Je n’ai pas fait de retour sur un concert depuis des mois. Vous vous doutez probablement pourquoi. Tellement, que je ne sais pas par quoi commencer. Je vais y aller tout simplement avec le fait que ce concert était une diffusion web de la part d’Emperor, qui soulignait son 30e anniversaire.

C’est l’an 1991 qui se veut l’année de fondation pour le groupe et ce concert spécial permettait au groupe d’inviter des musiciens qui ont su participer aux premiers balbutiements de l’empereur.

Avec des invités comme Faust (batteur sur les premiers enregistrements du groupe comme As the Shadows Rise, le mini-album Emperor, ainsi que l’album In the Nightside Eclipse) en plus de Mortiis (qui se veut comme le premier bassiste de la formation), de nombreux fans de l’époque antique d’Emperor salivaient face à ce retour pratiquement improbable.

Enregistrée au Théâtre Notodden, cette soirée était divisée en trois parties distinctes et le groupe voulait présenter du matériel qui se voulait joué rarement en concert. Le groupe n’a pas menti car sous de nombreuses lumières excessivement bleutées, Emperor a pris place sur scène avec In the Wordless Chamber, chanson qui dormait dans les cases de guitares du groupe depuis des années.

Deux ensembles de batterie étaient sur scène. Un ensemble pour Faust, plus minimaliste et le kit habituel de Trym. On remarque immédiatement que Trym Torson est de retour avec une chevelure abondante et attachée avec de nombreux élastiques. Habitué de le voir avec un cheveu très ras depuis des années, je me suis demandé si c’était véritablement lui qui prenait place derrière le kit.

Cette mouture moderne d’Emperor est très adroite. L’apport de Jorgen Munkeby de Shining (de Norvège) aux claviers est un atout majeur, son implication se voulant encore plus présente et son jeu prend beaucoup plus de place. Secthdamon est toujours aussi solide à la basse, jouant à tout rompre et utilisant son feulement rauque pour accompagner Ihsahn lors de certains moments précis.  

Samoth et Ihsahn doivent se sentir en confiance avec des musiciens aussi solides qui les accompagnent et on comprend pourquoi cette première portion de la soirée tournait autour d’Anthems to the Welkin at Dusk, étant donné que les musiciens roulent cet album en concerts depuis quelques années et ce, partout sur Terre.

Avec Thus Spake the Nightspirit, The Loss and Curse of Reverence, The Acclamation of Bonds et With Strength I Burn, cet album était bien représenté et les musiciens connaissaient la routine face aux pièces quoique les interventions entre les chansons se voulaient pratiquement sans réactions, n’ayant que quelques personnes dans la salle.

La portion médiane de cette soirée était celle que les amateurs des débuts du groupe ne voulaient aucunement manquer. Même si tu décidais de te lever pour aller te chercher un breuvage, tu ne manquais rien étant donné que le bouton pause se voulait bien utile.

Après l’interlude ambiant qui permettait à Mortiis et Faust de se diriger sur scène, nous avons pu profiter d’Emperor en mode beaucoup plus cru et saligaud. Sur deux pièces, la version médiévale d’Emperor y est allée avec Call from the Grave de Bathory et Wrath of the Tyrant.

Mortiis portait son masque si distinctif qui lui donne cet air de farfadet et nous avons pu remarquer qu’il était gaucher sur sa basse, fait difficile à remarquer lorsqu’il est derrière un clavier, avec son projet personnel.

La dernière portion de la soirée se voulait une macédoine métallique de haut calibre avec des titres qui provenaient d’un peu partout. En y allant avec Curse You all Men!, le groupe nous ramenait à IX Equilibrium, un album qui a marqué un changement majeur pour Emperor. Grâce à The Majesty of the Nightsky, I Am the Black Wizards et Inno a Satana (qui nous ramenait Faust aux percussions), nous étions en mode In the Nightside Eclipse et au «rappel», c’était Ye Entranceperium d’Anthems to the Welkin at Dusk qui venait fermer les livres face à cette prestation totalement réussie.

De mon côté, le seul point négatif en ce qui concerne cette production de haut calibre demeure l’ajout d’images vidéos très pittoresques de la nature qui ont été apposées sur celles du groupe lors de la troisième portion du concert. Avec de telles images, très belles en passant, on perdait l’essence même d’un spectacle car nous tombions beaucoup plus dans un montage audiovisuel

Ce petit accroc m’a fait débarquer quelques instants, le temps d’agripper ma bière en me disant que le contenu demeure toujours mieux que le contenant!

Effectivement, je me suis tapé le programme à 3 reprises, dimanche. La version en direct sur mon téléviseur et deux fois par la suite, avec des écouteurs branchés dans mon ordinateur-portable. J’ai largement préféré le concert lorsqu’il a été rediffusé car un certain travail de post-production a été fait, rendant le tout plus clair autant au niveau sonore que visuel.  

Je dois avouer que ceci était grandement réussi et essentiel pour la santé mentale de nombreux métalliques qui ressentent encore plus le besoin d’aller festoyer lors d’une véritable prestation musicale, au lieu de le faire devant un écran!

Rediffusion le 26 mai. Billets, juste en bas.