiques de l’époque des jouets électroniques couvrant l’univers de la science-fiction. Pour les plus vieux d’entre nous, nous savions d’où pouvaient provenir les deux joujoux.

De son vivant, Piggy aimait bien laisser glisser sur ses cordes de guitare ce type de pistolet ludique, créant ainsi une sonorité intergalactique. Pour avoir vu Voïvod avec Piggy, je savais qu’il allait y avoir un lien dans l’histoire que Snake allait nous raconter.

Sans y aller dans le détail complet, il s’avère que ce soit Jason Newsted qui ait appelé Snake et Away pour raconter qu’il était en mode déménagement et que les cabinets (ou roadcases) utilisés par Voïvod lors du OZZFEST étaient encore dans son studio personnel. Jason Newsted voulait savoir si Voïvod voulait ravoir les cabinets. Snake et Away ont répondu par l’affirmative.

Les membres du groupe ont reçu la livraison et il y avait le cabinet personnel de Piggy qui n’avait jamais été ouvert depuis 2003. De voir les membres du groupe ouvrir la portière du cabinet pour ensuite y inspecter le contenu se voulait particulier et malgré la chaleur intense de la journée, j’ai eu la chair de poule le temps de voir les quelques items qui se trouvaient à l’intérieur.        

L’ordre des pièces a été respecté, ce qui nous a permis de nous immiscer complétement dans l’album. La qualité sonore était une fois de plus impeccable et le jeu de Chewy se voulait mathématique tandis que Rocky faisait claquer sa basse comme d’habitude. Chaque pièce de l’album se voulait aussi précise que la version originale et il faudrait une oreille excessivement aiguisée pour pouvoir y déceler des variantes.

D’après moi, la seule variation demeure avec Macrosolutions to Megaproblems, étant donné que cette chanson débute généralement avec un effet de type FADE, ce qui se veut plus difficile à reproduire en mode direct.  

Les techniques aux percussions d’Away étaient directes et brutes, nous confirmant qu’il n’est pas seulement un tapocheur métallique mais aussi, un habile technicien. Snake, tant qu’à moi, était en grande forme au niveau de la gorge et il y est allé avec quelques subtilités qu’il ne peut se permettre alors qu’il se retrouve en fin de tournée, où la voix commence à perdre de sa finesse. C’est pourquoi sa performance sur Psychic Vacuum se voulait nettement supérieure que celle offerte sur l’album live, Lost Machine.

Finalement, la troupe québécoise a même proposé la version de la chanson-thème de la télé-série Batman, version Adam West. Cette chanson se voulait disponible uniquement sur la version CD de Dimension Hatröss.

Le travail de Francis Perron à la console et le mastering de Yannick St-Amand (de la grande famille de Despised Icon) combiné à la justesse des musiciens fait que cet enregistrement se voulait magistral et à la hauteur des attentes des amateurs.

Je le répète à chaque fois que j’analyse les derniers enregistrements en concert de Voïvod mais une fois de plus, il faut souligner l’omniprésence de la basse qui se veut vraiment pimpante mais aucunement dérangeante.

Sinon, il ne reste plus qu’à espérer que Voïvod puisse profiter de cette formule qu’est d’offrir un album complet en version « live en studio», suivi d’un après-concert virtuel animé par Matt McGachy de Crytopsy/Vox & Hops, en plus de Zach Blair de Rise Against.

La recette fonctionne et c’est excessivement apprécié par les amateurs. Quoiqu’avec le retour à une certaine normalité, cela risque d’être plus difficile pour les musiciens, surtout que Voïvod ait confirmé sa tournée avec Vio-Lence, Exciter et Artillery en Europe pour le HeadBangers’ Ball.

Sinon, de sortir les deux derniers concerts du Hypercube Sessions en mode vinyle serait une excellente façon de fermer ce chapitre face aux concerts-virtuels qui ont su meubler les espaces vides, mais qui ne remplacent aucunement les véritables prestations… en présentiel!

www.voivod.com