Autre sortie death métallique pour 2024 et celle-ci en est une solide. Coffins revient après 5 ans sans avoir sorti d’album complet et c’est adipeux comme retour sur disque. Même si j’ai un gros parti pris pour cette formation japonaise, j’ai tout de même accueilli Sinister Oath avec toute l’incertitude que je pouvais me permettre. Même si je savais que j’allais en apprécier chaque seconde, je me devais d’être impartial face à cette sixième production complète de cette formation qui nous vient du même pays que Godzilla.

Maintenant, c’est qu’avec les extraits qui sortent au compte-goutte ou à la pelle, nous n’avons plus vraiment de surprise quand un album nous tombe sur les cuisses. Avec ce nouvel album de Coffins, nous avons eu droit à trois extraits avant que l’album ne se fraye un chemin jusqu’à nos oreilles et ce, deux semaines avant sa sortie officielle.

Trois extraits, ce sont donc trois chansons et sur un grand total de neuf sur un album. Ça ne prend pas tes maths fortes du 5e secondaire pour comprendre que c’est le tiers de l’album! J’ai donc attaqué cet album samedi matin, avec cette neige floconneuse qui tombait du ciel. Portrait parfait pour me mettre du death métallique fortement doomé dans la caboche, fortement arrosé par trois cappuccinos de suite. Quand tu aimes vivre dangereusement, tu y vas à fond Léon.

Non, la caféine ne m’empêche pas de dormir. La preuve est que j’ai même fait un petit somme en après-midi, juste avant d’aller à la partie de dek hockey de l’héritier. Et ce n’est pas l’ambiance moribonde laissée par Coffins qui m’a aidé à faire un petit dodo. Non, j’aime dormir et je n’ai qu’à déposer ma grosse tête sur un coussin ou l’oreiller, et c’est un départ pour le monde magique du dodo de midi.

Mais avant cette session de roupillon, je me suis imbibé de Sinister Oath à deux reprises. C’est crasseux à souhait et effectivement, j’avais besoin d’une seconde écoute pour me sentir encore plus souillé par leur death metal répugnant. Si je me demande encore ce que veulent dire les lettres B.T.C.D qui composent le titre de la chanson qui débute l’album, cette pièce initiale se veut instrumentale et donne le ton à l’album de façon ouverte et même, enjouée.

Ce ne sera que de coute durée car moins de deux minutes plus tard, nous tombons dans un death metal habituel pour Coffins avec le morceau Spontaneous Rot. Entrée en matière plus grossière, une transition est offerte pour plonger vers une cadence beaucoup plus fluctuante, amenée par une guitare tranchante, une basse bien courbée et une voix creuse. Sensation normale avec le groupe nippon, la suivante qu’est Forced Disorder nous maintient dans le death metal jusqu’à ce que la chanson titre nous ensevelisse dans le doom metal le plus abyssal. On se retrouve aussi bas que le Parti Libéral du Québec, lors des derniers sondages…

Et ça, c’est bas… solidement!

En ouverture de Chain, Coffins laisse paraitre son influence punk avec une galipette de percussions et une guitare bien entrouverte, le tout pour donner un résultat enivrant, jusqu’à ce qu’un effet d’étouffement dans la voix chantée vienne ramener la tout à la façon de faire des Japonais.   

Pour la suite de l’album, alternance entre le doom d’Everlasting Spiral, le death joggant de Things Infestation et la gutturale mais symétrique Headless Monarch nous amènent vers la finale meurtrière qu’est Domains of Black Miasma, avec quelques voix d’accompagnement beaucoup plus criardes qu’à l’habitude.     

Finalement, après quelques recherches sur le web, je crois avoir trouvé ce que veulent dire les lettres pour B.T.C.D. Ce serait l’acronyme pour Bitcoin Dominance ou Boston Terrier Club of Detroit. Connaissant les sujets habituels de Coffins, je doute fortement de la pertinence de ma recherche!

Disponible le 29 mars sur Relapse Records.

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Photo : Natsumi Okano