Saviez-vous que Devin Townsend avait sorti deux albums en 2021? Oui, oui. Le 3 décembre, cet artiste canadien nous a offert The Puzzle et Snuggles, deux albums beaucoup plus axés vers les ambiances que la performance progressive éclatée. Les deux productions n’avaient aucun lien avec le précédent, Empath. Aucun lien car Empath se voulait un effort excessivement massif de progression et de torsades musicales. Avec les deux de 2021, c’était un retour face à des productions comme The Hummer et DevLab. 

Et c’est ce qui arrive avec Devin Townsend, tu dois t’attendre à l’inattendu. Lors de la période de confinement, il a sorti des enregistrements intitulés Devolution. Une fois de plus, c’était aux antipodes car le premier était acoustique tandis que le second était le résultat d’une de prestations web où Devin y allait avec du stock lourd, pigeant même dans le matériel de Strapping Young Lad.

En annonçant un nouvel album pour 2022, nous étions en droit de nous demander vers quelle sphère musicale ce Canadien allait nous diriger. Avec Lightwork, c’est avec un Devin plus attendri que nous nous retrouvons.

C’est une visite vers des contrées plus soft hard rock que nous nous retrouvons. Un habile mélange entre les albums Sky Blue et Terria, dans un sens car c’est plus pausé, amorti et couvert comme expérience. Aucune explosion sonore n’est possible, rien d’extravagant dans le metal, aucune courbette progressive. C’est un Devin plus près des racines harmonieuses qui coule sur cet album.

Si vous avez été séduits par l’extrait qu’est Call of the Void, cet album est définitivement pour vous. La voix de Devin est à l’avant, les guitares sont scintillantes, les accompagnements vocaux demeurent pétillants et nous sommes vraiment mode racoleur sur tout l’album. Devin veut vous accrocher l’oreille, c’est aussi simple que cela.

Équinoxe pacifique

Un autre exemple pertinent reste la pièce Celestial Signals avec ses chœurs vocaux, la précision feutrée de Devin, la guitare pincée et les claviers lumineux de Diego Tejeida amènent un bel élan d’optimisme à cette chanson excessivement puissante. Justement, au niveau des voix d’accompagnement, nous retrouvons les collaboratrices habituelles que sont Anneke Van Giersbergen et Ché Aimee Dorval en plus du Elektra Women’s Choir. Des voix célestes, excessivement bien utilisées (avec parcimonie, comme de raison) et ce, tout au long de l’album.  

Oui, nous retrouvons quelques moments plus éclatés comme la très ludique Heavy Burden ou la très chaleureuse Vacation qui se veut à l’image de son titre mais en général, c’est le Devin confiant qui se retrouve sur cet album. Celui qui carbure aux mélodies vocales teintés par des arrangements complexes mais majestueux, comme sur Children of God et Moonpeople.  

Produit par Townsend et GGGarth Richardson (oui, lui qui a fait le premier Rage Against the Machine mais aussi Universe de DBC) cet album se veut comme un chandail molletonné en automne : mou, soyeux et réconfortant!

Disponible le 4 novembre sur InsideOut Music.

www.hevydevy.com

Photo: Paul Harries